« Dominer n’est pas gagner ». Une phrase classique, clichée, utilisée dans tous les sens, et aujourd’hui, synonyme de ringardise pour celui qui ose asséner de telles banalités. Pourtant, il y a dans cet adage une vérité qui a parfaitement collé à l’affiche d’il y a tout juste une semaine entre le Fola et Tre Fiori. Durant 90 minutes, si ce n’est une splendide opportunité gâché par Runser, le Fola a certes eu la gonfle, certes fait tourner, et certes contrôlé la rencontre, mais a perdu.
Mérité ? Non. Tre Fiori n’a quasiment rien montré de la rencontre, n’a pas offert de transitions particulièrement rapides, ou défendu de manière héroïque. Mais elle a su poser ses deux lignes de quatre, et le piège, aussi simpliste semblait-il, a fait le job. Car les folamen version 22/23 n’ont que très peu réussi à déborder un bloc bien en place. La faute avant tout à un vrai manque de justesse technique dans les trente derniers mètres. Un déficit qui peut aisément s’expliquer par les pertes de joueurs au profil créatifs tels que Mirza Mustafic ou Lucas Correia. Mais, comme l’a assené Julien Klein dans nos colonnes hier, les maux sont aussi ailleurs. Avec un Diogo Pimentel obligé de jouer plus haut que d’habitude ou un Diallo dont la vitesse a cruellement manqué, le club eschois doit s’adapter, tant au mercato que l’état physique de ses cadres.
Est-il l’heure de faire définitivement le deuil de la saison passée, et d’offrir une bonne fois pour toute un style de jeu bien plus direct ? Au Stade Emile-Mayrisch la semaine passée, le club local semblait être tiraillé entre un jeu de possession et combinaison, et un autre, plus long, plus direct sûrement plus adapté à l’effectif actuel. Avec Runser et Bensi capables d’endosser le rôle de pivot et ainsi d’orienter, le Fola a en effet quelques munitions pour officialiser ce nouveau style qui, au vu des forces en présence, pourrait faire bien plus de sens.
Reste à savoir si des années de jeu de possession et transitions courtes peuvent être balayées aussi rapidement, mais aussi si c’est bien le désir. Une chose est sûre : le Fola n’aura en tout cas que peu de temps, 90 à 120 minutes maximum, pour véritablement faire son choix, et décanter la situation. La qualité modeste de l’adversaire permet de croire en un retournement de situation, et une campagne européenne qui se prolonge. Mais il sera nécessaire de faire fi du facteur match à l’extérieur pour maintenir le même niveau de pression que lors du match aller, et concrétiser cette domination.
Il y a des motifs d’espoirs. Le Fola, malgré de sérieuses carences en attaque a dominé de la tête et des épaules cette confrontation. Et aurait même pu, avec une touche de réussite, ouvrir l’ouverture du score sur l’une de ses rares occasions. Il faudra ainsi lancer cette deuxième manche avec le même état d’esprit, et le désir d’encercler l’adversaire et l’empêcher de développer un quelconque football. Après tout, il ne faudra, au final, qu’un seul but pour revenir à une égalité complète. Si la mission est assurément compliqué, et qu’au vu du résultat du match aller, Tre Fiori a la faveur des bookmakers, les dernières années ont prouvé que s’il y avait bien une chose que le Fola savait parfaitement faire, c’était déjouer les pronostics.
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