On a du mal de l’extérieur à jauger cette équipe du Racing depuis le début de saison, avec des résultats qui ne suivent pas forcément les lois de séries. Est-ce que c’est un constat qu’on se fait aussi au sein du groupe ?
Je ne suis pas sûr qu’on partage ce sentiment. Il y a eu une très bonne préparation avant le championnat, même si il y a eu cette claque en Coupe d’Europe. Pour ceux qui ont vu le match à domicile, je crois qu’ils seront d’accord pour dire que le score de 1-4 ne reflétait pas du tout la physionomie de la rencontre. Tout leur a réussi, et à l’inverse nous n’avons pas été vraiment récompensés. Sur le retour il y a plus d’écart, même si on a essayé de les bouger. Malgré ça, on a tiré le positif de la préparation. On a ensuite commencé le championnat avec deux victoires sans un très bon contenu, c’est vrai. Ensuite, il y a deux défaites contre deux grosses équipes. Si je prends la rencontre contre Hesperange, on a fait un très bon match, même si on a manqué de tranchant dans les deux surfaces de vérité. Face à Dudelange, on a fait un non-match face à une très bonne équipe tout simplement. Et maintenant, si on prend Kaerjeng et Rosport, je trouve ça cohérent. On a toujours des moments où on ne domine plus notre sujet, mais c’est assez normal. La dernière rencontre, huit fois sur dix, on va le gagner. Donc je dirais que le sentiment est mitigé. Par rapport à nos ambitions, il aurait fallu avoir un peu plus de points. Maintenant, vis-à-vis de nos prestations, est-ce que ça serait mérité ? Je ne sais pas. Mais oui, avoir deux trois points de plus nous mettrait dans les bons clous, mais on a joué trois équipes qui jouent clairement les places européennes cette saison. Il faut qu’on apprenne de nos erreurs, que l’on progresse en tant qu’équipe pour atteindre nos objectifs.
Une chose qui est certaine, c’est cette force sur coups de pieds arrêtés. C’est quelque chose qui est venu naturellement, ou avez-vous vraiment insisté là-dessus depuis la préparation ou le début de saison ?
Le coach aime bien mettre en place des petites stratégies. Si on prend le but contre Dudelange, c’est travaillé, ce n’est pas inventé par N’Goma. Maintenant, on a d’excellents tireur, comme Pokar ou Simon. On a de la taille, et jusqu’à présent, cela nous a sorti pas mal d’épine du pied. On espère que ça va continuer.
Quels sont les axes d’améliorations notables dans le jeu qu’a le club ?
Il faut être plus tranchant. Avoir cette mentalité d’équipe qui, tout le temps, est à fond, à la recherche de la gagne. Je suis de ceux qui pensent que cet état d’esprit se met en place au quotidien, et pas que pendant les matchs. C’est ma manière de voir les choses. On a pas mal de jeunes, et peu dans cette équipe ont gagné des titres. Il faut vraiment instaurer cette culture de tueur, et ce dans les deux zones de vérités. Avec une mentalité pareille, une précision plus poussée, on peut encore plus faire la différence.
Vous êtes certes toujours dans le rayon des poursuivants, mais vous avez déjà affronté le Swift et Dudelange lors de cette phase aller. Est-ce que tu penses que beaucoup vont réussir à leur prendre des points? Il y a une vraie différence dans le niveau de jeu ?
Je n’ai pas envie de dire qu’ils sont au dessus du lot. Disons qu’ils ont de l’avance. Dudelange avance avec la même équipe depuis plusieurs années, avec un staff aux idées très claires. Quant à Hesperange, ils ont deux effectifs pour aller chercher les premières places. Mais je ne pense pas qu’ils soient injouables. Cela fait deux ans qu’on dit que le Swift est largement supérieur, et pourtant il n’y a toujours pas eu de titre. Mais j’espère qu’on va vite pouvoir rattraper ce retard, et les titiller jusqu’au bout.
On remarque un rythme assez lent depuis le début de saison pour les poursuivants. Tu te l’expliques ?
Je pense qu’il y a de plus en plus de bonnes équipes tout simplement. On voit des bons coachs, des bons joueurs rejoindre le Luxembourg chaque année. Le football progresse ici. Et il ne faut pas se mentir, les budgets diminuent beaucoup dans certains championnats. Des footballeurs savent que le football s’améliore ici, qu’il y a tout de même une possibilité de prendre des salaires intéressants, et qu’il y a la Coupe d’Europe. Quand on voit le recrutement de Mondercange… c’est solide ! Et on parle d’un promu. L’écart diminue. Quand je suis arrivé, il y avait trois clubs, et ensuite un gros trou. Et chaque année, ce dernier a diminué, encore et encore. On a joué Rosport ce dernier week-end, et c’est compétitif. Je ne vois pas un match facile cette année, où on se dit à l’avance que c’est gagné. Tout est disputé.
Vous enchaînez Wiltz et la Jeunesse dans les deux prochaines journées, deux mal-classés. Tout autre résultat qu’un 6/6 serait une déception ?
Quand on a des ambitions d’Europe, il faut gagner ses matchs. Maintenant, Wiltz a de très bons joueurs, avec un coach qui connait très bien le football et a joué à un haut niveau. C’est aussi un déplacement plus lointain, compliqué. Mais en effet, le 6/6 doit être l’objectif. On n’est pas là pour jouer le ventre mou. On a perdu deux points ce week-end, il faut donc les récupérer.
D’un point de vue personnel, comment évalues-tu tes performances jusque maintenant ?
Je me sens très bien. J’ai eu l’impression d’avoir eu une mise en route un peu plus longue que d’habitude. Je vais avoir 34 ans, c’est peut-être lié (rires) ! Mais je suis très heureux dans cette équipe, je me sens chez moi ici. J’espère faire aussi bien que l’an dernier. Maintenant, on a un nouveau coach, qui a une manière de fonctionner différemment. La saison passée, je jouais toutes les rencontres, et ce 90 minutes. Il y a un peu plus de turnover aujourd’hui, mais je l’accepte et comprend parfaitement. C’est avec tout un groupe qu’on va chercher des résultats.
Le Racing ne cache pas ses ambitions de continuer à se structurer, et être une des écuries phares du championnat. Néanmoins, il y a eu derrière cela une instabilité sur le plan du staff, qui a beaucoup changé ces dernières années. Est-ce que ça n’est pas un frein à la progression de repartir avec une feuille blanche chaque saison ?
Il faut comprendre que cela n’a pas toujours été voulu. Frank Defays a fait du super boulot, mais a reçu une très belle offre, et au final n’est resté que six mois. On a ensuite eu Regis qui est resté un peu plus longtemps, et l’an dernier c’est Saibene qui a décidé de partir. Le club est plus victime qu’autre chose. Est-ce que c’est un frein ? Sûrement, car il y a toujours une période d’adaptation à revivre. Maintenant, sur les cinq dernières années, je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de clubs qui aient fait trois participations en Coupe d’Europe. En interne, je peux vous le dire, le club se structure encore un peu plus chaque année. C’est le jour et la nuit entre quand je suis arrivé et maintenant. On est dans la bonne voie, et on espère qu’il y aura plus de stabilité. C’est aussi aux joueurs, de par les résultats, de garantir cela.
À quelques secondes près, tu battais le record de Mbappe en Ligue 1 cette saison. Dans quel autre domaine est-ce que tu peux aller le chercher ?
Je pense en vitesse de pointe (rires) ! Non, mais pour le coup, un but au bout de quatorze secondes, je pense vraiment que je ne pourrais pas faire mieux (rires) !
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