Derrière un palmarès déjà bien garni se cache un patineur luxembourgeois accompli, qu'une blessure n'a pas refroidi. Peter Murphy eu l'occasion de prendre la température du haut niveau et est prêt à placer son pays dans les favoris. La discipline sur glace la plus rapide se développe, à son image, à vitesse grand V au Grand-Duché.
Jeunesse dorée, année gelée
A l’approche de la 97e cérémonie des Oscars, le patineur peut se féliciter d’avoir déjà reçu un trophée, le Prix du Jeune espoir, en 2017, à l’âge de dix-sept ans seulement. Un parcours auréolé d’une médaille d’or en Turquie, venue parachever une année qui a vu la fine lame du patin luxembourgeois s’imposer comme une valeur montante du Short Track.
Alors que se déroulent les 24e Jeux Olympiques d’Hiver à Pékin, Peter Murphy s’est confié à Mental! pour commenter sa discipline, disputée dans le palais omnisport fraîchement rénové de la capitale chinoise et évoquer son programme en pleine saison hivernale.
Pouvez-vous vous présenter ? Comment êtes-vous venu au patinage de vitesse ?
PM : "Je suis né à Luxembourg en 2000 d’une mère luxembourgeoise et d’un père anglais. Quand j’ai commencé à patiner, je me rendais à la patinoire publique les week-ends avec mon père et ma sœur, je devais avoir huit ans. Puis, peu de temps après que mon père ait rencontré le coach, ma sœur et moi avons essayé le patinage de vitesse. De mon côté, je n’ai pas commencé immédiatement mais après avoir vu Caroline (elle aussi patineuse) commencer les compétitions. J’ai décidé de m'y mettre en 2010, j’avais alors dix ans. C’était une opportunité qui est arrivée un peu au hasard."
Comment se déroulent vos entraînements cet hiver ?
PM « Je m’entraîne à Luxembourg. C’est la meilleure option pour moi actuellement vu que je suis en phase de convalescence d’une blessure au dos. (Le jeune patineur souffre d’une discopathie). Je ressentais quelques douleurs à la jambe droite et la chirurgie en juillet dernier était la meilleure solution. En ce moment, c’est souvent neuf fois par semaine, avec trois sessions sur la glace à la Kockelscheuer et quatre de réadaptation à la D’Coque. A cela s’ajouter des séances de conditionnement à la maison. »
Prenez-vous le temps de regarder les Jeux Olympiques de Pékin?
PM « Bien sûr. C'est très compétitif. Le short track est un sport encore relativement jeune et le niveau ne cesse de progresser. Ce n'est guère comparable à celui d'il y a dix ans. Chez les hommes, c'est très compétitif, il y a dix à quinze patineurs qui ont une chance de remporter une médaille. La finale du 1000m a été un peu controversée et la course a été honnêtement un peu décevante. Malgré tout, Ren Ziwei a fait bonne figure et sera un favori pour le 1500. Hwang Dae Heon et Lee Jun Seo ont tous les deux été pénalisés dans les demi-finales du 1000 mais ont semblé forts. Si je regarde les patineurs contre lesquels j'ai concouru lorsque j'étais beaucoup plus jeune, Pietro Sighel a vraiment progressé au cours des deux dernières années et a remporté l'argent dans le relais mixte. Il y a encore beaucoup de courses à faire, donc il y aura certainement des noms à ajouter à cette liste très bientôt.
Chez les femmes, c'est un peu plus serré. J'ai été très impressionné par Fontana. Schulting est également une bonne athlète mais elle dominait tellement l'année dernière que tout ce qui n'est pas de l'or est une déception.
Pour ce qui est de mon modèle, c'est difficile, car j'admire davantage certains patineurs qui étaient là quand j'étais un peu plus jeune, comme Viktor An. Si je devais choisir, ce serait Semen Elistratov, Charles Hamlin et Fontana, simplement pour ce qu'ils ont accompli dans ce sport et pour leur façon de courir. J'ai cependant beaucoup de respect pour certains des athlètes qui arrivent et il y en a quelques-uns que j'aime vraiment regarder patiner, tant sur le plan technique que sur celui de la course."
Avez-vous prévu de vous rendre sur certains évènements majeurs avant la fin de saison ?
PM : « Je serai présent à Vuokatti au Festival Olympique d’hiver de la jeunesse européenne mais en tant qu' « ambassadeur olympique". Mon rôle est d'aider à concevoir et à modérer certaines activités pour les athlètes, ainsi que de les encadrer. En raison de ma blessure, je n'ai pas encore de compétitions prévues. J’ai été opéré en juillet, j'espérais être de retour pour les qualifications olympiques mais cela a pris plus de temps que prévu. La saison se termine à la fin du mois de mars, donc pour l'instant l'objectif est de revenir à mon meilleur niveau. »
Mental Médias SARL
15 Rue Emile Mark
L-4620 Differdange LUXEMBOURG
m : moien@mental.lu