Les Mondorfois sont arrivés sur le terrain préparés à affronter leur adversaire du jour avec un plan de jeu bien défini et une intensité collective au-dessus de la moyenne. Les joueurs du Swift, quant à eux, n’ont pas semblé être dans un état d’esprit créatif. Le travail a été fait, parfois juste bien, parfois moins bien. Finalement, une équipe un peu au-dessus de son niveau et une équipe un peu en-dessous qui ont équilibré la balance d’un match qui devait se jouer sur des détails. Trois buts dont deux causés par des erreurs individuelles… Malheur à l’US Mondorf qui perdra ce match sur deux de ces erreurs qui provoqueront le but de la défaite. Ce qui est dommage, c’est que l’erreur du joueur vient gâcher sa bonne performance sur le terrain mais, le plus triste, c’est que la plus grosse des deux erreurs semble être celle de l’arbitre…
La clé de l’US Mondorf : Fort dans la récupération, les seconds ballons aussi et de rapides projections vers l’avant.
Le coach Arno Bonvini proposait un système en 4-3-3 avec un milieu en triangle pointe basse, c’est-à-dire avec une sentinelle qu’était Dino Ramdedovic. En phase défensive, ce dernier semblait avoir un rôle bien défini, celui de marquer le seul meneur de jeu adverse, Dominik Stolz. Le bloc mondorfois se positionnait médian-bas et était bien discipliné. Aussi, les joueurs de Bonvini mettaient beaucoup d’impact physique et bougeaient clairement leurs adversaires dans chaque duel. Ce qui est intéressant, c’est que cet impact était mis par les 10 joueurs de champ. Le positionnement du bloc forçant les Hesperangeois à jouer long (qui ne cherchaient pas non plus réellement à tenter autre chose), il était donc important de gagner les duels défensifs. Et c’est ce qu’on majoritairement fait les défenseurs et milieux défensifs locaux.
Cet impact a été bonifié par le fait que les ballons renvoyés grâce aux duels gagnés par les défenseurs, les seconds ballons, ont souvent été récupérés par un coéquipier. Ces ballons gagnés ont permis aux Mondorfois de se projeter rapidement vers l’avant et d’apporter le danger dans le camp du Swift. Cela a été rendu possible par l’activité des 3 attaquants, Baradji-Geran-Morabit, qui réussissaient à capter les relances de leurs coéquipiers. Grâce à leur impact physique, ces derniers ont souvent secoué les 4 défenseurs hesperangeois qu’on a d’ailleurs senti assez « surpris ». Cette capacité à garder ces ballons permettait à leurs coéquipiers de remonter le terrain et de leur apporter du soutien pour enclencher une phase offensive. On a pu observer de nombreux mouvements intéressants qui ont permis de combiner et de se créer des occasions.
Après l’exclusion de Coly et face à un bloc adverse logiquement redescendu, on a pu observer un Mondorf s’adapter et procéder de façon moins directe en préparant ses attaques placées. De longues phases de préparation qui ont permis de ne pas « faire n’importe quoi » dans la précipitation et de perdre le fil du jeu. Cela a permis aux Mondorfois de se créer de nouvelles occasions d’égaliser. Seulement, ces derniers auront trop pêché dans les avant-dernières et dernières passes pour espérer bonifier leur possession. En résumé, l’US Mondorf a élevé son niveau jeu, ce qui était nécessaire face à ce type d’adversaire plus fort sur le papier. Malheureusement pour l’équipe, chaque petite déviation du plan de jeu établi aura été punie.
Swift Hesperange : Minimum collectif et quelques plus-values bienvenues de la part de certains joueurs.
Vincent Hognon proposait un système de jeu en 4-2-3-1. Rapidement, on a pu constater les difficultés des joueurs du Swift à procéder en phase d’attaque placée face au bloc mondorfois. En entendant le banc hesperangeois répéter au porteur de balle « Regarde Dominik ! Regarde Dominik ! », on pouvait deviner que le plan de jeu était d’effectuer la 1ère relance verticale vers le meneur de jeu Stolz. Seulement, l’Allemand a rarement été trouvé entre les lignes car suivi comme son ombre par Dino Ramdedovic. Le Swift devait donc rapidement trouver des alternatives, mais on a eu beaucoup de mal à voir ce qui a été mis en place. Il a déjà été surprenant de voir que les joueurs désignés pour effectuer la 1ère relance étaient les milieux défensifs Garos et Electeur. Ces derniers venaient se placer à 5 mètres de leurs défenseurs centraux pour recevoir le ballon et déclencher les phases d’attaques. Cette position les éloignait donc forcément de Stolz et, pire, privait le Swift de deux options de passe dans l’entrejeu. On observait donc les ailiers, Couturier et Coly, rentrer dans le jeu et se rapprocher de Stolz pour recevoir ces 1ères relances. Seulement, avec le positionnement bas de Garos et Electeur et la faible participation offensive des latéraux Sacras et Minolien, il était très compliqué d’enchainer quoi que ce soit pour se créer une occasion.
Souvent, quand le ballon n’était pas perdu, on assistait à une passe vers l’arrière. Le but mondorfois est d’ailleurs concédé après l’interception, par Morabit, d’une énième passe en retrait hesperangeoise, celle de Sacras. (0-1, 17ème minute). Dans le dur offensivement, le Swift se faisait aussi bouger défensivement. Il a été surprenant de ne voir quasiment aucune révolte sur le banc ou sur le terrain. Pourtant, on aurait pu attendre de joueurs et d’un coach ayant évolué dans le monde professionnel une « prise en main » du match et un peu plus de caractère. Cela aurait pu faciliter une rencontre tendue par le vice mondorfois et la gestion chaotique de l’arbitre. Les deux buts du Swift sont le fruit de « dépassements de fonction » de joueurs qui, si ceux-ci s’étaient répétés plus souvent auraient logiquement permis à l’équipe de se faciliter ce match.
A l’origine du 1er but, un coup franc rapidement joué (enfin !) par Clément Couturier, sûrement le joueur du Swift le plus actif hier, qui se terminera à l’opposé par un centre de Cédric Sacras pour une de ses premières montées. (1-1, 45ème, Sène). Cette prise de décision de Couturier aura permis de ne pas laisser le temps au bloc mondorfois de se remettre en place. L’origine du second but sera un « vrai » pressing de Couturier (une nouvelle fois) qui « forcera » une erreur individuelle mondorfoise puis un alignement des planètes par l’arbitre (1-2, 59ème, Stolz sur pénalty). Après l’exclusion, plus qu’évitable (pour être poli), de Coly, le bloc du Swift est logiquement redescendu pour se préparer à, et surtout accepter, subir les assauts adverses. Si les joueurs d’Hognon ont su faire preuve de caractère, chaque récupération de balle a été utilisée de manière « pressée » pour tenter d’aller tuer le match. Seulement, les nombreuses pertes de balles permettent de penser qu’il aurait peut-être été pertinent de tenter de garder le ballon pour calmer le temps fort mondorfois. Mais malgré la qualité technique des joueurs du Swift, il était peut-être risqué, avec un joueur en moins et un adversaire aussi fort dans le pressing, de prendre ce risque. Le score final leur donc raison.
Il est peut-être étonnant de lire une analyse aussi « critique » d’une équipe ayant remporté un match. Mais, on peut se demander s’il n’est pas légitime de demander « plus » à une équipe, un club, comme le Swift Hesperange. On espère voir plus que des joueurs se calquer sur le niveau de leurs adversaires (même lorsque ceux-ci sont bons) et élever leur niveau de jeu lorsqu’il y’a urgence.
Thomas Fullenwarth
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