C’est un sujet qui revient, continuellement, dans les débats. Dans une rencontre dénuée du moindre suspense, avec un avantage au score conséquent, l’arbitre a-t-il raison de limiter le temps additionnel au strict minimum ? Si la décision, au premier abord justifiée d’un point de vue pédagogique tient la route, l’équité sportive, elle, interroge. Et peut avoir des vastes conséquences, à l’image du Paris Saint Germain : les joueurs de Christophe Galtier, qui n’ont pas eu le droit à quelques minutes en plus contre le Maccabi Haifa ont terminé deuxièmes à cause de… la différence de buts. Rageant. S’il est impossible de savoir si, avec une centaine de secondes en plus, le PSG aurait marqué ce but supplémentaire signe de qualification, cette situation, qui est déjà arrivée ces dernières années, interroge de plus en plus.
Deux énormes chocs
Néanmoins, la majorité arguera que la première place ne s’est pas jouée dans les derniers instants d’une rencontre maîtrisée face au club israélien, mais plutôt dans la double confrontation contre Benfica. Incapable de l’emporter tant à l’aller qu’au retour, le mastodonte français a offert une porte au club lisboète, qui ne s’est pas privé d’arracher la première place dans les tout derniers instants. Un exploit qui a payé, au vu du tirage. Alors que Benfica affrontera le surprenant Club Bruges, le PSG lui, se retrouve contre l’épouvantail de la compétition : le Bayern Munich.
Les bavarois, justement, n’ont pas fait dans la dentelle dans le groupe de la mort. Malgré un début de saison en dents de scie en Bundesliga, Thomas Müller et les siens ont survolé la phase de poules. Six victoires en autant de rencontres, dix-huit buts marqués, seulement deux encaissés… Des statistiques tout bonnement hallucinantes qui offre au club allemand la position de favori. Si le PSG réussit un beau début de saison sous l’égide d’un Lionel Messi de nouveau frissonnant, l’écurie munichoise impressionne, encore et encore, offrant un sentiment de supériorité de tous les instants. Une chose est certaine : en ce 14 février, jour de la Saint-Valentin, grand nombre de couples risquent de se déchirer, l’affiche du Parc des Princes paraissant plus attrayante qu’un resto hors de prix.
Les supporters de Liverpool ou du Real Madrid ne se retrouveront pas eux face à ce dilemme entre l’amour et la passion. Car l’affiche opposant deux des plus grandes écuries européennes se déroulera le 21 février. Aucune raison, donc, de ne pas suivre ce qui sera le deuxième gros choc de ces huitièmes de finale de Ligue des Champions. Les pensionnaires d’Anfield, auteurs d’une entame de saison compliquée en Premier League ont su faire le job en LDC. Mais la claque reçue à Naples a pesé lourd dans le classement final, et les verra donc affronter le Real Madrid dès le premier tour à élimination directe. La Casa Blanca, finalement deuxième avant la trêve en Liga, a parfaitement géré sa poule, avec une première place acquise sans difficulté. Et, quand bien même tous les voyants ne sont pas tous au vert, tout le monde connait la capacité presqu’irrationnelle d Real Madrid à se sublimer dans la plus belle des compétitions.
Ailleurs, Dortmund et Chelsea offriront une belle affiche entre deux équipes au style fort différent. Tant le club allemand qu’anglais ont de réelles difficultés à suivre le rythme en championnat et auront à coeur de poursuivre l’aventure sur la scène européenne avec une qualification au prochain tour. Un match qui sent bon les buts à foison, le mur jaune vrombissant, et la folie des dernières minutes.
Si les confrontations entre clubs du même pays sont encore inexistantes à ce stade de la compétition, il flottera un vrai parfum de choc italien dans l’affrontement entre Milan et Tottenham. Les rossoneri, enfin de retour au plus haut niveau vont croiser le fer avec une équipe londonienne aux accents profondément transalpin, sous la houlette d’Antonio Conte. Un match de tacticien, vraiment, et qui pourrait permettre à Zlatan Ibrahimovic de se montrer – peut être une dernière fois – dans une compétition qu’il n’a jamais remporté.
