Le président de la FLF brigue un nouveau mandat à la tête de la Fédération. Pour cela, il s’appuie bien entendu sur son bilan, sans oublier de préparer l’avenir. Mais il rappelle à qui veut bien l’entendre qu’encore plus qu’une histoire de personnalité, l’élection est une affaire d’équipes.
Président, le mois qui arrive s’annonce animé, avec cette élection qui approche à grands pas…
C’est un mois important, mais il n’y a pas que les élections concernant le président, il y en a d’autres aussi. Il y a cinq places dans le CA à renouveler également. Nous – et je dis « nous » car on se présente en équipe de dix personnes – avons envoyé à tous les clubs un programme avec notre bilan, bien sûr, mais aussi nos objectifs. Tout le monde se rend bien compte c’est le credo, et on s’en aperçoit encore mieux quand on est à l’intérieur : pour gérer une fédération qui grandit, il faut travailler en équipe. Ce n’est pas une chasse au titre de président. Il faut avoir une équipe avec des compétences différentes, des spécialités… sinon c’est ingérable. Il faut se fixer des objectifs, mais nous sommes dans la continuité. Tout le monde s’accorde à dire que cela fonctionne pas mal, même s’il y a toujours des choses à améliorer à gauche et à droite. Ce qui est très important aussi, et dont on parle très peu, c’est le football. On est une fédération de football, et c’est cela qui est fondamental. Le football national, forcément, avec nos clubs, et également le football international ; pour cela, il faut des personnes compétentes pour gérer. Juste un exemple, on a plus de cinquante entraîneurs sous contrat à la Fédération, avec l’école de foot, le foot féminin, l’équipe A, etc. Il ne faut pas seulement gérer ces contrats, mais aussi prendre des décisions : est-ce qu’on prolonge le contrat de tel ou tel entraîneur, qui engager, etc. C’est un peu ça le résumé. Il faut se présenter en équipe, et bien informer les clubs. Pas forcément une équipe de copains, mais une équipe avec des compétences, que ce soit au niveau financier ou administratif.
Était-ce tout de même une surprise pour vous de voir Claude Kremer se présenter ?
Oui, un petit peu, car il fait tout de même partie du comité depuis 18 ans. Je ne veux pas commenter cela, mais c’est son droit, il a choisi de se proposer, c’est tout. Pour le reste je reviens toujours à la même chose, il faut se présenter en équipe. J’avais déjà dit en 2004 quand je me suis présenté pour la première fois que je serais candidat uniquement si je trouvais une équipe adéquate. Et depuis, je peux vous dire que la Fédération a énormément grandi. Donc la notion d’équipe est primordiale. La disponibilité est importante aussi. On ne peut pas gérer la FLF avec 40 000 licenciés, des employés, plus de cinquante entraîneurs, en faisant une ou deux réunions par semaine. Le chef, d’abord, doit être disponible tout le temps. C’est comme cela que je le conçois.
Quel sera le sujet au cœur des débats lors des prochaines élections ?
Comme je l’ai dit, on a envoyé notre programme avec les différents points, et chaque sujet est important. Tout ce qui englobe le football, le marketing, les statuts… Au prochain congrès, il y aura trois changements de statuts, d’ailleurs. Il ne faut pas oublier que ces derniers doivent être votés par les clubs. Il y a le volet football national et international, l’élection repose sur tout.
Si l’on compare, programme contre programme, qu’est-ce qui vous oppose le plus à l’équipe de Claude Kremer ?
Je ne sais pas. Je ne crois pas qu’il y ait de grosses différences. Après, je vais vous dire une chose : pour avoir un programme, il suffit d’aller sur Google et en cinq minutes vous en trouvez un. Vous mettez marketing, communication… Mais finalement le programme n’est pas la question, la question c’est comment faire, et avec qui ? That’s the question. Et il faut trouver la réponse. Je dis cela pour nous aussi. Ce n’est pas une opposition ; moi, ce qui m’intéresse, c’est le futur du foot luxembourgeois. Ce n’est pas X contre Y, c’est de savoir comment on peut évoluer dans la continuité.
Cette élection n’est-elle pas également un affrontement entre une ancienne et une nouvelle génération ?
Pas du tout, puisque Claude Kremer est dans le comité depuis 18 ans ! (rires)
Si vous prenez le passeport avec la date de naissance, alors oui. Mais dire que Claude est avec nous depuis 18 ans, ce n’est pas une critique mais un constat.
Avez-vous hésité à briguer un nouveau mandat ?
Non, pas vraiment. J’avais parlé de ça avec mes collègues il y a quelques mois. Je voulais connaître leurs ambitions, car certains travaillent ailleurs en parallèle, il faut le savoir aussi, donc ça exige de la disponibilité. À partir de là, tout était plus clair et on a décidé de continuer en équipe.
En cas de victoire, ce serait votre dernier ?
En fait, je ne vois pas la Fédération comme un mandat. Bien sûr qu’il faut avoir une vision lorsque l’on est à la tête d’une fédération, mais pas trop sinon on oublie le quotidien. C’est un travail où il faut s’engager tout le temps. Il y a des décisions à prendre chaque jour, vous pouvez me croire. Je ne vais pas me dire si je suis élu, je suis tranquille pendant quatre ans ! Je ne fonctionne pas comme cela. Le football est au-dessus de tout ça, largement.
Votre argument principal, c’est votre bilan ?
Oui, bien sûr, je pourrais vous parler du nouveau stade, de l’école de football, des qualifications européennes… le bilan, c’est une chose. Maintenant il faut se demander que peut-on faire de mieux… Ce n’est pas à vous que je vais l’apprendre, mais du moment que l’on s’arrête, on recule ! Donc il faut continuer, sans gâcher ce qui a été fait. J’insiste alors sur la continuité, sur ce que l’on peut construire, faire davantage ou changer. Que ce soit au niveau sportif, communication, au niveau de tout… On engage des gens, il ne faut pas oublier la digitalisation, l’informatique, on a déjà une personne à temps plein, etc. C’est un travail journalier, mais on ne va pas dire que parce que l’on a un bon bilan, on doit continuer. C’est aussi simple mais aussi difficile que cela. Je le dis franchement, j’ai toujours connu une fédération où l’on travaille en équipe. Déjà à l’époque quand j’étais joueur, et quand j’ai été entraîneur pendant 17 ans. La FLF a énormément grandi. Vous pouvez me croire, on a des gens compétents dans leurs différents domaines. Avec comme cerise sur le gâteau : le football. Vous savez, aujourd’hui, on parle beaucoup de marketing, de communication… Bien sûr c’est important, cela doit faciliter le travail des clubs. Mais à la fin il y a quand même le football, et il faut prendre les bonnes décisions. Et pour cela, il faut connaître ce sport.
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