Qualifiée aisément pour cet Euro 2020 avec dix victoires en autant de rencontres, l’Italie est de retour dans une grande compétition, après le camouflet de son absence au Mondial 2018 en Russie. L’équipe de Roberto Mancini devrait donc être la grandissime favorite à la première place du Groupe A. C’est la dixième participation à l’Euro des Italiens, qui n’ont soulevé le trophée qu’une seule fois et il
y a bien longtemps, c’était en 1968. Une autre époque…
La fédération italienne de football (FIGC) a pris l’initiative en mai dernier de vacciner avec le sérum de Pfizer BioNTech, la moitié des 35 pré-convoqués par le sélectionneur Roberto Mancini. Un exemple qui devrait être suivi par d’autres nations qualifiées pour cet Euro 2020. Une Squadra Azzurra qui aura le privilège d’ouvrir la compétition à Rome au Stadio Olimpico, devant a priori 16 000 spectateurs.
Toujours entraînée par Vladimir Petkovic, la sélection hélvète est elle aussi présente pour la cinquième fois à un Euro. Avec son entraîneur originaire d’ex-Yougoslavie, elle avait décroché en 2016 la meilleure performance de son histoire en atteignant les huitièmes de finale, où elle avait échoué aux tirs au but face à la Pologne. Qualifiée après avoir remporté le groupe B devant le Danemark, la Suisse a elle aussi les ressources pour passer au deuxième tour.
Face à l’Italie, c’est à la Turquie que revient l’honneur de lancer le tournoi. Deuxième derrière la France de son groupe de qualification, la Turquie avait réussi à battre chez elle à Konya (2-0) les champions du monde en éliminatoires. Le pays participe pour la cinquième fois de son histoire à l’Euro, et avait réussi à atteindre les demi-finales de la compétition en 2008. En Autriche et en Suisse à l’époque, la sélection turque était même passée tout près de la finale, battue 3-2 par l’Allemagne au terme d’un match fou au Parc St-Jakob de Bâle.
La Turquie a ensuite traversé plusieurs années de turbulences, qui se sont soldées par une non-qualification aux grandes compétitions entre 2008 et 2014. Les Turcs avaient ensuite décroché une présence inespérée à l’Euro 2016 en France, avant d’échouer à nouveau dans les qualifications au Mondial 2018. Mais depuis l’équipe est en net progrès, portée par une nouvelle jeune génération talentueuse avec notamment Merih Demiral (23 ans), premier vainqueur turc de la Serie A sous le maillot de la Juventus de Turin, mais aussi son compère de la défense centrale Çaglar Söyüncü (24 ans, Leicester City), ou encore Cengiz Ünder, lui aussi pensionnaire des Foxes.
Enfin le Pays de Galles, qui avait surpris tout le monde en 2016 en atteignant les demi-finales à l’occasion de sa première qualification dans la compétition, arrive après avoir décroché la deuxième place dans sa poule des éliminatoires derrière
la Croatie. Les Dragons se verraient bien répéter les exploits accomplis en France il y a cinq ans, mais attention cette fois il n’y aura plus d’effet surprise…
Ainsi, la sélection italienne, grande absente du Mondial 2018 en Russie devrait sortir sans souci de ce groupe et retrouver des résultats plus dignes de son statut de grand pays de football. Reste à savoir qui l’accompagnera, les trois autres équipes présentes ayant toutes leurs forces et faiblesses, et surtout de réelles ambitions de qualification.
LE PRONO DE LA RÉDACTION
La première place du groupe A ne devrait pas échapper à l’Italie, qui aura en plus l’occasion d’évoluer devant ses tifosi à Rome. Derrière les transalpins, leurs voisins suisses ont fait preuve de régularité dans les trois dernières grandes compétitions où ils ont participé, passant à chaque fois le cap de la phase de groupe. Derrière, le Pays de Galles et la Turquie devraient tenter d’accéder aux huitièmes via le ticket meilleur troisième.