Sur le papier, la confrontation entre le RB Leipzig et Manchester City parait la plus déséquilibrée de ces huitièmes de finale. Alors que le club allemand retrouve des couleurs depuis quelques semaines, le sentiment de puissance imposé par les Mancuniens intimide. Porté par un Erling Haaland parti sur des bases records, les cityzens ont à coeur d’enfin décrocher le graal sur la scène européenne, après plusieurs désillusions ces dernières années.
Au vu de leurs débuts de saison et leurs performances dans la coupe aux grandes oreilles, Benfica, l’Inter Milan et Naples partiront avec une petite longueur d’avance dans leurs confrontations. Terminer premier de sa poule a payé pour le club lisboète qui, face à Bruges, belle surprise de ce premier tour, se voit l’occasion de continuer son parcours européen. L’Inter Milan, lui, a su tirer son épingle du jeu dans le groupe de la mort. Incapables de titiller le Bayern Munich, les joueurs de Simone Inzaghi sont allés chercher leur qualification dans la double confrontation contre le Barça, avec une belle victoire à domicile, et un match nul homérique au Camp Nou. Opposés à une équipe de Porto moins fringante que par le passé, les nezzaruzzi peuvent confirmer le réveil du football italien après des années de disette.
Les napolitains, partis sur un rythme exceptionnel en Série A et proche d’un scudetto historique ont survolé leurs poules, avec notamment deux claques monstrueuses contre l’Ajax et Liverpool. Ils affronteront une équipe de Francfort qualifiée dans les dernières secondes, dans un groupe qui aura fait passer des sueurs froides aux supporters des quatre équipes jusque dans la dernière seconde. Une belle récompense pour les allemands, déjà vainqueurs l’an passé de l’Europa League.
Barcelone – United, un parfum de C1
L’Europa League, justement. S’il faudra attendre avant d’avoir le tirage des huitièmes de finales, les seizièmes, eux, nous ont offert leur beau lot d’affiches. Alors qu’il planera un air de football des années 90 à l’Allianz Juventus Stadium pour la confrontation entre la Vieille Dame et le FC Nantes, le véritable choc aura assurément lieu en Catalogne. Le tirage au sort a en effet réservé une affiche qui sent bon la Ligue des Champions entre le FC Barcelone et Manchester United. Si les déclarations polémiques de Cristiano Ronaldo sur son club hypothèquent grandement la possibilité de revoir CR7 fouler la pelouse du Camp Nou, le match sera évidemment particulièrement suivi. Entre une équipe du Barça de retour sur le devant de la scène sur le plan domestique, mais en grande difficulté lors du premier tour de Ligue des Champions, et une équipe d’United qui montre – enfin – des signes de progression, le résultat dépassera la simple qualification, et récompensera – ou sanctionnera – des nouveaux projets ambitieux.
Ailleurs, peu de chocs, mais plutôt plusieurs rencontres équilibrées entre équipes joueuses et ambitieuses. On pense évidemment à l’opposition entre le Shakhtar Donetsk et Rennes, le Bayer Leverkusen et l’AS Monaco, ou encore l’Ajax Amsterdam contre l’Union Berlin. Ces barrages nous donneront aussi l’occasion d’assister à des duels entre écuries aux philosophies de jeu différentes. Le jeu de possession du FC Seville contre l’allant rugueux du PSV Eindhoven, ou la fougue offensive du RB Salzbourg, opposé au pragmatisme de l’AS Roma. De quoi s’offrir de bien beaux milieux de semaines tout au long du mois. Réjouissant, puisqu’après tout, qu’a t-on de mieux à faire, un mardi, mercredi ou jeudi soir de février ?
Les seizièmes de finales de C3 :
FC Barcelone – Manchester United
Juventus – Nantes
Sporting – Midtjylland
Shakhtar Donetsk – Rennes
Ajax Amsterdam – Union Berlin
Bayer Leverkusen – Monaco
FC Séville – PSV Eindhoven
Salzbourg – AS Roma
Les huitièmes de finale de C1 :
14 février : Paris Saint Germain – FC Bayern
14 février : AC Milan – Tottenham Hotspurs
15 février : Club Bruges – FC Benfica
15 février : Borussia Dortmund – Chelsea FC
21 février : Liverpool – Real Madrid
21 février : Eintracht Francfort – Naples
22 février : RB Leipzig – Manchester City
22 février : Inter Milan – FC Porto
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