On voulait du spectacle : on n’a pas été déçu. En toute sincérité, nous avons eu de tout pour ce premier tour chargé de ce Championnat d’Europe des Nations 2020. L’euphorie du retour du public avant tout. Une ambiance phénoménale, à commencer par ce match inaugural au Stadio Olimpico de Rome, où il était impossible en fermant les yeux de se rendre compte que le stade n’était pas comble. Et, de Seville à Budapest, en passant par Munich ou Amsterdam, l’ambiance a été dingue, exemplaire, et, il convient de le noter, sans affrontement violent.
Nous avons eu une peur terrible ensuite, quand Christian Eriksen s’est écroulé, en cet- après midi tragiquement inoubliable. Des scènes qui ont glacé le sang, arrêté le temps avant de, Dieu merci, connaître un épilogue « heureux ». Une peur qui s’est succédée en soulagement devant l’annonce de la survie du joueur, puis en colère vis-à-vis de la décision de l’UEFA de reprendre le match, quelques heures plus tard.
Evidemment, nous avons eu du football : des buts hallucinants, comme ceux de Schick ou l’éternel Luka Modric. Des équipes qui se révèlent, comme l’irrésistible Squadra Azzurra et des Oranje métamorphosés. Des poteaux, des décisions arbitrales douteuses, des parades, et un brin de folie.
Nous avons même eu droit à des scènes franchement inimaginables, comme celle de ce manifestant Greenpeace en parachute, apparement prêt à mourir pour sa cause, quitte à emporter avec lui deux trois personnes qui n’avaient alors pour le coup absolument rien vu venir. L’ennui a aussi été de la partie, comme dans toute compétition majeure, avec quelques rencontres d’un désintérêt total. Et jusque dans les derniers instants, l’excitation a été de mise, avec cette formidable équipe Hongroise qui a fait vaciller jusqu’au bout du temps additionnel la grande sélection Allemande.
Nous voulions des émotions, nous avons été servis. Mais maintenant, place au second tour. Avec certaines affiches particulièrement excitantes, d’autres incertaines, et la montée en puissance de certains joueurs attendus. Nous sommes prêts à crier, faire preuve de mauvaise foi, insulter, pleurer et trembler. Ainsi commencent les phases éliminatoires où 90 minutes de mauvaise facture signifient le retour à la maison, et dans lesquelles le temps peut sembler passer terriblement lentement, ou mille fois trop vite. À nous les peurs, les joies, les moqueries, les chambrages, et l’excitation énorme du début de la fin. Messieurs-dames : que les choses sérieuses commencent.
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