Qualifiée avec dix victoires en dix matches, l’Italie est entrée dans une nouvelle ère depuis la nomination en 2018 de Roberto Mancini à sa tête. Grâce à ce parcours parfait, l’ancien entraîneur du Zénith Saint-Petersbourg et de l’Inter Milan, est parvenu à battre le record de Vittorio Pozzo, coach des transalpins de 1929 à 1948. Mancini n’a donc pas mis longtemps pour faire oublier à l’Italie le cauchemar Ventura…
Mais il est écrit que les semaines qui précédent les grandes compétitions comme l’Euro ou la Coupe du monde sont toujours marquées par les blessures,
plus oui moins importantes, et pour le grand malheur des sélectionneurs, elles n’épargnent pas les cadres importants… Et cette année c’est sur Marco Verratti que cela tombe. Forfait pour la fin de saison avec son club du Paris Saint-Germain en raison d’une blessure à un genou, le milieu de terrain conservait au moment où nous écrivions ces lignes, encore un espoir d’être présent pour l’Euro : « La blessure n’est pas simple, mais il reste encore un mois. Je suis assez confiant. J’ai parlé avec Marco et il l’est aussi. On verra dans les prochaines semaines », lançait le patron de la Squadra Azzurra à la mi-mai.
Un forfait qui pourrait rebattre les cartes au sein de l’équipe italienne. Marco Verratti étant un des pièces- maîtresses dans le 4-3-3 de Roberto Mancini. Pour
le reste il ne devrait pas y avoir d’énorme surprise dans la sélection du sélectionneur transalpin pour la compétition. Certains comme les indéboulonnables Chiellini, Bonucci ou encore Acerbi seront du voyage, mais il se pourrait qu’un jeune attaquant comme Giacomo Raspadori (20 ans) profite de cette liste élargie à 26 joueurs.
Reste à savoir comment réussira ce groupe, peu expérimenté en phase finale internationale, et toujours traumatisé par le fiasco de la non qualification pour
la Coupe du Monde en Russie en 2018. L’un des défis majeurs de Roberto Mancini sera donc bien de maintenir élevée la confiance de ses joueurs pour confirmer les promesses entrevues ces deux dernières années.
LE JOUEUR À SUIVRE :FEDERICO CHIESA
Au sein d’une Juventus qui aura raté dans les grandes largeurs sa saison 2020/21, Federico Chiesa a été un des rares joueurs bianconero à surnager. Pas à pas il se sera imposé dans l’équipe d’Andrea Pirlo, depuis son arrivée à Turin en 2020. En juin
il disputera sa première grande compétition sous le maillot des Azzurri, et voudra confirmer avec la sélection sa saison aboutie en club.
La Nati sera le principal outsider de ce Groupe A. Avec Vladimir Petkovic à sa tête, qui est d’ailleurs devenu le premier sélectionneur à qualifier trois fois de suite l’équipe pour un grand tournoi, elle se montre très régulière dans les grands rendez-vous, mais attend toujours LE parcours qui ferait rêver tout le pays. Que ce soit en Coupe du monde ou en championnat d’Europe, le plafond de verre des Helvètes se situe en huitièmes de finale.
Avec le feu-follet Xherdan Shaqiri toujours aux manettes, la Suisse présente un savant mélange entre l’expérience des Granit Xhaka (Arsenal), ou encore Ricardo Rodriguez désormais au Torino, mais aussi Haris Seferovic (Benfica),
et de la jeunesse incarnée par les trois joueurs évoluant au Borussia M’Gladbach, Nico Elvedi, Breel Embolo, et Denis Zakaria, ainsi que Ruben Vargas (Augsburg).
Avec un gardien de classe mondiale comme Yann Sommer, la Suisse dispose d’un atout de taille dans les cages. Le gardien du Borussia Mönchengladbach a l’habitude de sortir des parades de grande classe et l’a déjà prouvé à plusieurs reprises que ce soit en club ou en sélection. Les élements offensifs sont aussi intéressants du côté de la Nati, avec un Haris Seferovic jamais loin du but adverse, ou encore des Breel Embolo ou Xherdan Shaqiri pour apporter un peu de folie.
