On ne va pas se mentir, le côté sélectif du parcours n’est pas fait pour déplaire aux grands champions luxembourgeois. Les cols mythiques les transcendent plus que les sprints
massifs. Et ça tombe bien, celui qui relie Turin à Milan du 8 au 30 mai compte huit arrivées au sommet et très peu de contre-la-montre.
9e étape: 16 Mai – Castel di Sangro – Campo Felice (158km)
C’est court et ça n’arrête pas de monter ni de descendre. C’est taillé sur mesure pour ce diable de Bim Diederich, éclaireur, aventurier, voire parfois téméraire. Il devra composer avec Peter Sagan et Mikel Landa, mais le plus rusé l’emportera à Rocca di Cambio.
11e étape: 19 Mai – Pérouse – Montalcino (163km)
C’est bête d’utiliser un fouet manuel pour battre les œufs lorsqu’un robot peut le faire. Ce serait donc idiot de disposer de sentes qui portent au pinacle les Strade Bianche et de
ne pas les emprunter lors de la grand-messe nationale. Personne ne l’a vu venir, mais Tom Flammang en a gardé sous la pédale. Le temps pluvieux préserve son asthme,
et voilà qu’il donne du fil à retordre à Tom Pidcock, le «monsieur tout-terrain » d’Ineos Grenadiers. Mais le Britannique avait les ressources pour triompher.
14e étape: 22 Mai – Cittadella – Monte Zoncolan (205km)
Le Monte Zoncolan, le col le plus dur d’Europe ? L’Angliru espagnol lui dispute le titre. Qu’importe, ça va grimper sec et pas besoin de fouiller au plus profond de notre mémoire
pour convoquer nos souvenirs. Retour en 2007 avec un Andy Schleck culotté et magistral sur le Giro. Ce sera notre carte maîtresse pour l’étape reine de ce Tour. Romain Bardet n’ont
plus rien à perdre depuis longtemps, mais le petit effronté de Mondorf fait tout voler en éclats.
16e étape: 24 Mai – Sacile – Cortina d’Ampezzo (212km)
La deuxième étape la plus longue, la plus éreintante, celle qui convient le mieux aux grimpeurs-récupérateurs. Ne cherchez plus, on abat notre as: Fränk Schleck. Quand on
s’impose à l’Alpe d’Huez et au Grand Bornand, on slalome facilement jusqu’à Cortina d’Ampezzo. Egan Bernal l’a accompagné, tout de rose vêtu et suffisamment rassasié
pour s’acheter la paix sociale en laissant gagner au sprint le Luxembourgeois !
18e étape: 27 Mai – Rovereto – Stradella (228km)
C’est la dernière occasion pour les sprinteurs de briller et on sort notre botte secrète. Elle s’appelle Eugène Urbany, troisième de la dernière étape du Tour de France 1983 à
Paris. Plusieurs sprinteurs n’ont pas passé les Dolomites et le champ des possibles s’ouvre à d’autres profils. Urbany s’y engouffre, mais il y aura de solides candidats à mâter, à commencer par Arndt, sevré de victoires cette saison, voire Gaviria, qui n’en a plus claqué une depuis un an et demi.
20e étape: 29 Mai – Verbania – Valle Spluga – Alpe Motta (164km)
Une course de côte? Ce serait faire injure à ce qu’a enduré le
peloton et aux premiers cols de la journée, mais là-haut, près de la frontière suisse, ça va bastonner. Dernière occasion pour les purs grimpeurs de s’illustrer. Charly Gaul et son
coup de pédale aérien sont irrésistibles. Même Vincenzo Nibali, affamé de victoires, se fait coiffer.
21e étape: 30 Mai – Senago – Milan (c.l.m. – 29,4km)
La victoire finale est jouée. Egan Bernal a mis tout le monde d’accord et Aleksandr Vlasov pointe à plus de 2’30’’ au général. Le golgoth Ganna a abandonné et Goldorak Jungels a faim de rachat après une première partie de saison insuffisante et une non-convocation pour le Tour de France qui lui reste en travers de la gorge. Ses qualités de récupérateur font presque la différence. C’était sans compter sur un Remco Evenepoel qui n’a cessé de monter en puissance.
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