[DO2023] Ligue 1 Dames : le doublé pour Daniele, Dias et Goncalves sur le podium

1er – Adrien Daniele, deux sacres aux antipodes 

Pour la deuxième saison consécutive, Adrien Daniele remporte le Dribble d’Or du coach de l’année. Retour sur deux saisons folles aux physionomies radicalement opposées, par un entraîneur qui a montré de quoi il était capable et prouvé que même des montagnes pouvaient être renversées. 

La saison passée, il était venu titiller le Racing Union Luxembourg en étant l’entraîneur de la seule équipe (l’Entente WMG) à réussir à enlever des points au club de la capitale et à le priver ainsi d’un sans-faute sur l’ensemble de la saison, lui faisant quelques frayeurs par-dessus cela en quart de finale de Coupe du Luxembourg. L’équipe des « louves » avait terminé 4e à deux points seulement du podium, mais avec la deuxième meilleure attaque et défense du championnat, juste derrière les championnes en titre. Une année quasi parfaite pour le jeune entraîneur qui passait ses diplômes dans le même temps. Adrien avait été récompensé, à juste titre, de son excellent travail tout au long d’une saison très constante, avec à la fois quelques joueuses d’expérience et de jeunes joueuses lancées dans le grand bain, dans un club ayant des moyens financiers plus que restreints. Si à la trêve estivale, il avait fait le pari de rejoindre le club de la capitale – tout juste champion – l’expérience aura été de très courte durée. Et on ne va pas se le cacher, il semblerait qu’en octobre, personne n’aurait misé un seul euro sur un nouveau sacre cette saison. Les acteurs du football ne savaient pas s’il reprendrait (lui-même non plus, a priori…). Et pourtant. Ce qu’a fait Daniele force le respect – après cet échec personnel de taille – et aurait pu tout remettre en question concernant son avenir. Fin octobre, l’entente WMG – son ancien club – lui tend la main pour un retour. L’hésitation et les doutes sont à la hauteur du chantier colossal. L’équipe n’a pris que trois points depuis l’arrivée de son successeur (limogé après quelques matchs), des joueuses majeures sont parties, l’effectif est très restreint, la gardienne est blessée au même titre que d’autres… Pourtant, Adrien accepte, prêt à montrer de quoi il est capable, sans staff. Force est de constater que le pari du passionné a été payant. Au fil des matchs, l’équipe se reconstruit, propose du jeu. Adrien analyse chaque match, chaque adversaire, chaque détail. Un bourreau de travail. Cela ne paye pas toujours, mais le changement est d’ores et déjà visible. Les joueuses reprennent goût au jeu, elles se mettent à y croire et ce sont elles qui le disent, à l’unisson : « Adrien vit pour le football, il est passionné. Il nous montre des choses tactiquement que nous n’avions pas eu auparavant et qui ont du sens. Il utilise beaucoup le visuel pour nous expliquer les consignes tactiques, et cela fonctionne. Il y consacre énormément de temps et d’efforts, mais c’est comme cela qu’il tire le meilleur parti de chaque joueuse. Son retour nous a montré que la première partie n’était qu’un mauvais souvenir. Il a fait revenir l’espoir et le plaisir chez chacune de nous. Il y a cru, et cela s’est reflété sur nous immédiatement. Nous avons repris là où nous nous étions arrêtés l’an passé. Nous avons prouvé que nous n’étions pas une équipe à sous-estimer. Nous avons retrouvé la forme physique que nous avions perdue », expliquent plusieurs de ses joueuses. Et puis à la trêve, un recrutement minutieux et deux renforts de taille venus d’Allemagne (toutes deux nominées dans la catégorie joueuses, Angelina Kön et Christina Rosen). L’Entente WMG renaît de ses cendres, tout comme son coach. L’équipe reprend des couleurs, des points, bouscule la hiérarchie, titille les gros, et le spectre d’une relégation a totalement disparu. Les spectateurs ont assisté à un renversement de Ell et Junglinster, un nul accroché contre Bettembourg, une courte défaite dans les derniers instants face à Mamer… « Sa volonté, parfois presque excessive, déteint sur nous. Nous sommes heureuses de l’avoir de nouveau dans la “meute” ! » conclut son groupe. La saison prochaine, nul doute que Daniele comptera surfer sur cette année riche en rebondissements, avec semble-t-il plus de structures et de moyens. L’entraîneur songerait aussi à aller chercher son UEFA B. Si l’on mesure la performance d’un coach à l’impact qu’il peut avoir sur un club, alors Daniele vient de justifier à merveille sa nouvelle victoire au Dribble d’Or. Ce qu’a accompli le coach de 35 ans cette saison est incontestablement encore plus fort que la réussite de l’an passé. 

