Meilleur buteur de l’histoire du F91 Dudelange avec 129 buts, Tomasz Gruszczyński a marqué le football luxembourgeois de son empreinte. De sa formation au FC Metz jusqu’à la Ligue des Champions, l’ancien attaquant franco-polonais ouvre sa boîte à souvenirs.
Quel est le plus beau but que vous ayez marqué ?
Je vais choisir celui contre Zrinjski Mostar, en match retour de premier tour de Champions League en 2005. Je marque à la 93e minute, on joue en prolongations et on s’impose 4-0. C’était la première fois qu’un club luxembourgeois passait le premier tour de qualification sur le terrain. Ça avait été le cas seulement une fois, mais avec un des deux matchs remporté sur tapis vert. C’était un des buts les plus importants de ma petite carrière.
Votre plus belle victoire ?
Avec Dudelange, en finale de Coupe du Luxembourg face à Esch, en 2006. On perdait 2-0 à la mi-temps, on a gagné 3-2 et j’ai mis un doublé.
Votre pire défaite ?
Une défaite 6-1 contre le Rapid Vienne, chez nous, au deuxième tour de qualification en Ligue des champions en 2005. On perdait 3-0 au bout de cinq minutes de jeu. Ça a fait mal. Au retour, on gagnait 2-0 à la mi-temps là-bas. On a quand même perdu 3-2 à l’arrivée.
Le défenseur le plus fort que vous ayez affronté ?
Tom Schnell, qui joue aujourd’hui à Strassen. Il était international luxembourgeois. Il avait toutes les qualités, athlétiques notamment. Il n’était pas international pour rien. C’était l’un des meilleurs, voire le meilleur défenseur du pays. Je savais que quand il était sur moi, c’était difficile.
Le meilleur gardien que vous ayez affronté ?
Marc Oberweis, actuellement à la Jeunesse. Il était très physique et n’avait peur de rien, comme les meilleurs du monde : dans les sorties, il prenait aussi beaucoup d’ampleur dans sa surface… Il était numéro 2 derrière Jonathan Joubert, également l’un des meilleurs gardiens que j’ai croisés dans ma carrière.
Le coéquipier le plus fort avec lequel vous avez joué ?
Il y en avait beaucoup de très bons. Dudelange fait partie des clubs les plus riches du Luxembourg, donc beaucoup de joueurs pros y sont passés : Jean-Philippe Caillet, Christophe Borbiconi, Olivier Baudry, Emmanuel Coquelet. Je choisirais Stéphane Martine. Tout le monde ne sait pas forcément qui il est, mais les joueurs qui sont passés par le Luxembourg le connaissent. J’ai réalisé une de mes meilleures saisons avec lui. C’était un numéro 10 à l’ancienne, très technique, qui distribuait et marquait des buts. Il a joué à Sedan, puis en Belgique, avant de venir à Dudelange.
Le joueur le plus fou que vous ayez connu ?
Gaël Hug, qui était au FC Metz jusqu’à ses 17 ou 18 ans. Il jouait à Virton, on s’est connus à Dudelange. Ce n’est pas un vrai Marseillais, mais il a Marseille dans le sang. Il a un tatouage de l’OM dans le cou, il vit pour ce club. Il ne fallait pas le faire chier, c’était un vrai pitbull sur le terrain !
Votre plus grand regret ?
C’est toujours pareil : les choix. Tu te dis : « Si je n’avais pas fait le choix du Luxembourg, aurais-je pu faire une plus grande carrière ? »
Je pense que j’en avais les capacités. J’ai joué des matchs de haut niveau sur les plans national et international, en Ligue des champions notamment. J’ai inscrit des buts alors qu’on était toujours l’équipe la plus faible de la confrontation. Pourtant, je faisais partie des meilleurs sur le terrain.
Le club dans lequel vous avez préféré évoluer pendant votre carrière ?
Mon cœur balance entre Metz et Dudelange. Je suis venu au FC Metz à 15 ans, je suis reparti en DHR un an plus tard, car mes parents n’arrivaient pas à suivre. Le club est revenu me chercher et m’a mis au centre. Ce que je partage aujourd’hui à 40 ans, c’est avec les anciens de Metz. On se voit encore souvent avec Stéphane Borbiconi, Franck Signorino, Sylvain Marchal, Grégory Proment, Sébastien Renouard… Metz m’a lancé dans cette carrière, et c’est grâce à Metz que Dudelange est venu me chercher.
Quel est le coach qui vous a le plus marqué ?
Francis De Taddeo à Metz et Michel le Flochmoan à Dudelange. De Taddeo est un entraîneur de référence, il nous a forgés et préparés à la vie professionnelle dans les deux sens : le foot et le travail. C’était très dur, mais quand on est sortis du centre, on était tous prêts mentalement et physiquement. Il a marqué les esprits, on en parle encore aujourd’hui entre nous.
Quel était votre plus grand rêve d’enfant ?
Comme tous les enfants, jouer dans les plus grands clubs au monde. Pour moi c’était le Real Madrid. Quand tu vois qu’il y a certains rêves qui se réalisent comme pour Benzema, c’est juste beau. En numéro 2, j’aimais aussi le PSG. Quand tu es Polonais et que tu arrives en France, tu entends d’abord parler de Paris avant Marseille ! Bien sûr, le FC Metz est mon club de cœur, on ne le classe pas.
Votre joueur préféré étant petit ?
Rivaldo. C’était le joueur qui me faisait rêver : technique, gaucher, il faisait ce qu’il voulait avec le ballon. Il m’a vraiment marqué. Sinon, Andriy Shevchenko, pour son côté buteur de surface, toujours au bon endroit au bon moment.
Et quel est votre joueur préféré actuellement ?
Cristiano Ronaldo. Il est à mes yeux le meilleur joueur de tous les temps. J’espère que Mbappé arrivera à atteindre ce niveau, mais ça va être difficile. Si Mbappé et Haaland ne parviennent pas à égaler Ronaldo et Messi, on n’aura pas d’autres joueurs comme ça avant 20 ou 30 ans.
Votre plus beau souvenir dans le foot ?
Le but contre le Rapid Wien en Ligue de champions. C’était l’équipe la plus forte que j’ai affrontée dans ma carrière. Marquer là-bas, c’était quand même extraordinaire, surtout en tant qu’attaquant. Et la petite musique, ça te donne des frissons. Me dire que sur tous les joueurs de foot dans le monde, je fais partie des rares à avoir disputé cette compétition… Être le meilleur buteur de l’histoire de Dudelange aussi, c’est un plaisir. J’ai vécu des moments extraordinaires.
Pour conclure, qu’auriez-vous fait si vous n’aviez pas été footballeur ?
Ce que je fais actuellement : gérant de sociétés. Je suis très indépendant et manuel. J’ai toujours été un leader, quelqu’un qui aime donner l’exemple et se donner à fond. Je n’aime pas suivre, donc je ne pourrais pas être ouvrier. J’ai plusieurs entreprises dans le bâtiment en France et au Luxembourg. Je viens également de reprendre un salon de coiffure à Luxembourg-Ville.
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