Le cinéma d’art martiaux, nous, on aime ça à la rédaction et ça fait quelques mois maintenant que nous vous préparons à l’arrivée de SIFU, titre sous forte influence dans lequel nous prenons le contrôle d’un personnage (homme ou femme) qui décide des années après le meurtre de son maître de se lancer dans une quête de vengeance. Un point de départ ultra balisé qui reprend les poncifs de bons nombres de classiques du cinéma d’art martiaux mais qui est ici utilisé avec le plus grand respect par des développeurs qui on le ressent sont de véritables passionnés du genre. La mise en scène est sobre, sans fioriture mais sait se rendre impactante quand il faut pour mettre en avant les scènes importantes qui ponctuent notre aventure. Techniquement le jeu sur Ps5 est une réussite qui tourne sans broncher en 60 fps tout en affichant des graphismes en 4K. S’il ne faut pas chercher à comparer le jeu de Sloclap à un AAA développé par une équipe de 300 personnes, SIFU n’en reste pas moins un jeu qui a fière allure avec une direction artistique inspirée qui lui donne une identité vraiment forte. On tient à saluer l’ambiance mise en place dans les différents niveaux avec de beaux effets (lumières, fumées etc…) qui apportent de la vie à l’ensemble et concernant la musique, le compositeur chinois Howie Lee livre une composition inspirée qui sait s’adapter aux différents univers représentés. Afin d’être le plus complet possible, il serait injuste de ne pas évoquer les mouvements et les animations du jeu car là encore un régal pour les yeux surtout si on apprécie le cinoche de kung-fu. Ça bouge admirablement bien, des corps valdinguent avec classe et quand on commence vraiment à prendre le jeu en main, nous avons l’impression d’assister à des combats chorégraphiés par les plus grands. Encore faut-il apprivoiser la bête et vous allez voir que ce n’est pas de tout repos. Après une séquence d’introduction où l’on dirige l’antagoniste du jeu jusqu’à ce qu’il commette son meurtre, nous prenons le contrôle de notre combattant qui fonce tête baissée pour en découdre et si naïvement on se dit que tout va bien se passer, on se retrouve très rapidement au tapis comprenant ainsi que nous ne sommes pas devant un simple beat them all bourrin. C’est là que le concept de du jeu se dévoile enfin.
« Die and retry… and die again »
Aussi sérieux et réaliste qu’il soit dans son approche du combat, SIFU est un titre qui lorgne aussi vers le fantastique dans que ce soit dans son histoire comme dans ses mécaniques de jeu. Élément central du gameplay, notre combattant à la capacité de se remettre sur pied chaque fois qu’il est au K.O grâce à un médaillon magique qui à chacune de ses utilisations le ramènera à la vie pour continuer son périple. Mais attention comme vous le savez, rien n’est gratuit et faire le choix de continuer le combat sans reprendre le niveau de zéro provoquera le vieillissement prématuré de notre personnage. Si au départ nous combattons avec un jeune premier en pleine forme d’à peine 20 ans, à mesure qu’on l’on revient à la vie sous le regard étonné de nos adversaires, il prend donc de l’âge ce qui change à la fois notre apparence mais aussi – et surtout – nos capacités. En effet, plus le héros/héroïne est vieillissant(e) plus il/elle frappera fort mais attention car il aura aussi tendance à beaucoup moins bien encaisser les coups jusqu’à ne plus être capable de se relever passer les 70 ans.
En résumé contrairement à la majorité des autres jeux, dans SIFU plus on perd, plus celui-ci décide de nous en foutre plein la gueule. Bien gérer son âge dans sa progression est donc capital et mieux vaut s’attaquer à un niveau en étant le plus jeune possible car une fois débloqué, nous le recommencerons à chaque fois avec l’âge avec lequel nous y sommes arrivés. C’est là que la maitrise de SIFU aura son importance. Bien sûr, ce parti pris risque de laisser beaucoup de personnes sur le côté car le titre ne fait pas grand-chose pour véritablement nous laisser de chance lors de nos premières tentatives mais selon nous, le jeu en vaut la chandelle. Oui il faut refaire de nombreuses fois les niveaux pour arriver au bout avec un âge acceptable pour continuer sans risque. Oui il est parfois rageant de mordre la poussière pour la dixième fois de suite face à un boss sans vraiment savoir comment s’y prendre pour en venir à bout. SIFU est dur et il demande un véritablement investissement pour livrer ses secrets et il serait clairement malhonnête de vous dire qu’il s’adresse à tout le monde mais en s’entraînant, en insistant et en observant les adversaires on progresse plutôt rapidement jusqu’à devenir un vrai maître du kung-fu. Alors quand nous indiquons que les développeurs nous laissent presque démunis face à leur jeu nous abusons quand même un peu, car il est quand même possible en échange de points d’expérience gagnés de débloquer de nouveaux coups ainsi que de nouvelles capacités. Autre élément susceptible de nous aider à progresser pour arriver au bout des cinq niveaux, un système d’entrainement libre est disponible pour répéter nos mouvements à loisir dans le hub du jeu où l’on traine entre deux missions.
Vous l’aurez compris, SIFU nous a complètement convaincu et ce malgré l’aspect parfois intimidant de sa difficulté. Si nous en prenons plein la gueule dans les premières parties, s’accrocher permet de véritablement se plonger dans le potentiel de ce titre grisant et jouissif qui en plus se montre techniquement vraiment réussi. Sloclap nous propose ici un titre unique, exigeant et percutant qui assume parfaitement le fait qu’il ne s’adresse pas forcément à tout le monde. Nous, on aime.
Les plus :
Les moins :
SIFU : Disponible sur Ps4/Ps5 et PC
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