Le documentaire sportif a la cote et la plate-forme Netflix ne se fait pas prier pour s'en accaparer les droits. Le cyclisme a droit à sa part du gâteau. On se souvient du grand format consacré à la formation espagnole Movistar en 2019 avec ses dissensions internes révélées au grand jour ou encore à l'intrigant «Icare» et sa plongée sans concession dans le monde du dopage.
C'est la formation CSC qui se retrouve cette fois sous le feu des projecteurs. Le réalisateur Tomas Gislason a suivi l'équipe dirigée par Bjarne Riis lors de la saison 2004 avec un zoom particulier sur le Tour de France.
Cette année-là, Fränk Schleck faisait déjà partie du casting, mais pas pour la Grande Boucle. Andy, lui, était arrivé comme stagiaire à partir du mois de septembre.
Dans «Overcoming», on y découvre Bjarne Riis, éminence grise de la structure. L'ancien coureur a raccroché son vélo au clou depuis quelques années, mais n'a jamais vraiment quitté le peloton. Vainqueur du Tour de France 1996, le Danois, appelé Monsieur 60% en référence à son taux d'hématocrite dans le sang, traîne une réputation sulfureuse. Pas de quoi le déstabiliser ni le freiner dans son projet de gagner la Grande Boucle cette fois au volant d'une voiture de directeur sportif.
Cette année-là, les deux meilleures cartes de CSC s'appellent Carlos Sastre, mais surtout Ivan Basso. Septième l'année précédente, l'Italien vise au moins le podium à défaut d'une première place cannibalisée par Lance Armstrong. Mais les choses ne vont pas bien s'emmancher pour le Team CSC. Entre les chutes de Kurt Asle Arvesen, de Bobby Julich, de Jakob Piil, qui abandonnera, et les soupçons de dopage de Andrea Peron, Riis se fait du souci et n'est pas loin de craquer devant la caméra.
Un homme va lui redonner le sourire: Ivan Basso. Le Lombard est pourtant frappé par le destin en plein Tour. Il apprend que sa maman souffre d'un cancer avancé. Un homme entre alors en scène. Un certain Lance Armstrong, atteint jadis par la maladie et miraculé du peloton. L'Américain trouve les bons mots pour réconforter l'un de ses concurrents. Il l'invite aussi à l'accompagner pendant deux jours dans des étapes de haute montagne où il compte attaquer. Une sorte d'alliance se noue entre les deux garçons. L'un laissant gagner l'autre un jour, l'autre lui rendant la pareille le lendemain. Un pacte qui finira par agacer Riis.
Tourné de façon classique et chronologique, ce document se regarde sans déplaisir. On y mesure combien le métier de cycliste est un sacerdoce et combien la détresse morale guette tout coureur. Michele Bartoli, apparu comme totalement désorienté à la fin du film, ne dira pas le contraire.
Christophe Nadin
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