Monsieur Da Silva, c’était un weekend un peu spécial, n’est-ce pas ? Racontez-nous !
Oui, ça fait du bien, on est enfin récompensés pour notre travail. Le début de match s’est passé comme le coach (n.d.l.r. Jose Augusto Dias Martins) l’avait prévu, mais pas comme nous, joueurs, le voulions. On ne savait pas trop à quoi nous attendre dans les courses des joueurs adverses, parce qu’il y a une division d’écart et nous avons donc abordé ce match avec des intentions plus défensives. On a déjà souvent vu des équipes de divisions inférieures se prendre des raclées face à des équipes de BGL. Il fallait commencer par s’assurer de ne pas en prendre une. C’était 0-1 à la mi-temps, et dans les vestiaires, sur le tableau, notre entraîneur a écrit qu’on gagnerait 2-1 en marquant sur pénalty. Ça s’est vraiment passé comme ça. Enfin presque. Au fur et à mesure que le match évoluait, on a vu que la Jeunesse était prenable et nous sommes revenus à notre tactique habituelle. L’entraîneur a alors fait rentrer Migi (n.d.l.r. Miguel Rosas) qui a accompli un travail sensationnel et c’est lui d’ailleurs qui égalise. Leurs joueurs étaient fort nerveux et on en a profité, parce que dans les arrêts de jeu, on a reçu un pénalty qui aurait donné raison au pronostique du coach. On ne l’a malheureusement pas converti. Mais à la fin, tout c’est bien passé pour nous. On est restés focalisés sur les bases et on n’a rien lâché jusqu’à la fin avec cette séance de tirs au but, où notre gardien (n.d.l.r. Rémy Fernandes) a été très grand et où nous avons tous pris nos responsabilités.
Une séance de tirs au but, c’est quelque chose qu’un footballeur ne vit pas souvent. Pouvez-vous nous raconter en détail comment elle s’est déroulée ?
On commence mal notre séance en ratant le premier tir au but, mais notre gardien nous sauve en arrêtant leur deuxième tir. On est revenu à hauteur. J’ai alors converti le troisième tir au but, ce qui a accentué la pression sur le quatrième tireur de la Jeunesse, et notre gardien a arrêté son tir. On a donc pris l’avantage et on ne l’a plus lâché.
Qu’est-ce qui a fait la différence dans ce match? L’ensemble de l’équipe ou plutôt des individualités ?
Toute l’équipe a été très forte, mais certaines individualités ont véritablement brillé. On jouait contre des joueurs qui ont du talent et beaucoup d’envie, mais on a réussi à les frustrer en étant solides défensivement. Ils jouaient une équipe d’une division inférieure et ils ne s’attendaient pas à une telle résistance. À partir de la deuxième mi-temps, on n’a plus rien vu de la Jeunesse. On les baladait d’un coin à l’autre du terrain. Donc toute l’équipe a été très bonne. Mais certains joueurs sont sortis du lot, à commencer par Migi qui a su imprégner un rythme très élevé à la rencontre. Notre gardien aussi nous a sauvé la vie à quatre reprises. Et puis notre attaquant, Miguel Varela a été très fort dans son style à la Lukaku.
C’est quand même un résultat très surprenant, surtout quand on regarde votre classement au championnat…
Surprenant ? Oui et non. D’une part, on est une équipe qui est habituée de bien performer face à de plus grosses équipes en coupe. Regardez notre match contre Differdange il y a deux ans. On est battus 0-1, mais on méritait bien plus. J’avais même marqué, mais l’arbitre avait annulé mon but avant de s’excuser après le match en disant qu’il avait commis une erreur et qu’il avait été influencé par le public… Et l’année d’avant, on avait sorti l’Union Titus Pétange. D’autre part, on a eu des problèmes dans le club. On ne savait pas comment cette année allait se passer. On ne savait même pas si le club allait continuer à exister. C’était très difficile. Nous, les joueurs, on ne savait rien de ce qui se passait. C’était peut-être pour éviter qu’on aille voir ailleurs. Nous avons tous accepté de diminuer nos salaires. On a tous fait des efforts pour que le club puisse survivre, et derrière, chacun a repris sa place. Nous, joueurs, nous nous occupons de jouer et nous faisons confiance aux dirigeants pour la gestion du club. Tout rentre petit à petit dans l’ordre et on commence à montrer notre vrai visage. Maintenant, on doit se réveiller et aller chercher une deuxième victoire en championnat. Ensuite, notre saison sera lancée et nous ne serons plus dans la zone rouge. On a eu aussi beaucoup de blessés et quelques suspendus. On n’a pas encore réussi à aligner l’équipe type. Mais les suppléants ont fait du bon boulot et il y aura beaucoup de concurrence dans l’équipe. C’est une bonne chose, ça pousse tout le monde à élever son niveau de jeu.
Le prochain match à Rumelange sera un match clé. Vous allez devoir essayer de transmettre la dynamique de la Coupe sur le Championnat…
Exactement, il va falloir continuer sur la dynamique de la Coupe contre Rumelange. On va essayer de les presser haut et de les faire reculer le plus bas possible. On veut les trois points. On sortirait la tête hors de l’eau. Nous ne sommes qu’à dix points du troisième, ce n’est pas beaucoup. Il y a deux ans, on avait une avance de sept points sur Hesperange, et ils nous ont dépassés. Cette fois, on va essayer d’inverser les rôles. Dans le football, tout est possible. J’espère que cette victoire contre la Jeunesse Esch va nous servir de réveil, et va intimider nos adversaires. Après cette victoire, j’espère que tout le monde va se rendre compte que l’US Esch n’est pas morte, qu’elle était simplement endormie. On est de retour et on veut le titre. Ce ne sera certainement pas possible cette année, mais on l’aura.
Où se situera l’US Esch à la fin de la saison selon vous ?
J’espère qu’on pourra aller chercher la troisième place, mais quatrième ou cinquième serait déjà un bon résultat. Mon ambition personnelle, c’est la troisième place. Il faudra être l’équipe de la deuxième partie de saison.
Terminons par un pronostic pour le match de dimanche…
Je ne suis pas du genre à donner des pronostics. Tout ce que j’espère, c’est qu’on gagnera. Que ce soit par 1-0 ou un autre score, peu importe.
Andy Foyen
Mental Médias SARL
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