Habituellement organisée en été, la Coupe du monde 2022 se dispute actuellement au Qatar, jusqu’au 18 novembre, à l’aube de l’hiver. Malgré le boycott de plusieurs villes européennes et luxembourgeoises, cet évènement planétaire est indispensable pour les patrons d’établissement qui veulent attirer du monde.
Deuxième ville du Grand-Duché derrière la capitale, Luxembourg-Ville, Esch-sur-Alzette est sous le feu des projecteurs en 2022. Cette année, la ville est capitale européenne de la culture et a pour mission de mettre en lumière la diversité culturelle européenne : spectacles, concerts, expositions d’œuvres d’art… Dans le même temps, un autre pan de la culture, le football, effectue sa plus grande représentation au monde. Pendant un mois, le ballon rond se produit tous les jours sur la scène du Qatar, depuis le 20 novembre. Cet évènement planétaire, suivi par des millions de personnes à travers le monde, va permettre au Qatar d’être le centre névralgique de la planète football. Le théâtre des plus beaux gestes, des plus belles émotions. Dans ce bar d’Esch-sur-Alzette, Kevin De Almeida est un grand fan de football depuis sa plus tendre enfance. « Depuis tout petit, je suis très fan. Moi c’est Barcelone jusque’à la mort. Je supporte les Pays-Bas aussi », raconte le gérant du Sports Diva Bar, qui diffuse chaque semaine des rencontres sportives. Forcément, la Coupe du Monde de football ne fait pas exception et permet d’attirer la clientèle. « Pour moi, c’est un gros évènement. Après des mois de galère pendant la pandémie, on est content d’offrir aux gens des lieux pour se retrouver. Je fais des promos sur la bière ou sur les wings de poulet à volonté par exemple, c’est ça ma stratégie ».
« L’ambiance foot au bar entre potes, c’est comme une tradition. »
KEVIN DE ALMEIDA
Source de polémiques multiples (nombres d’ouvriers décédés, impact environnemental, etc), la Coupe du Monde au Qatar divise. Pour les commerçants, difficile de se passer d’une telle vitrine. « Je ne reçois pas de prime si je ne diffuse pas », rappelle Kevin. « Ceux qui ne sont pas d’accord ne vont pas m’aider à payer mes factures. C’est sûr que ça m’attriste ce qu’il s’est passé là-bas. Malgré ça, la compétition a lieu. C’est comme la famine des enfants en Afrique, il se passe plein de choses à travers le monde. Ce sont les plus grands, ceux qui organisent, qui devraient agir. Moi, je suis simplement un bar qui suit son rythme et diffuse du sport. Si je ne le fais pas, les gens ne viendront pas et iront ailleurs ». À l’aube de l’hiver, difficile d’imaginer des soirées barbecue terrasse pour suivre les matchs, bien que « pour l’instant, le climat est favorable pour une Coupe du Monde à cette période » selon Kevin. De quoi inciter les gens à franchir les portes de son bar plutôt que de rester bien au chaud dans son canapé ? « Il y a un risque que les gens préfèrent rester chez eux en famille pour regarder la Coupe du Monde. Il faut offrir un lieu pour ceux qui aiment l’ambiance foot au bar entre potes. C’est comme une tradition. »
Les écrans géants en hiver, pour quoi faire ?
En Europe, plusieurs grandes villes européennes comme Paris, Berlin ou Bruxelles ont fait le choix de boycotter la Coupe du Monde. Ainsi, aucun écran géant ne sera installé dans les rues. Au Luxembourg, plusieurs municipalités ont décidé de boycotter le tournoi organisé au Qatar, comme Luxembourg-Ville et Differdange. Il faut reconnaître qu’il est difficile d’imaginer des supporters prendre possession des fan-zones un soir de novembre ou décembre, quand les premières vagues de froid peuvent rapidement calmer les ardeurs des supporters, mêmes des plus téméraires. Esch-sur-Alzette diffusera des matchs à partir des huitièmes de finale. Avec la communauté portugaise fortement implantée au Luxembourg, nul doute qu’un bon parcours de la Seleção au mondial amènerait une belle ferveur dans les rues de la ville.
