L’Union Titus Pétange, le Progrès Niederkorn, le Fola et Hesperange partagent quelques points communs. Ils sont parmi les gros poissons du championnat de BGL Ligue et ils se sont tous inclinés devant le F91 Dudelange cette saison. Une équipe flamboyante qui impressionne de match en match. Certes, le F91 a débuté un nouveau cycle. Certes, avec le départ annoncé de son principal sponsor ainsi qu’une grande partie de ses joueurs cadres de la saison passée, le club de la Forge du Sud s’est vu promettre des lendemains difficiles par de nombreux observateurs. Mais pour le moment, la réalité du terrain est tout autre. Cinq matches, quinze points, et seulement deux petits buts encaissés. C’est le bilan presque parfait qu’on peut lire en regardant le classement. Est-ce cependant une surprise? Oui pour une partie des observateurs. Non pour les principaux concernés. « Quand je vois les joueurs qu’on a, je ne suis pas surpris. On oublie vite la qualité de certains joueurs… Ça m’étonne un peu que beaucoup de gens soient surpris de notre début de saison » confiait le nouveau capitaine Mehdi Kirch avant le choc de la quatrième journée face à Hesperange. Mis au placard la saison passée par Bertrand Crasson, le virevoltant gaucher a retrouvé le sourire cette saison.
Déserté cet été par des joueurs qui en ont fait sa légende (Joubert, Sinani, Stolz, Schnell) et d’autres qui n’ont été que de passage, c’est dans un relatif anonymat que le club a préparé sa saison. Le nouvel entraîneur Carlos Fangueiro et son staff ont profité de l’ombre laissée par le mercato galactique du Swift Hesperange et les joutes européennes de ses concurrents pour préparer leur projet. Mais surtout, c’est la première fois depuis une vingtaine d’années que le club et son comité ont pu prendre des décisions de manière totalement indépendante, libérés du poids décisionnaire de Flavio Becca et de son entourage. Nouveau comité, nouvelle philosophie.
Objectif top 5?
« On a dû repenser la gestion du club. On s’est fixé des objectifs pour tous les volets. On a recruté en fonction de notre nouveau budget et on s’est dit qu’il n’y aurait aucun transfert au-dessus de nos moyens » expliquait Manou Georgen, membre du comité. Des entretiens ont été menés avec les potentiels nouveaux joueurs, en présence du staff et des dirigeants. Une manière de s’assurer pleinement qu’ils correspondaient aussi à la nouvelle identité que le club souhaite créer. Une nouvelle philosophie fondée sur d’autres valeurs que celles qu’on avait pu connaître lors des vingt dernières années. Comprenez donc une gestion plus humaine, et un état d’esprit qui a permis à certains joueurs de retrouver confiance, mais aussi de retourner le simple plaisir de jouer pour leurs coéquipiers. « Quand on voit ce que le staff fait pour nous, on a envie de donner notre vie sur le terrain » confiait un cadre de l’équipe. « Tout le monde vient s’entraîner avec le sourire et ça fait longtemps que je n’avais pas vu ça. L’équipe est consciente de sa qualité. On est peut-être moins fort individuellement que les années précédentes, mais on est un vrai collectif » ajoutait-il.
Des impressions confirmées par un début de saison à la fois inattendu et exceptionnel. Quatre victoires nettes face à des concurrents à l’Europe et une dernière ce week-end face à un Victoria Rosport co-leader avant le match. « On ne jouera pas le titre car on est en pleine phase de reconstruction et tout ça prend du temps. Il y aura des échecs et il faudra savoir réagir » analysait Manou Georgen. Si les joueurs et les dirigeants visaient modestement le top 5 avant le coup d’envoi de la saison, il est trop tôt pour savoir s’ils pourraient revoir leurs ambitions à la hausse. Une chose est sûre, ils n’ont pas raté leur passage dans une nouvelle ère.
YB
Photo : Albert Krier
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