LE JOUEUR À SUIVRE : XHERDAN SHAQIRI
Toujours décisif dans les grands rendez-vous internationaux, Xherdan Shaqiri est le facteur X de cette équipe suisse. L’homme aux 89 sélections et 23 buts sous le maillot de la Nati nous réserve sans doute de belles fulgurances pour le mois de juin prochain…
Après avoir connu quelques années de disette depuis son parcours exceptionnel à l’Euro 2008, la Turquie retrouve des couleurs sous l’impulsion de son sélectionneur Senol Günes. Avec son buteur Bürak Yilmaz chaud bouillant avec Lille cette saison, la 32e nation au classement FIFA compte bien se rappeler au bon souvenir de ses adversaires. Après avoir battu la France en éliminatoires, elle sera en tout cas à suivre de près en phase finale.
En 2016, c’est au premier tour que l’aventure s’était arrêtée pour les Turcs, qui étaient certes placés dans une poule très relevée avec la Croatie, l’Espagne et la République tchèque. En plus de compter un attaquant redoutable, l’équipe peut désormais s’appuyer sur une solide défense, patronnée par Merih Demiral. Le défenseur central de la Juventus a été l’un des hommes forts de l’arrière-garde qui n’a encaissé aucun but dans les éliminatoires à domicile. Dominateur dans les airs grâce à sa taille (1,90m), il se distingue à 22 ans par sa technique balle au pied et sa vitesse. Autre joueur à suivre, Cengiz Ünder l’ailier de Leicester City, a manqué une grande partie de la campagne qualificative sur blessure. Son rythme et sa technique ont fait défaut à sa sélection. Il est aussi un créateur et il a à cœur de briller en phase finale. Au milieu, le milanais Calhanoglü sera le maître à jouer de la sélection au croissant.
LE JOUEUR À SUIVRE : MERIH DEMIRAL
Le défenseur de la Juventus de Turin doit confirmer et être le véritable patron de sa sélection. Impres- sionnant physiquement et doté d’une belle relance, Demiral sera indispensable pour espérer un joli parcours turc dans cet Euro.
En 2016 le Pays de Galles surprenait l’Europe entière en accomplissant un formidable parcours à l’Euro, terminé en demi-finale face au futur vainqueur de la compétition le Portugal. Et si les Dragons ont échoué à se qualifier pour la Coupe du monde 2018, ils se sont tout de même illustrés en Ligue des Nations, où ils seront promus en Ligue A lors de la prochaine édition, grâce à cinq victoires et un nul.
Ce sera en tout cas sans leur sélectionneur Ryan Giggs que le Pays de Galles participera à l’Euro 2020. Poursuivi pour des faits de violence sur deux femmes, l’ancienne gloire de Manchester United a été mis sur la touche par sa fédération. C’est donc Robert Page, assisté par Albert Stuivenberg, qui dirigera l’équipe galloise dans les prochaines semaines. Une sélection galloise qui s’en remettra à nouveau à sa superstar Gareth Bale pour l’emmener le plus loin possible. A côté des éléments d’expérience comme Gareth Bale ou le gardien Wayne Hennessey, les Gallois compteront également sur le vent de fraîcheur apporté par leur jeunesse incarnée par Daniel James, Ethan Ampadu ou encore Neco Williams. Enfin, Aaron Ramsey a dû manquer une grosse partie des éliminatoires à cause de blessure. Il a cependant su se montrer décisif, son but face à la Hongrie lors de la dernière journée permettant aux Gallois de valider leur billet pour l’Euro. Le milieu offensif de la Juventus espérera être au sommet de sa forme pour le coup d’envoi de la phase finale.
LE JOUEUR À SUIVRE : GARETH BALE
De retour dans le club qui l’a révélé, Gareth Bale n’a pas vraiment convaincu cette saison. Prêté par le Real Madrid au club londonien, ce dernier ne souhaiterait pas le conserver. Et si l’Euro permettait au Gallois de retrouver une seconde jeunesse ?
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