2e – Hugo Dias : challenge réussi

Arrivé fraîchement cet été, le nouvel entraîneur du FC Mamer 32 a réussi à faire aussi bien que son prédécesseur et se retrouve logiquement sur le podium de ce Dribble d’Or. Une victoire en coupe début juin pourrait venir couronner cette saison déjà réussie. 

Adjoint d’Adrien Daniele la saison passée à l’Entente WMG lors d’une super saison, Hugo a voulu se challenger cette saison en prenant un poste d’entraîneur principal. Et quel challenge ! Nommé à la tête du FC Mamer 32 dont il avait été joueur par le passé, Dias avait deux missions : la première, arriver à s’imposer et apporter sa touche auprès d’un groupe très lié à son prédécesseur Tiago Pereira, la seconde (clairement la plus importante des deux), faire aussi bien ou mieux que la saison passée. A l’heure où nous écrivons ces lignes le défi est réussi haut la main. Malgré un départ décrit comme chaotique par le principal intéressé dans nos colonnes à la mi-saison, Hugo a eu les résultats escomptés toute la saison et a terminé second de ce championnat, comme l’an passé, avec dans son effectif la meilleure buteuse du championnat et en remodelant certaines choses au niveau des entraînements. Également en finale de la Coupe du Luxembourg où son équipe affrontera les championnes en titres du Racing Union Luxembourg, Hugo a fait un presque sans faute. Au cœur d’une équipe avec beaucoup de qualité et de joueuses d’expérience, Dias a beaucoup appris et a pu échanger mutuellement. Si la constance et la « gniac » ont parfois manqué pour aller titiller d’encore plus près le Racing Union, l’entraîneur de Mamer pourra peut-être savourer début juin son premier titre de Coupe du Luxembourg. En l’emportant, il clôturerait son bilan de la plus belle des manières et pourrait ainsi partir avec un joli cadeau de départ, puisque le coach a d’ores et déjà annoncé qu’il ne poursuivrait pas l’aventure une fois la saison bouclée. Nous avons hâte de savoir où l’entraîneur de 41 ans, dribble d’argent de cette saison évoluera l’an prochain.

3e – Jorge Goncalves Correia : exploiter le meilleur des jeunes

Le nouvel entraîneur de Diekirch cette saison a su exploiter tout le potentiel de son effectif jeune, et insuffler une belle dynamique qui s’est avérée payante. Une jolie récompense que d’avoir pu déjà truster un trophée en tant que coach chez les dames. 

Arrivé fraîchement cet été à la tête des Young Girls Diekirch, on peut dire que pour une première expérience en ligue 1 Dames, l’ancien entraîneur de Boewingen n’a clairement pas démérité sa place sur le podium de ce Dribble d’Or. Il a même réalisé la meilleure saison de son équipe depuis les débuts de Diekirch ! Actuel 4ème du championnat à l’instant où nous publions, Jorge a gagné 4 places par rapport à la saison passé et 6 sur celle d’avant. Les Young Girls de Diekirch au fil des matchs ont prouvé qu’ils n’étaient plus une équipe de bas de tableau à sous-estimer et que même les favoris devait s’en méfier grandement malgré seulement 4 années en première division. Le mérite est d’autant plus grand que son équipe n’a pas bénéficié de recrues d’expérience, ni cet été, ni à l’inter-saison, et a du officier avec un cadre très jeune. Pour preuve, ses joueuses cadres ne sont autres que par exemple sa meilleure buteuse Joana Lourenco, 18 ans, et sa défenseur Ashley Delgado, 18 ans également. Joueuses fidèles qu’il a d’ailleurs réussi à conserver malgré de multiples sollicitations. Correia a réussi à mettre en place un vrai plan de jeu et proposer des choses intéressantes tactiquement. Beaucoup plus solide que les autres années défensivement, il a ainsi pu s’appuyer sur des contres éclairs et exploiter au mieux le talent de sa jeune attaquante, qui est à l’origine de presque la moitié des buts de son équipe cette saison à elle toute seule (20 buts sur les 47 marqués). Avec une deuxième partie de saison solide, nul doute que Diekirch devrait réussir à se renforcer et Jorge tenter d’aller chercher encore plus haut la saison prochaine.

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