Avec des prix de l’électricité en plein explosion, nombreux sont ceux qui se questionnent afin de savoir si il est véritablement judicieux de passer à l’électrique. Tentons d’y voir plus clair.
Les chiffres donnent le tournis. Et vaut mieux être assis au moment de recevoir sa facture d’électricité, car comme l’indique le Statec: « Au 1er janvier 2022, le prix de l’électricité sur le marché allemand, avec lequel le réseau luxembourgeois est le mieux connecté, était de 85 euros le mégawattheure. Après des mois de hausses continues, la barre des 660 euros a été franchie fin août. Les contrats futurs pour 2023 s’échangeaient à 560 euros au mois d’août, contre 350 euros encore au mois de juillet ».
Dès lors, il convient logiquement de s’interroger si il est bien raisonnable de se lancer dans l’achat d’un véhicule électrique, comme nous le recommande le gouvernement ainsi que les constructeurs qui rivalisent d’efforts afin de nous convertir à l’électrique. Car les objectifs sont très (trop) ambitieux, et l’Union européenne souhaite ne plus voir circuler sur son territoire de voitures à moteur thermique d’ici 2035. Douze ans, c’est beaucoup et peu à la fois. Mais on note déjà que l’essence et le diesel continuent de perdre du terrain en Europe. Au cours du premier semestre 2022, les ventes de voitures à moteur essence concentraient seulement 38,3 % du marché automobile européen, soit 2 144 530 unités (– 22,1 %). Pour le diesel, c’est encore pire puisque sa part de marché est tombée à 15,5 %, contre 16,8 % au premier trimestre, avec 866 098 immatriculations comptabilisées (– 32,1 %). L’hybride non rechargeable poursuit de son côté (faiblement) sa progression avec 1 323 679 unités enregistrées (+ 2,2 %), ce qui lui permet de s’octroyer 23,6 % du marché.
Alors que le GPL et l’E85 connaissent également une envolée (+ 25,7 %), l’hybride rechargeable, dont les avantages écologiques sont remis en question, semble en revanche sur le déclin (– 12 %). De même, le GNV, dont la demande est principalement portée par le marché italien, s’effondre (– 59,3 %). Dans ce contexte, c’est surtout la montée en puissance de l’électrique (+ 31,6 % avec 647 479 unités, soit une part de marché de 11,6 % qui est particulièrement scrutée.
Le long terme comme vision
Si des voix se font entendre, et à juste titre, afin de critiquer les conséquences environnementales de la production de véhicules électriques, notamment en raison de la nécessaire exploitation de métaux tels que le cobalt, le nickel, et surtout le lithium, c’est dans l’utilisation au quotidien que le véhicule électrique prend l’avantage sur son cousin thermique. Sur sa durée de vie, une voiture électrique émet globalement trois à quatre fois moins de CO2 que son équivalent à moteur à combustion. A condition bien sûr d’utiliser de l’électricité décarbonée pour faire fonctionner sa voiture…
Automobile: le marché européen en quelques chiffres
Le marché automobile est globalement dans le rouge si l’on compare avec les chiffres avant la pandémie de Covid. Seule les véhicules électriques et roulant au GPL s’en sortent bien, mais avec de grandes disparités au niveau européenne.
Les ventes de voitures par énergie en Europe (premier semestre 2022):
Essence : 2 144 530 unités (– 22,1 %), PDM 38,3 %
Hybride : 1 323 679 unités (+ 2,2 %), PDM 23,6 %
Diesel : 866 098 unités (– 32,1 %), PDM 15,5 %
Électrique : 647 479 unités (+ 31,6 %), PDM 11,6 %
Hybride rechargeable : 472 722 unités (– 12 %), PDM 8,4 %
GPL + E85 : 132 611 unités (+ 25,7 %), PDM 2,4 %
GNV : 11 324 unités (– 59,3 %), PDM 0,2 %
Total : 5 597 656 unités (– 13,7 %)
Les 5 principaux marchés en Europe pour les voitures électriques (premier semestre 2022)
Les 10 marchés automobiles européens avec le mix électrique le plus élevé (6 mois 2022)
Les 10 marchés automobiles européens avec le mix électrique le plus faible (6 mois 2022)
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