Deux performances majuscules, de celles qui font basculer un destin. Victor Bettendorf, 33 ans et déjà auréolé du statut de meilleur cavalier luxembourgeois, vient de réaliser coup sur coup deux exploits gigantesques qui donnent immédiatement une autre dimension à sa carrière fulgurante. Le 25 février dernier, pour commencer, il remporte son premier concours 5 étoiles à Göteborg, en Suède, devant Marc Dilasser et Rolf-Göran Bengtsson. « Je sentais que le cheval était en forme et sautait bien. J’ai eu la chance de passer en numéro un au barrage, ce qui m’a permis de mettre la pression sur mes adversaires. Göteborg est un concours mythique, c’est là que le plus grand nombre de finales de Coupe du monde ont été organisées, donc je ne suis vraiment pas près de l’oublier », commente le champion.
Sa saison part déjà sur des bases très élevées, mais le prodige ne se doute pas encore que la plus grande prestation de sa carrière est juste devant lui. Le 19 mars, il concourt au Grand Prix 5 étoiles Hermès à Paris : « J’étais déjà très heureux d’y participer. C’était le seul 5 étoiles organisé dans le monde à ce moment-là, donc tous les meilleurs cavaliers étaient présents. » Mais Victor Bettendorf ne se contente pas de participer… Sur son fantastique Mr Tac, il réalise un parcours remarquable et termine, finalement, devant l’ancien numéro un mondial, Harrie Smolders. Le
Luxembourgeois remporte un des concours les plus prestigieux au monde et n’en croit pas ses propres yeux : « C’est un rêve qui se réalise. J’ai vraiment mis plusieurs jours pour réaliser ce qu’il s’était passé… »
Dans notre premier numéro de Galop !, il y a un peu plus d’un an, Victor Bettendorf se confiait sur ses ambitions et ses objectifs. Il espérait notamment atteindre le Top 50 mondial… C’est chose faite puisqu’il est déjà 33e ! Tout va très vite avec ce cavalier hors pair et travailleur, qui sait ce qu’il veut. Avec ces deux victoires prestigieuses, à Göteborg puis à Paris, il change clairement de dimension. « J’espère que ces performances vont m’ouvrir les concours les plus prestigieux, auxquels il est parfois difficile d’être convié. Pour Aix-la-Chapelle, par exemple, il faut une invitation pour participer individuellement… J’espère que les organisateurs ont regardé Göteborg et Paris et m’inviteront. » En tout cas, notre cavalier est en grande forme. « Je suis sur une bonne lancée. Quand on goûte à ce niveau, on a évidemment envie d’y rester, mais c’est ça le plus compliqué ! Arriver jusqu’ici est déjà un rêve qui se réalise. »
Pour poursuivre sa mise en orbite dans la cour des très grands, Victor Bettendorf peut compter sur son destrier du moment, Mr Tac, avec qui il a une relation particulière : « Il vient de chez un éleveur luxembourgeois, qui était d’ailleurs présent à Paris et qui était très content de voir son cheval réaliser une telle performance. Pour tout vous dire, je l’ai vu naître ce cheval, je l’ai monté quand j’avais 7 ans… J’ai pu le récupérer l’année dernière donc il s’agit vraiment d’une belle histoire. » Depuis, Mr Tac ne cesse de faire briller son cavalier. Et tant qu’une telle dynamique est là, pas question de la laisser retomber : « J’aimerais participer à Windsor à Londres, mais la jauge est limitée aux 35 meilleurs cavaliers et il faut quelques semaines avant que les dernières performances soient prises en compte, donc ce sera peut-être un peu juste. Ensuite, je vise La Baule, Aix-la-Chapelle, Calgary au Canada et Genève. J’ai des chevaux très compétitifs, du coup j’ai envie de les tester sur la durée et d’essayer d’être performant dans les plus grands concours. » Le succès appelle le succès et Victor Bettendorf, qui se fixe des objectifs élevés depuis des mois, des années maintenant, n’a plus vraiment envie de s’arrêter ou de ralentir en si bon chemin.
Avec les Jeux olympiques de Paris de 2024 en ligne de mire ? Le cavalier luxembourgeois représente certainement une des plus grandes chances de médaille du pays s’il parvient à y aller… « Ce n’est pas un objectif que je mets au-dessus de tous les autres, je n’élabore pas mon planning en fonction de ça. Déjà parce que c’est très dur pour se qualifier. Mais je l’ai dans un coin de ma tête, sans me mettre la pression. Évidemment que c’est un rêve de participer aux Jeux. »
À 33 ans, entre rêve et réalité, Victor Bettendorf est en tout cas plus que jamais sur la voie royale pour s’imposer parmi le gotha des meilleurs cavaliers de la planète.
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