C’est une des interrogations majeures de cette intersaison dans l’ensemble assez agitée. À quoi va ressembler ce Fola nouveau cru ? Avec le départ de son maître à penser Sebastien Grandjean, mais aussi de plus d’une dizaine de joueurs cadres, les doutes sont nombreux au sein du pays sur la capacité du groupe mené dorénavant par Miguel Correia de continuer à renverser des montagnes. Quand bien même le club eschois est habitué ces dernières saisons à surprendre son monde et s’immiscer dans la lutte pour le titre, le mercato 2022/2023 semble encore plus violent que celui des années précédentes. Et la situation financière du club semble se compliquer chaque année encore plus, poussant le club à devoir compter de plus en plus sur ses jeunes promesses. C’est donc dans ce contexte que le groupe va jouer sa première rencontre officielle de la saison, en Conference League, avec un objectif de qualification assumée. Miguel Correia, dans nos colonnes, réaffirmait d’ailleurs sa confiance en son effectif qui, s’il a clairement perdu en créativité devant, n’est pas aussi dépourvu qu’on ne pourrait le penser.
Bien qu’amputé par de nombreux départs, le Fola conserve en effet une ossature expérimentée et habituée au style du jeu rapidement identifiable du dernier troisième du championnat. Avec Cabral, Klein, un Diogo Pimentel de retour ou encore Bensi et Diallo, les folamen demeurent armés pour répondre au challenge du soir. Il faudra aussi évidemment compter sur de nombreux jeunes, qui, ces dernières années, ont toujours su trouver leur place au sein du onze pour se dévoiler au sein du grand public. Si les résultats des matchs amicaux n’ont pas apporté beaucoup de victoires, l’objectif était évidemment ailleurs, avec le désir de préparer le groupe à deux rencontres où la débauche d’énergie va être déterminante dans la quête de qualifications. Et, il convient de le rappeler, le tirage aura été clément pour le Fola, qui affronte un adversaire largement à sa portée.
Tre Fiori ne représente pas sur le papier un colosse. Avec une expérience européenne assez faible (dans sa carrière, le club de Saint-Marin n’a réussi qu’une seule fois à passer un tour en compétitions continentales), l’adversaire du soir est aussi en phase de préparation et ne sera pas nécessairement plus affuté physiquement que le Fola. L’effectif comporte tout de même quelques joueurs présents au sein de la sélection nationale, et qui sont donc habitués à jouer des adversaires d’un calibre supérieur. Mais il ne fait nul doute que Tre Fiori arrive sur la pelouse loin d’être dans une position de favori, et ne s’y trompe pas.
Au-delà d’une qualification qui apporterait forcément un coup de boost apprécié aux finances du club, un succès servirait aussi de messages aux autres clubs de BGL Ligue, bien curieux de voir si, encore une fois, le Fola peut renaître de ses cendres et jouer le haut de tableau. Débuter la saison officielle par un choc européen est forcément complexe à aborder, mais peut aussi servir de rampe de lancement pour créer une dynamique et une confiance au sein d’un groupe qui doit logiquement s’interroger sur ses propres capacités.
L’an passé, le Fola, du propre aveu du staff et de certains joueurs, s’était vu trop beau face aux Lincoln Red Imps de Gibraltar. Et avait cru pouvoir, de par la simple qualité intrinsèque des joueurs éliminer son adversaire. Une présomption qui avait été giflée par un adversaire pas nécessairement plus talentueux, mais bien plus rodé aux affiches à élimination directe. Ce soir, au vu du discours entendu par le groupe, le risque de se croire trop beau ne semble pas présent. La refonte totale de l’effectif et la perte d’éléments clés aura suffi à supprimer ce sentiment. Et tous et chacun semblent décidés à aller au charbon, se dépasser, pour aller chercher ce second tour. Pas nécessairement de mauvaise augure.
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