Sarah, qu’avez-vous ressenti au moment où vous avez vu votre nom s’afficher parmi ceux qui participeront aux JO ?
En fait, quand j’ai vu mon nom, à ce moment-là je savais déjà que je serais qualifiée pour les JO. Je le savais depuis six semaines et la fin du tournoi de qualification au Portugal. On pouvait déjà calculer les places en fonction du ranking mondial. Du coup, après le tournoi, je le savais déjà, il fallait juste attendre six semaines et le ranking de juin, qui est venu confirmer cela, et c’était officiel.
C’était donc une demi-surprise ! Vous avez pu fêter cela tout de même ?
Oui, avec mes copines, mes trois meilleures amies, on a fêté cela après le TQO. Elles m’ont fait une surprise.
Cette qualification, c’est la concrétisation de beaucoup de travail, mais également de sacrifices. Est-ce qu’à un moment on se dit « finalement, je n’y arriverai pas » ? Est-ce qu’il y a eu des moments de doute ?
Oui, je pense qu’il y a toujours des moments de doute, mais cette fois-ci ils étaient assez rares. La dernière fois, je ne me suis pas qualifiée pour les JO de Rio, et j’étais en position de troisième remplaçante. Je n’y ai peut-être pas assez cru à ce moment-là. Mais pour cette fois-ci, à partir du début je me suis dit « la prochaine fois, ce sera la bonne, et je pourrai me qualifier ». Mais c’était dur, pendant quatre ans il a fallu grimper dans le ranking mondial, et rester à la place où je suis actuellement. Je dis quatre ans, mais avec la pandémie c’était plutôt cinq en fait ! C’était long, avec cette phase de Covid et une pause très longue sans pouvoir jouer de tournoi, et sans possibilité d’améliorer son classement. J’étais vraiment à la limite. Comme la Corée du Nord ne participe pas aux JO, j’ai pu gagner des places aussi.
Finalement, ce report d’un an des JO vous a été profitable ?
En fait, cela n’a pas changé grand-chose. Parce que les deux tournois très importants se déroulaient en mars 2020, et à ce moment-là, j’avais gagné deux places dans le ranking. Pendant un an, rien n’a changé, tout a été « gelé ». On a peut-être pensé qu’ils allaient donner les places seulement en fonction des quotas de chaque continent, mais ils ont quand même organisé les qualifications.
Qui plus est, le Japon est un pays que vous semblez apprécier ?
Oui, je suis déjà allée au Japon deux fois, et j’ai vraiment adoré y aller, notamment pour la « bouffe » (rires), surtout que les sushis sont mon plat préféré. Je suis fan aussi de Nintendo, Pokémon, etc., donc le Japon, c’est parfait. En plus, c’est un pays qui s’intéresse beaucoup au ping-pong. Et même s’il n’y aura pas de spectateurs étrangers, je pense qu’il y aura beaucoup de Japonais pour venir assister aux compétitions de ping.
Concernant le voyage vers le Japon, vous savez comment cela va s’organiser au niveau de la quarantaine et d’éventuelles restrictions ?
Normalement, nous partons pour Tokyo le 16 juillet, et on arrive là-bas le 17. Je n’en sais pas plus pour la quarantaine, mais je suppose qu’il faudra faire des tests avant… Mais j’ai été vaccinée en tout cas.
Concernant le porte-drapeau luxembourgeois à la cérémonie d’ouverture, sait-on qui occupera ce rôle ?
Je ne sais pas quand ce sera décidé, mais pour moi ce serait un rêve de porter le drapeau. On verra…
Au niveau du tennis de table, cela fait donc deux tenniswomen luxembourgeoises qualifiées, et ça aussi c’est une belle satisfaction ! Dommage qu’il n’y ait plus de doubles au programme des JO…
Oui, ils ont changé, maintenant il y a un tournoi par équipes, mais pas en double. C’est dommage, car en double, Ni Xia Lian et moi on aurait eu de très bonnes chances d’aller loin.
Aller aux JO, c’est évidemment un moment d’émerveillement, mais une fois sur place, l’instinct de compétition va prendre le dessus sur tout le reste ?
Oui, je pense. Gagner au moins un match aux JO ce serait cool, je ne veux pas y aller et perdre tout de suite.
Tout autour des compétitions, il y a également cette atmosphère olympique, croiser des stars d’autres disciplines dans le village par exemple, cela aussi c’est excitant ?
Oui, je pense que cela peut être super cool d’aller au village olympique et de croiser Serena Williams qui passe à côté de toi ou qui mange à la même table que toi.
Parmi les autres qualifiés pour le Luxembourg, il y a des gens avec qui vous avez des affinités ?
Raphaël Stacchiotti était dans ma classe au lycée, je connais Bob Bertemes, Ni Xia Lian aussi, bien sûr. Il y a Charel Grethen qui a encore des chances de se qualifier et que je connais très bien. Et aussi Christine Majerus, qui était dans la même chambre que moi lors de l’instruction de base à l’armée.
Quel est votre programme d’ici à Tokyo ?
J’ai encore les championnats d’Europe la semaine prochaine. Je pars en Pologne, et là je vais faire le simple, le double avec Ni Xia Lian, et le double mixte avec Eric Glod. Ce sera la dernière compétition avant les Jeux olympiques. Mais j’ai du mal à me dire que je vais disputer des championnats d’Europe, comme les JO débutent dans quelques semaines ! C’est un grand tournoi, mais c’est un peu bizarre comme sentiment. En septembre, il y aura les championnats d’Europe par équipes. Cela fait beaucoup de gros tournois les uns après les autres, avant les championnats du monde en novembre ! C’est plein de grands tournois.
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