Andreia Machado : « Affronter le Portugal serait extraordinaire »

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Machado
©Andjelko Markulin

Est-ce que tu peux nous parler de tes origines ?

Je suis née au Portugal, d’une mère et un père portugais donc je suis 100% de là-bas, comme mon petit frère (ndlr : Joao Machado, gardien à l’US Mondorf). Toute la famille vient de là-bas. On est des vrais portugais (rires) ! On est partis quand j’avais neuf ans, donc j’ai plein de souvenirs là-bas. J’y ai été à l’école, je me suis fait des amis…

Tu y retournes souvent ?

Avec le foot c’est compliqué, entre le championnat et la sélection. Mais dès que je peux, au moins une fois par an, j’y vais pour voir la mamie. Ça, c’est obligé, sinon il va y avoir des problèmes dans la famille (rires) !

Comment es-tu rentrée dans le football ?

Au Portugal, mon père était déjà joueur. Il a rencontré ma mère, ils ont commencé à travailler, et il a donc dû ralentir un peu. Mais mes parents avaient un café qui avaiune équipe dans laquelle mon père jouait toujours, et je l’accompagnais. Mon grand-père était lui dans un autre village, et donc il y avait cette petite rivalité tous les samedis. J’ai donc vécu foot, foot et foot. Et, au-delà de ça, mon parrain, depuis toute petite m’emmenait regarder Porto, je connaissais tous les joueurs.

Tout le monde est pour Porto dans la famille ?

Absolument pas ! Il y a une moitié Porto, et l’autre Benfica, donc quand les deux équipes s’affrontent, c’est toujours intéressant (rires) !

Est-ce qu’au-delà du terrain, tu es passionnée de football ?

Absolument. Je regarde toujours le football. J’habite avec mon frère, et sa copine dit souvent que chez nous, du matin au soir, la télévision est branchée sur un match de foot. 

On imagine donc que tu es fan de la sélection portugaise…

Oui, clairement. En particulier lors des grandes compétitions, qui sont absolument immanquables. On demande même au coach de terminer une séance quinze minutes plus tôt pour ne pas rater le match (rires) ! C’est le jour où tous mes amis portugais et moi nous retrouvons autour d’un match, c’est toujours magique.

Précisément, quel bilan tires-tu de cette Coupe du Monde ?

C’était très amer. J’y croyais à fond, je disais à tout le monde qu’on allait être champion du monde pour la dernière de Ronaldo. On fait un super match contre la Suisse, et derrière, on tombe contre le Maroc… Cela fait mal. C’était le match piège, tout le monde le savait, mais on n’a pas réussi à l’éviter.

Est-ce que tu comprends les critiques envers Fernando Santos sur le plan du jeu développé ?

Oui, je comprends. Après, s’il le fait, c’est pour une raison. Je n’oublie pas qu’on est devenu champion d’Europe avec ce style de jeu. Si il avait réussi son coup de nouveau, tout le monde aurait crié au génie. Voilà, c’est le foot. Maintenant, avec tous les joueurs que tu as dans cette sélection, tu te devais de faire mieux, donc c’est normal de changer. Hormis le match contre la Suisse, cela a souvent été très moyen.

Es-tu contente de voir Cristiano Ronaldo continuer avec la sélection ?

Absolument. Cristiano, ce qu’il dégage en tant que personne apporte énormément à l’équipe nationale. Sûrement moins que par le passé, mais dans un vestiaire, avoir quelqu’un qui ne lâche jamais, qui impose une énorme exigence envers lui-même mais aussi ses coéquipiers, c’est forcément vital. 

En tant que joueuse, as-tu une référence particulière dans la sélection ?

On ne le voit plus en sélection nationale dorénavant, mais pour moi, c’est Joao Moutinho. Un vrai joueur de l’ombre, mais tellement précieux. Il n’est pas particulièrement physique ou rapide, mais tout ce qu’il fait est toujours réussi. Et, comme je joue au milieu de terrain, c’est quelqu’un que j’apprécie énormément.

Alors que le match va avoir lieu ce week-end, quelle équipe supporte ta famille ?

C’est compliqué ! On a quelques très bons amis qui jouent en sélection au Luxembourg, donc on sait que pour eux cela serait quelque chose d’historique de l’emporter. Mais de l’autre côté il y a forcément le coeur qui bat pour le Portugal. Mais je ne peux pas non plus oublier que le Luxembourg est le pays qui m’a tout donné. C’est très compliqué. Disons que si le Portugal, gagne, je ne serais pas triste, mais si le Luxembourg gagne, je serais très heureuse !

Le score parfait dans un match comme celui-là ?

Pour que cela soit un très, très beau match, un petit 2-1 serait vraiment génial !

Tu seras au stade ?

Malheureusement non, je n’ai pas réussi à avoir de tickets, c’est parti très vite… 

Ce serait un rêve de jouer une équipe comme le Portugal avec la sélection féminine ?

Bien sûr. Ce serait magnifique. On sait que c’est compliqué maintenant avec les chapeaux de la Nations League, mais dans le futur, cela serait extraordinaire. Me retrouver au Portugal, avec ma famille au complet dans les tribunes, cela serait vraiment fort émotionnellement parlant.

admin

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