Pour sa 15e saison au Fola qu’il juge ne pas être à la hauteur de ses espérances, Julien Klein se souvient du passé. Entretien avec un capitaine qui a tout vécu au sein du club doyen.
Comment juges-tu cette première partie de saison du Fola ?
Je ne pensais pas que ça serait aussi compliqué, car le staff était assez satisfait du recrutement par rapport au budget. Je me disais qu’on jouerait plutôt vers le milieu de tableau, vers la 10e place, et le nombre important de défaites n’était pas forcément attendu de mon côté.
Comment le groupe à vécu le départ de Stefano Bensi ?
Nous étions tous un peu déçus forcément, car Stefano et son staff étaient très compétents. Mais je dirais que le club a réussi à bien rebondir avec Ronny Souto, qui est quelqu’un de la maison et qui a ramené sa philosophie de jeu dans la continuité de Stefano. Il y a beaucoup de jeunes joueurs, il fallait que l’équipe se trouve et qu’on monte en puissance en apprenant à se connaitre. Ronny est plus dans l’engagement et l’envie, avec un discours un peu plus dur. Il a aussi relancé des joueurs et donc ça remotive un peu tout le monde.
Allez-vous nous refaire une « Fola », à vous sauver au bout du suspense comme lors des deux dernières saisons ?
S’il faut en passer par les barrages mais qu’on se sauve, je signe tout de suite ! Mais si on peut s’épargner tout cela, ça serait pas mal car c’est usant mentalement. Donc si on peut se sauver avant la dernière journée, ça serait une bonne chose.
La saison passée en barrage face à Rumelange, tu es le héros inattendu de la rencontre avec cette égalisation à la dernière minute : ça devait être très fort émotionnellement après tout ce que tu avais vécu les mois précédents…
Ce sont des émotions assez fortes, et je ne regrette vraiment pas d’avoir vécu ça. C’est presque plus savoureux qu’un titre en BGL Ligue. C’était très très fort, et le faire deux saisons consécutives, c’est assez incroyable. D’ailleurs pour ce match, il était prévu que je ne joue que quelques minutes mais finalement, une blessure arrive à la 30e et le coach me demande si je peux jouer une heure. Qui se transforme en 90 minutes avec les prolongations, donc à la fin, j’étais bien bien rincé (rires). Le but en fin de match, c’est miraculeux ! J’étais très heureux de pouvoir contribuer à maintenir le club puisque je n’avais pas beaucoup joué cette saison là.
À titre personnel, comment te sentais-tu physiquement quand tu es revenu ?
J’ai 36 ans donc revenir est plus compliqué qu’à 20 ans, d’autant plus que je ne suis jamais resté éloigné des terrains très longtemps. Ça a été dur au début, et je faisais quelques bouts de match sans être à 100%.
Jouer le maintien avec un effectif aussi jeune, ce n’est pas compliqué ?
C’est sûr que quand tu as 2-3 jeunes joueurs dans une équipe expérimentée, ils ont plus vite fait de prendre le rythme et de trouver leurs repères alors que là, on leur en demande tout de suite beaucoup. C’est la première saison en senior pour certains, donc l’intensité et le rythme sont différents de ce qu’ils ont connu avant, avec un droit à l’erreur moins grand, notamment quand tu peux jouer contre des équipes comme Differdange où la moindre erreur est sanctionnée. C’est donc cette rigueur du haut niveau qu’il faut qu’ils acquièrent au fil du temps.
Tu es un peu leur grand frère ?
On essaie évidemment de discuter avec eux, de leur expliquer comment ça marche, mais il commence à y avoir un écart de génération entre moi et les plus jeunes! Et je dois passer pour le vieux con par moment dans le vestiaire (rires). Même les musiques qu’ils mettent dans les vestiaires, j’en connais pas la moitié ! J’ai l’impression que ça rigole beaucoup, qu’il n’y a pas forcément cette haine de la défaite que l’on pouvait avoir aussi. Après, ils vont apprendre et ils ont aussi des choses à m’apprendre et à me faire découvrir. Il ne faut pas oublier qu’ils ne sont pas dans les meilleures conditions pour évoluer en BGL Ligue.
Emblème du club, comment vis-tu cette réalité bien différente de celle que tu as connu il y a quelques années, quand le Fola était au sommet ?
Ce n’est pas simple à vivre, surtout que c’est arrivé très vite, puisqu’on passe d’européen à relégable en une saison. Ça faisait cependant quelques années qu’on était un peu limite mais qu’on avait à chaque fois quelques joueurs qui explosaient et nous permettait de rester dans le haut de tableau. Il y avait aussi plus de moyens qui permettait d’avoir des joueurs de grande qualité. En plus, ça se passait super bien dans le vestiaire. Aujourd’hui, la réalité est différente, notamment financièrement. Même la saison passée où on se sauve en barrage, on perd encore 27 joueurs… c’est forcément compliqué de reconstruire chaque saison.
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