La saison de saut d'obstacles est bel et bien lancée. Si certains couples ont commencé à se former, d'autres ont confirmé. Parmi eux, un duo 100% Luxembourgeois. Victor Bettendorf et son cheval de tête Mister Tac (ex Mister Tac des Fusains) né à Sandweiler. L'occasion d'échanger avec son naisseur Edmond Meyers, de la construction à l'éclosion de son produit maison, qui brille sous le soleil du Portugal.
La génétique n'est pas une science exacte. S'il était aussi facile de produire de futur chevaux pour aller sauter les JO, tout le monde s'improviserait éleveur. Les croisements seraient hétérogènes et les terrains de concours accueilleraient une succession de clones … et de spéculateurs. Chaque conception d'un cheval est réflechie, analysée, élaborée sur des souches confirmées.
"Sa grand-mère maternelle est une jument Hanovrienne par Eiger II. C'est un cheval assez "ancien modèle", commence son naisseur. "Elle a eu quatre poulains, dont Tactique, la mère de Mister Tac, inscrite au Luxembourg mais qui s'est malheureusement blessée quand elle avait trois ans."
Côté paternel, elle est la fille de Toulon, l'un des meilleurs produits du chef de race Heartbreaker. "Nous l'avons beaucoup utilisé car il a du coeur et un bon mental. Il faut aussi lui mettre des juments qui ont un peu de sang."
"Ramener du sang", "Il faut maintenant des chevaux dans le sang." Cela ressemble à un refrain, qui revient dans la bouche de tous les observateurs et qu'entonnent en choeur cavaliers comme éleveurs.
On ne le dira jamais assez. Les chevaux modernes doivent être rapides. Un argument justifié à la vue des parcours modernes dessinés et des pénalités que peuvent coûter le temps dépassé.
Cheval préservé, progression confirmée
La qualité intrasèque est vite ressentie du côté de son naisseur, à la vue de son modèle et de ses premiers sauts montés, qu'il effectue sous la selle de son fils. Préservé à quatre ans, le prodige a rejoint le pays plat pour être monté et préparé dans le cycle belge par le cavalier Peter Kuchar.
"Mister Tac n'est pas sorti en compétition à l'age de quatre ans. Il a par la suite été formé par un cavalier installé en Belgique qui monte sous couleurs slovaques, avec lequel il a enchainé quelques bons parcours sans faute"
Mister et Victor, en piste dès 2018
Débuté sur la scène internationale en mars 2018 par son cavalier actuel, le Luxembourgeois Victor Bettendorf lors d'un CSI à Lanaken, le cheval n'a fait que confirmer. Il a remporté deux épreuves côtées à 1.45m à l'age de neuf ans seulement, avant de commencer à s'affirmer sur quelques 1.50m cette année.
"On espère bien sur toujours le voir tout en haut" souffle M.Meyers.
Le mot de la fin est sans équivoque, comme un clin d'oeil à son pilote.
"Le travail revient au cavalier. C'est grace à lui, c'est lui qui le forme."
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