Six minutes en enfer

4 minutes
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Alors que le F91 tenait le match et semblait filer vers une victoire précieuse pour la lutte pour le titre, tout s’est effondré en un extrêmement court laps de temps. Six minutes précisément. Le temps de prendre trois buts, et de voir tout le travail effectué tomber à l’eau. Retour sur ses 360 secondes qui ont changé le destin du championnat.

360 secondes. Le temps de passer un petit coup de fil à un membre de la famille, pour lui dire que tout va bien. Prendre une douche au plus vite le matin, lorsqu’on est pressé. Se faire un café, ou un thé, selon les préférences de chacun. Et, dans le cas du F91, encaisser trois buts, et perdre par là un championnat, qui, quelques minutes auparavant, était totalement relancé. Une faille temporelle, brutale, qui a autant provoqué l’euphorie d’un groupe que la détresse de l’autre. 

Comment expliquer l’irrationnel ? Voilà qui est là bien compliqué. Car essayer de disséquer ce qui sort de l’ordre de la raison, est, par définition, pratiquement impossible. Et pourtant, nous allons essayer de nous atteler à la tâche, en revenant sur ce scénario totalement rocambolesque qui a vu Hesperange renverser une rencontre qui semblait perdue. 

Car les joueurs de Pascal Carzaniga étaient bel et bien touchés. Après avoir ouvert le score, le Swift avait vu Dudelange prendre progressivement le contrôle du match, avant de prendre un avantage que l’on pensait définitif, au moment où Freire se jouait d’une défense attentiste pour faire le break. À ce moment, le langage corporel était assez évident : Hesperange n’y était plus réellement, tandis que le F91 paraissait comme habité, à l’image de ce tacle féroce de Skenderovic sur Belaimeri. Et, alors que découlait de ce geste défensif un corner, rien n’aurait pu faire penser que la suite allait basculer dans l’irréel le plus total. Corner direct de Philippe, frappe sèche de Belaimeri, et opportunisme de Stolz : en deux temps trois mouvements, Hesperange avait plié son adversaire, et s’offrait une victoire synonyme d’envolée vers un titre tant convoité.

Doit-on alors, pour essayer de comprendre, parler de défaillance individuelle, alors que Jonathan Joubert manque clairement de sérénité sur le corner direct de Rayan Philippe ? On pourrait. Mais cela n’explique qu’un seul de ces trois pions, et ne peut justifier à elle seule la déferlante qu’a vécu le F91.

Est-ce une question de profondeur d’effectif, alors que Carlos Fangueiro n’avait sur le banc que Stumpf de confirmé, et Thomas pour potentiellement créer des différences devant ? Alors que de son côté, Pascal Carzaniga, malgré plusieurs blessures avait, comme toujours, un 16 de très haute qualité ? Là encore, cela ne semble pas justifier le tout, tant Dudelange tenait le choc jusque’à cette 73e minute.

Ou, en parlant de l’entraîneur d’Hesperange, doit-on mettre en avant les choix tactiques effectués aux alentours de l’heure de jeu, avec notamment la rentrée de Belameiri, véritable détonateur offensif ? En partant sur un raisonnement de simple causalité, on ne peut qu’en conclure qu’avant ces changements, le score était en défaveur d’Hesperange 1-3, tandis qu’en fin de match il était alors de 4-3 pour les futurs vainqueurs de BGL Ligue (sauf cataclysme). 

En l’état, et c’est rare, il est difficile pour nous d’expliquer la chute brutale du F91. Si le but de l’égalisation peut s’expliquer par une certaine forme de panique et désorganisation, les deux autres buts, sur coups de pieds arrêtés (au même titre que le premier, sur corner en début de match), ne trouvent pas réellement de responsable. Il faut, et c’est important, souligner le talent de Rayan Philippe, auteur d’un corner direct assez flamboyant. Derrière, le décalage de Clément Couturier pour Belameiri est une petite merveille dans la justesse, et la rage de Stolz pour le but fatidique est évidemment louable. 

À vrai dire, plutôt que de parler de six minutes, ne faut-il pas plutôt isoler le moment de la réduction du score ? Un but, un seul, mais qui, en un instant, a totalement transformé la physionomie du match. De résigné, Hesperange est devenu déchaîné. Et, impérial auparavant, Dudelange a cédé à l’angoisse et la panique. C’est dans cet instant fatidique, quelques minutes après que Bojic soit passé juste à côté du 1-4, que tout a réellement changé. Et ce premier moment a amorcé la déferlante inarrêtable qui s’est abattu sur le F91. Un décalage et un coup-franc contré plus tard, la saison avait totalement changé. Quelques minutes, quelques centaines de seconde, et voilà tout un futur qui a changé. La perte du titre, l’instabilité financière, l’haleine du Progrès en embuscade : tant de nouvelles problématiques, inexistantes pendant 73 minutes. Avant ces satanés, inoubliables, 360 secondes.

admin

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