Un match amical offre rarement les garanties qu'une sélection vient chercher à l'aube d'une campagne qualificative. Il peut, au contraire, ébranler les quelques certitudes et fragiliser un groupe en quête de repères. Si ce n'était le Luxembourg et sa capacité à retomber sur ses pattes en trois jours, on se serait inquiété.
L'idée de relancer les gars en manque de temps de jeu transpirait des décisions prises par Luc Holtz pour son premier onze imaginé depuis cinq mois et demi. Jans, Chanot, Gerson, Pinto, M. Martins, Sinani et dans une moindre mesure Deville. Bref, les trois quarts de l'équipe de base.
Avec, comme surprise du chef, la titularisation d'un Bohnert sorti depuis longtemps du champ médiatique mais que le sélectionneur a toujours tenu en haute estime.
Il fallut cependant revoir ces plans après moins de dix minutes de jeu puisque Pinto se blessait en taclant Pedro Miguel, obligeant Marvin Martins à précipiter sa rentrée… à gauche. Pas franchement son meilleur côté.
Mais c'est de la charnière centrale que la première boulette venait. Lars Gerson, ballon au pied, hésitait puis le perdait au profit de Pedro Miguel dont le centre était exploité comme à l'entraînement par Muntari (0-1, 12e).
Comme si une piqûre de rappel était nécessaire pour se souvenir que le Luxembourg n'est jamais à l'abri d'une telle mésaventure. Il fallait encore un incroyable arrêt réflexe de Moris pour empêcher Ali de doubler la mise alors que le flanc gauche prenait complètement l'eau.
Autant la fraîcheur et la tonicité de Bonhnert faisaient plaisir à voir en phase offensive, autant son replacement défensif ne facilitait pas la tâche d'un Martins cueilli à froid.
Heureusement pour le Luxembourg, son adversaire d'un soir n'était pas un foudre de guerre. Son laxisme défensif et son incapacité à faire mal dans les duels allaient offrir des occasions de but aux Blancs. Il ne manquait que la finition à Sébastien Thill, meilleur Luxembourgeois ce mercredi, pour revenir au score avant la pause. Revigoré par son séjour moldave, «Séba» sollicitait à deux reprises le gardien qatari sans trouver la faille alors que la tête à la renverse de Maurice Deville sur un centre de Bohnert, fracassait la transversale d'un Al Sheeb qui relâchait tout.
Le 4-1-4-1 de Holtz ne bougeait pas à la pause. Mahmutovic relayait un Gerson pataud alors que Chanot était loin de rassurer. Le second acte était d'un quelconque rarement atteint avec une bataille de milieu de terrain qui ne débouchait sur rien de concret offensivement pour le Luxembourg alors que le Qatar n'exploitait pas l'un ou l'autre contre. Le jeune Eldin Dzogovic en profitait pour fêter sa première sélection et Moris était suppléé par sa transversale pour empêcher le score de fluctuer.
Il faudra montrer un autre visage dans trois jours à Dublin pour ne pas rester en rase campagne.
Christophe Nadin
Luxembourg – Qatar 0-1
Stade Nagyerdei de Debrecen, pelouse en excellent état, arbitrage de M. Djordjic (SER) assisté par MM. Petrovic et Zivin, mi-temps: 0-1.
Le but: 0-1 Muntari (12e)
Cartons jaunes: Pinto (6e), Chanot (37e), Skenderovic (72e), Rodrigues (77e) au Luxembourg, Pedro Miguel (26e) au Qatar
Carton jaune-rouge: Skenderovic (88e)
Corners: 3 (2+1) pour le Luxembourg, 1 (1+0) pour le Qatar
LUXEMBOURG: Moris, Jans (cap.) (71e Dzogovic), Chanot, Gerson (46e Mahmutovic), Pinto (10e M. Martins); C. Martins (59e Skenderovic), Bohnert, S. Thill, Sinani (59e O. Thill), Deville (71e Rodrigues), Muratovic.
QATAR: Al Sheeb, Pedro Miguel, Al Rawi, Khoukhi, Salman, Hassan, Ali (90e Abdurisag), Boudiaf, Hatem, Muntari (65e Alaa), Al Haydos (cap.) (81e Al Hajri)
Mental Médias SARL
15 Rue Emile Mark
L-4620 Differdange LUXEMBOURG
m : moien@mental.lu