Pascal Welter : « Le manque de bénévoles est un problème récurrent »

Directeur sportif du CS Fola Esch, Pascal Welter est une figure bien connue du monde sportif eschois. Il a récemment choisi de se lancer en politique sous les couleurs du DP. 

Pascal, pourquoi avoir choisi de vous présenter sur la liste du DP à Esch-sur-Alzette pour les prochaines élections communales ?

C’est assez facile, j’habite Esch et je vois les gens se plaindre, à gauche, à droite… Et je me suis dit qu’il n’y avait qu’en s’engageant dans la politique locale que l’on pouvait faire changer les choses. Je pense désormais avoir une certaine expérience de vie grâce à ma profession, à ma vie familiale, avec mon expérience au club, donc je crois que c’est le moment de s’engager aussi. Je ne suis pas quelqu’un qui passe son temps à râler, je préfère agir plutôt que de réagir. 

Pourquoi avoir choisi de figurer sur une liste du DP et pas d’un autre parti ? 

Je suis quelqu’un de démocrate, je pense que c’est important, et j’ai aussi des liens avec Pim Knaff qui est échevin à Esch et député, alors je pense que c’est le parti qui me va le mieux. En tout cas, j’ai opté pour un parti politique, pas contre les autres.

Quels sont les thèmes politiques autour desquels vous avez envie de travailler et de convaincre les administrés ? 

Il y a une chose qui me frappe beaucoup. Mes filles et mon épouse sont actives dans l’Espérance Esch, grand club de gymnastique et de danse, je suis actif dans le monde du foot.

Je vois ce qui se passe aussi à l’US Esch, à la Jeunesse et au Fola, au handball, au basket, au volleyball et tout autre sport dans notre ville d’Esch-sur-Alzette : le manque de bénévoles est un problème récurrent pour tous, que l’on retrouve également au niveau de la culture, mais aussi de l’assistance aux personnes âgées. Et je pense que c’est une problématique très importante. Le sport et la culture, tous ceux qui me connaissent savent que ce sont des domaines qui me tiennent à cœur. Je baigne là-dedans depuis longtemps. J’ai fait de la musique au départ, et ensuite je me suis dirigé vers le foot parce que mon papa n’avait pas assez de joueurs, et il m’a dit « tu viens avec moi » (rires). J’étais musicien, ensuite footballeur, et je vois que la société a vraiment besoin du bénévolat. 

En cas de bons résultats de la liste où vous êtes présent, quelles fonctions aimeriez-vous briguer ? 

Déjà pour commencer, c’est la première fois que je participe à des élections, et je ne veux surtout pas que les gens croient que je pense être élu tout de suite. Mais mon rêve c’est d’avoir des responsabilités dans le domaine du sport et de la culture, il y a une commission des sports par exemple, cela pourrait être une chose à laquelle j’aspire, et dans ce cas, j’enlèverai ma casquette Fola et je mettrai une casquette sport tout court. Mais il n’y a pas que le sport, je travaille dans la banque au retail, alors le logement c’est un sujet intéressant aussi, la mobilité à Esch également. 

Peut-on faire des parallèles entre le monde du football et celui de la politique ? 

J’en fais beaucoup. Déjà, le parti, c’est comme une équipe, on a un objectif et on va tous ensemble vers celui-ci en faisant des réunions. Il y a beaucoup de parallèles, c’est juste qu’il n’y a pas de match le dimanche où l’on joue à 11 contre 11. Mais on doit développer un programme, une stratégie, il y a beaucoup de choses qui se ressemblent. Gérer un parti politique, c’est un peu comme gérer un club de sport. 

Il n’y a pas de match, mais en regardant bien on peut trouver trace d’une petite opposition entre le Fola et son grand rival de la Jeunesse avec la présence de Jacques Muller sur la liste CSV ? 

Avec Jacques, on a parfois des échanges, je pense qu’on voit pas mal de choses sous le même angle, mais c’est juste que lui est dans un autre parti. On a beaucoup d’idées communes, d’ailleurs le CSV et le DP sont dans la coalition actuelle avec les Verts. 

Selon vous, sur le plan sportif, la ville d’Esch est-elle à la hauteur de son statut de deuxième ville du pays, ou y a-t-il encore du travail à accomplir ? 

Il y a eu beaucoup de travail de fait, beaucoup de projets en cours, mais il y a encore un chemin très long à parcourir. Cependant, si on regarde les infrastructures, par exemple à la Jeunesse où ils ont mis de nouveaux gradins, chez nous le terrain est à un bon niveau. Mais il y a toujours ces problèmes de parking, que ce soit pour les clubs ou les associations ; c’est un problème général, quand je vois nos entraîneurs qui doivent aller à Lallange, il y a les embouteillages, ensuite il n’y a pas de parking… C’est un problème qui frappe les bénévoles et je pense qu’on pourrait leur faciliter la tâche, ainsi qu’à tous les habitants. Le problème de la mobilité, du stationnement, devient un sujet très sérieux. La ville construit actuellement deux halls omnisports, mais je trouve qu’on peut s’améliorer, car les projets prennent énormément de temps. 

On parle beaucoup de défiance des citoyens envers le système politique, comment peut-on selon vous redonner confiance en la politique ? 

Je m’en rends compte, et je découvre un peu tout cela, car c’est la première fois que je vais sur une liste, les gens ont des attentes concernant leurs problèmes du quotidien. Il faut que les politiciens soient avant tout crédibles, et personnellement je ne compte pas changer car je fais de la politique. C’est le conseil que l’on m’a donné : « Pascal, reste authentique. » En tout cas, je ne ferai pas de promesses que je ne peux pas tenir. Mais selon moi, quand la guerre en Ukraine sera terminée, que l’économie se remettra à tourner et que les taux vont diminuer, les politiciens auront la tâche plus facile. Car aujourd’hui, dans beaucoup de communes, les projets ont du mal à se concrétiser. Il faut selon moi être dans le concret. 

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