Qui pour aller cueillir les Fraisiers ?

Dans le grand théâtre qu’est l’élite du handball grand-ducal, la saison régulière a baissé son rideau il y a quelques semaines pour laisser place à deux nouveaux mini championnats éclatés en deux luttes parallèles : celle pour la couronne et celle pour la survie. D’une part, Berchem, dans une marche quasi royale, et les Red Boys de Differdange, en chasseurs aguerris, animent la course au titre. D’autre part, dans le bas du tableau, une grosse mêlée se débat pour échapper au spectre de la relégation. Résumé d’une saison jusque-là riche en émotions et en rebondissements.

Berchem, une suprématie quasi incontestée

L’adage le stipule : les hommes mentent mais pas les chiffres. Depuis l’entame de la saison, Berchem n’a déposé les armes qu’à deux reprises (trois si l’on compte la coupe nationale). À chaque fois, le bourreau était vêtu d’un tricot flanqué du logo « Red Boys ». Cependant, mis à part les faux-pas contre celui qui s’apparente de plus en plus à sa bête noire, le groupe de Marko Stupar déroule chaque week-end. Leur dernier affrontement contre Dudelange a été une nouvelle démonstration de cette maîtrise, un ballet de la meilleure attaque du championnat où chaque mouvement, chaque décision semble chorégraphiée pour la victoire. Au-delà de la tactique, c’est la capacité de Ben Marejus et consorts à transformer les erreurs adverses en opportunités qui les distingue. Le récent succès décroché face aux Dudelangeois n’est pas un épisode isolé mais bel et bien l’expression d’une constance et d’une excellence qui caractérisent la maison verte depuis le début de la saison. Avec une stratégie mêlant audace et pragmatisme, les résidents du Hall Omnisports de Crauthem naviguent sur les flots tumultueux du championnat, non pas comme un navire bravant la tempête, mais comme un phare guidant le reste de la ligue vers les standards d’excellence. La marque de fabrique que seul un véritable champion peut incarner. Alors qu’il compte 6 points d’avance et qu’il ne reste plus que quatre journées de Playoffs à disputer, on voit mal qui saura priver Berchem d’un sacre qui lui tend plus que jamais les bras. 13 ans après son dernier titre de champion, le chiffre semble lui porter bonheur. Et comme l’adage le dit si bien, les chiffres ne mentent jamais…

Les Red Boys, seule formation capable de renverser l’ordre établi

La bande à Filip Bonic n’est pas en reste. En figurant comme étant la seule formation à avoir battu le leader berchemois lors de chacune de ses confrontations dans l’exercice 2023-2024, elle affiche une ténacité et une faim de victoire qui la rend redoutable. Son récent succès contre Käerjeng (28-25) n’était pas seulement un match gagné de plus : c’était une déclaration de non-résignation à aller embêter celui qui occupe le premier rang. Car oui, du côté de Differdange, l’ambition demeure sans bornes et incarne le désir de briser l’hégémonie berchemoise. Chaque passe, chaque tir au but des Red Boys est chargé de l’espoir (pas si secret) d’aller détrôner les Fraisiers et de revendiquer un titre qui leur échappe depuis 2016. Concernant les poursuivants directs de ces deux écuries de tête, les espoirs sont bel et bien finis pour Dudelange et le quintuple champion en titre eschois. Il leur reste dès lors un dernier round à mener pour aller accrocher une honorifique troisième place.

Le combat pour le maintien : une lutte sans merci

À l’ombre de cette bataille pour la suprématie se déroule une autre confrontation, tout aussi féroce mais pour des enjeux bien différents : le maintien/montée parmi l’élite. Dans cette phase de Playdowns, le HBC Schifflange et le HC Standard incarnent cette lutte acharnée où chaque point arraché est un pas de plus vers la survie. Les Schifflangeois, forts d’une démonstration de force et d’endurance, poursuivent match après match leur invincibilité avec un symbolique dix-septième match sans défaite lors de la victoire cruciale obtenue contre le Standard. Le break est fait pour les hommes de Ricky Bentz. De son côté, Rumelange, qui se trouve aussi dans le bon wagon avec le même nombre de points que son homologue schifflangeois, a signé dernièrement un succès tout aussi important face à Mersch. Alors qu’il ne reste plus que quatre journées à disputer dans ce groupe pour le maintien/montée dans l’élite, les jeux semblent quasi faits. Rumelange et Schifflange paraissent bien partis pour jouer dans la cour des grands la saison prochaine. Belvaux et le Museldall joueront, quant à eux, très probablement dans son antichambre.

Christophe Borel

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