Cela avait été un des matchs les plus fous de la première partie de saison. Alors que Bettembourg n’avait pas encore perdu un match depuis l’entame de la saison, Mersch était venu s’imposer dans un contexte dingue, 3-4, après avoir mené par quatre buts d’avance. Une rencontre homérique, sur laquelle l’entraîneur du SC Bettembourg, compte d’ailleurs bien s’appuyer au moment de retrouver son adversaire. « Oui, bien sur que ce match est pris en compte. Je l’ai revisionné plusieurs fois. J’analyse nos erreurs, nos manquements, la stratégie de l’adverse, comment ils nous ont harcelé, embêté… On doit s’en servir.»
Alors que les deux équipes se retrouvent dorénavant pour cette 22e journée, le contexte a bien changé. Car c’est tout simplement le premier et le deuxième au classement qui croiseront le fer en ce dimanche. Avec seulement neuf journées restantes, les discours sécurisants d’il y a encore quelques matchs cèdent enfin à la réalité du classement : oui, les deux équipes jouent officiellement la montée. « Oui, nous sommes candidats. Quand on est en tête du championnat après onze journées, c’est une évidence » confirme Zaritski, coach du Marisca Mersch, avant d’assurer que rien n’est encore joué : « Il y a encore cinq équipes qui veulent aller chercher cette montée… Rien n’est joué ». Même son de cloche du côté de son homologue qui ne peut plus cacher les ambitions du SCB alors que la dernière ligne droite approche : « On ne s’est jamais caché. On a toujours eu pour objectif de faire mieux que la sixième place de l’an passé. Après, tout se joue sur la confiance, le contenu, et l’ambition augmente nécessairement » explique-t-il, avant de tout de même tempérer. « Quant on est dans les quatre premiers on veut y rester, et quand on est dans le top 2, c‘est pareil. Mais cela va très vite : on a été premier, deuxième, troisième. Dans le foot, on peut vite déchanter. »
Il est vrai que Bettembourg, depuis plusieurs journées, voit sa position au classement évoluer. Troisième place, deuxième, puis première, elles se sont toutes succédées avant la défaite de la semaine dernière contre un autre candidat à la montée, Rodange. De quoi mettre des doutes chez son coach ? « En toute honnêteté je ne suis absolument pas inquiet de cette défaite. Après quatre victoires consécutives, on se savait attendu. On était premier, on a joué Rodange, un prétendant qui descend de BGL Ligue. Donc non, il n’y a pas d’inquiétude par rapport à ça. On a manqué d’agressivité et de physique, mais ce sont des choses qu’on peut régler en interne ».
Du côté de Mersch, avec deux points d’avance sur la première place, un succès pourrait marquer un gros coup avec seulement neuf journées restantes. De là à parler de tournant dans la saison ? Pas selon le coach russo-luxembourgeois : « On prépare ce match comme tous les autres. Il y a trois points en jeu, pas plus. Ce qui est certain, c’est que ce sont deux équipes en forme. Mais il restera huit matchs derrière, rien ne va se décider fondamentalement dimanche. La saison ne se joue pas là-dessus ». Pour Baudry, l’accent est évidemment mis sur un adversaire particulièrement solide, et qui n’a, jusqu’à présent, jamais connu la défaite à domicile. « On a encore un petit joker avec nos cinq points d’avance sur le premier non-barragiste, mais encore une fois, on voit que ça va très très vite. Ce match est très important, qui plus est après une défaite, pour voir si on peut rebondir. Mersch est une très belle équipe, difficile à jouer sur leur petit terrain. C’est un contexte qui n’est pas simple, à nous de montrer nos capacités ».
Alors que chaque point commence à compter dans une fin de saison disputée, peut-on s’attendre à une rencontre faite de calcul ? Ici, les deux techniciens sont catégoriques : les vingt-deux acteurs joueront pour l’emporter : « Le premier match avait été un très beau spectacle. Je pense que ce dimanche, cela pourrait être un show de nouveau » confirme Zaritski. « Je ne peux pas m’imaginer que cela se termine sur un 0-0. Ce qui est certain, c’est qu’on ne jouera pas le nul. On est à la maison avec un excellent bilan, on veut continuer à l’emporter ». « Une opinion partagée par l’entraîneur de l’actuel second au classement : « Je ne commence jamais un match en pensant au match nul, et cela m’étonnerait que l’adversaire si. Les deux équipes veulent jouer pour gagner. Cela va être un match ouvert, agressif, engagé. Il ne devrait pas y avoir beaucoup de calcul. »
Avec Benjamin Bresch et Brian Dauphin pour amener leurs coéquipiers au succès, la rencontre promet d’être vibrante. Le premier, meilleur buteur de Promotion d’Honneur et déjà auteur d’un doublé et une passe décisive au match aller aura à coeur de remettre ça. Quant à Dauphin, prépondérant aux résultats de Bettembourg, voilà là une belle occasion d’encore plus montrer son aisance cette saison. Un match aller complètement dingue, des enjeux énormes, et deux buteurs en pleine bourre : difficile de faire plus vendeur avant ce qui constituera selon nous, un vrai tournant dans la saison.
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