Depuis quatre ans, Leandro Barreiro foule les pelouses de Bundesliga et gratte le maximum de ballons qui passent sur sa route. À désormais 23 ans, il passe depuis quelques mois un palier supplémentaire en se montrant plus décisif et plus présent qu’il ne l’a jamais été.
Il est devenu, le 4 mars 2023, le plus jeune joueur de l’histoire du FSV Mayence à passer la barre des 100 matchs en Bundesliga. Arrivé au Nullfünfer (le 05) en 2018, Leandro Barreiro a franchi les étapes les unes après les autres pour devenir aujourd’hui une pièce maitresse du onze de départ mayençais, en plus de celui de la sélection nationale, qu’il fréquente depuis cinq ans.
Un début de saison en demi-teinte
S’il a connu un temps de jeu qui s’est progressivement accru au fil des saisons, tout n’a pas toujours été simple depuis le début de l’exercice 2022/2023 pour le joueur formé au FC 72 Erpeldange et au Racing Union. Souvent remplaçant, Leandro Barreiro a du ronger son frein lors de la première partie de saison et n’a connu, entre août et décembre en championnat, que 666 minutes de jeu et sept titularisations seulement pour des statistiques nulles et vierges (aucun but et aucune passe décisive), et surtout une étiquette de troisième, voire quatrième choix dans l’entre-jeu du FSV derrière Lee Jae-sung, Anton Stach ou encore Dominik Kohr (le frère de Karoline, qui joue actuellement au Racing Union). Et au fil des semaines, cela a peut-être pu agacer le principal intéressé, qui avouait d’ailleurs au média allemand Bild, en décembre dernier, son mécontentement vis-à-vis de sa situation : « Bien sûr que je ne suis pas satisfait, ce n’est pas un secret. […] Je pense avoir montré plusieurs fois qu’il y avait de la place pour moi sur le terrain. […] Si j’ai le sentiment qu’il n’y a plus rien à faire et que c’est ce qu’il en ressort quand je parle au coach, alors c’est qu’il y a probablement d’autres raisons que je ne comprends pas ou ne peux pas comprendre. Je pourrais commencer à me comporter de manière négative, mais cela ne m’aiderait pas donc je continue de bien m’entraîner. Je n’ai rien à me reprocher. » Des déclarations assez lourdes qui laissaient prétendre que le milieu de terrain luxembourgeois aurait pu quitter Mayence pour aller chercher un challenge dans un autre club. Il n’en fut rien, et Barreiro est finalement resté dans son club, pour le plus grand bonheur des supporters du Karnevalsverein.
L’embellie en 2023
Car, à l’heure où nous écrivons ces lignes, Leandro Barreiro réalise une deuxième partie de saison de haut rang et surtout bien plus décisive que la première. Voyez plutôt : au soir de la 24e journée de Bundesliga et à un match de la trêve internationale (contre Fribourg), le milieu récupérateur en est désormais à quatre buts et deux passes décisives, le tout en neuf titularisations en 2023 (pour neuf matchs), et surtout quasiment l’intégralité de chaque rencontre disputée. Une montée en puissance impressionnante qui n’a pas laissé Bo Svensson, son entraîneur, indifférent. « Barreiro est actuellement l’un de nos joueurs les plus importants, a indiqué le technicien danois. Son charisme fait beaucoup de bien à l’équipe et au club. Il est resté à l’écoute et a saisi sa chance. » Son coéquipier, le latéral droit Dany Da Costa, a lui aussi fait l’éloge de Leandro Barreiro : « C’est le plus gros emmerdeur du championnat sur le terrain. Je suis heureux que Leo ne soit pas mon adversaire mais joue avec nous. »
Face à Hoffenheim, le samedi 4 mars dernier, celui qui avait fait sa toute première apparition en Bundesliga le 8 février 2019 face au Bayer Leverkusen a ainsi fêté son centième match dans l’élite du championnat allemand (avec un but à a clé). Une grosse marque de précocité puisqu’il est par ailleurs devenu le deuxième joueur né après 2000 à passer cette barre symbolique des 100 matchs en championnat après le Canadien Alphonso Davies avec le Bayern Munich.
Déjà un taulier en sélection
Si Leandro Barreiro devient peu à peu un taulier au sein de l’effectif du FSV Mayence, il l’est déjà depuis quelques temps au sein des Roud Léiwen. Car sous la houlette de Luc Holtz, le natif d’Erpeldange a déjà connu plus de quarante capes en sélection nationale, et forme une paire de milieux exemplaires avec son homologue évoluant au Spartak Moscou, Christopher Martins. Face aux iles Féroé, le 14 juin 2022, où il a d’ailleurs marqué son deuxième but en sélection, il a porté le brassard de capitaine pour la toute première fois de sa carrière en professionnel, en l’absence de Martins et de Jans certes, mais qui prouve la confiance accordée par le sélectionneur à un joueur qui lui a toujours rendu la pareille. Et il le dit lui-même, « depuis que je suis en sélection, je me suis présenté en tant que leader. Peu importe que j’ai 18, 22 ou 30 ans, je ne change pas de personnalité et j’aime prendre mes responsabilités. » Un avis partagé unanimement par Luc Holtz, heureux de pouvoir compter sur lui depuis désormais cinq ans.
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