En l’espace d’une saison, Kévin Van Den Kerkhof est passé d’un relatif anonymat à Dudelange aux projecteurs de la Ligue 2 avec le SC Bastia. Désormais international algérien, « Védéka » a rattrapé le temps perdu et semble promis à un top club européen.
« J’arrive puissant comme un saiyan ». Un leitmotiv dans la bio insta de Kevin Van Den Kerkhof ? Simplement une punchline du rappeur français PLK, qui définit à merveille VDK. « Les guerriers de Dragon Ball sont moins développés technologiquement mais sont de farouches soldats à la force physique impressionnante », peut-on lire sur Wikipedia. Un peu comme « Védéka », infatigable dans son couloir droit avec le SC Bastia, mèches blondes façon Goku encore apparentes sur la pointe de ses cheveux bouclés. Arrivé en Corse en provenance de Dudelange l’été dernier, le latéral droit a repris ses rêves de footballeur pro là où il les avait laissés, à son départ de Lorient en juillet 2016. Avec ses 5 buts et ses 7 passes décisives, Van Den Kerkhof a activement participé à la belle quatrième place du Sporting en Ligue 2 cette saison. Cerise sur le gâteau, le numéro 22 – en référence à la date de naissance de sa mère – figure dans l’équipe-type de la saison aux trophées UNFP. « C’est quelque chose de beau, quand on repense au chemin parcouru. Si on m’avait dit un an en arrière que je serais meilleur arrière droit de Ligue 2… Comme quoi, le football va très vite. Je ne sais pas si Bastia a déjà eu un joueur dans l’équipe-type alors je suis content pour le club aussi, mais il faut que ça continue ». Pour sa première saison dans l’antichambre du football français, Van Den Kerkhof vit un véritable rêve éveillé sur l’Île de Beauté, sa planète Végéta à lui. Le football va très vite, mais lui est tout aussi rapide, sur le terrain comme dans sa capacité à s’adapter rapidement à son nouvel environnement. Ce n’est pas donné à tout le monde de passer en un claquement de doigts de la BGL Ligue à l’exigence de la Ligue 2. « Je m’adapte assez rapidement aux nouvelles circonstances en général », reconnaît VDK. « Je me suis préparé mentalement. Quand on se prépare bien, ça devient plus facile. J’ai cru en moi, je savais que je pouvais y arriver, j’en étais persuadé. Je savais que j’avais les qualités pour m’imposer. J’ai été bien accueilli, j’ai joué mon football et ça s’est super bien passé ». Le meilleur arrière droit du dernier championnat de Ligue 2 était pourtant loin de faire l’unanimité comme aujourd’hui, à son arrivée en Corse. « Quand je suis arrivé, j’ai senti que j’étais un peu dénigré. Ils ont vu arriver un mec qui joue latéral droit alors qu’il mesure 1m90, en plus au Luxembourg. Les gens se posaient des questions : les supporters, les observateurs, les joueurs, un peu tout le monde. C’est le foot qui est comme ça. J’ai l’habitude, ça ne me pose pas de problème. La vérité se passe sur le terrain. Quand ont vu mes capacités, il n’y avait plus de doute. Je savais que j’avais le niveau, il fallait simplement continuer à être sérieux pour que tout se passe comme il faut. »
Après quelques années de galère, l’ancien joueur du F91 voit ses efforts récompensés. Il faut dire que le parcours du Nordiste n’a pas toujours été aussi rectiligne que l’autoroute qui l’a emmené de Dudelange jusqu’à la sélection d’Algérie. Le petit Kevin débute le foot chez lui, dans un club du Nord, à l’âge de cinq ans. « Toute ma famille est fan de foot, alors j’ai suivi le mouvement. C’est vite devenu une passion et je n’ai jamais lâché ». Après un passage à Maubeuge, il est repéré par Valenciennes et y passe trois saisons, de 14 à 17 ans. Le VAFC décide de ne pas le conserver, faute d’un physique suffisant pour poursuivre sa progression dans un club dépourvu de centre de formation. Un comble pour l’ado de 15 ans, devenu bien grand, qui ne se laisse pas abattre pour autant à cette époque. « J’étais un des plus petits de l’équipe, j’avais un déficit de croissance, donc ils ne m’ont pas gardé. Pour l’anecdote, j’ai pris quinze centimètres en un an, la saison suivante (rires) ». Des joueurs qui ont dû reculer pour mieux sauter, il y en a à la pelle, et Van Den Kerkhof en fait partie. Le joueur décide de signer à Aulnoye-Aymeries. « C’est à ce moment là que je suis devenu latéral, quand le foot est devenu plus sérieux, à 13-14 ans. Avant, je jouais attaquant ». VDK a perdu une bataille mais pas la guerre, alors il faut se relever et retourner au charbon. Son club est une référence chez les jeunes dans la région, au point d’atteindre les seizièmes de finale de la Coupe Gambardella, en 2015. Comme souvent avec « Vedekss », le monde pro de la gonfle est souvent à portée de fusil. Après cette magnifique épopée, les clubs se bousculent au portillon : Ajaccio, Caen, Lorient et… Valenciennes – tiens tiens, comme on se retrouve – s’arrachent le joueur alors âgé de 19 ans. « J’ai fait des essais dans les quatre clubs. J’ai choisi Lorient parce que c’est le projet qui m’a le plus séduit, notamment de par la qualité des infrastructures. C’est aussi le seul club qui me proposait de signer stagiaire pro. Je me suis dit que c’était l’endroit où j’allais le plus progresser. »
« Après mon année à Lorient,
KEVIN VAN DEN KERKHOF
je me suis mis dans la tête
que Je voulais réussir »
Avec la réserve de Lorient, Van Den Kerkhof devient rapidement un taulier et dispute tous les matchs, au point de s’entraîner par moment avec le groupe professionnel. Malheureusement, l’aventure chez les Merlus tourne au vinaigre, la faute à une vilaine déchirure au quadriceps. Éloigné des terrains pendant environ cinq mois, VDK ne reviendra jamais. VDM : vie de merde. « À mon retour, c’était compliqué. Des pros qui jouaient à mon poste descendaient de l’équipe première, donc je n’ai pratiquement pas joué ». Retour à la case départ, à Aulnoye-Aymeries, devenu l’Entente Feignies-Aulnoye. « Je devais signer à Évian. C’était un bon point de chute, mais juste avant la fin du mercato, le club a déposé le bilan. J’ai dû vite rebondir. C’était une année très compliquée, je revenais du monde pro, la transition était difficile. Il a fallu repartir de zéro. C’était la saison la plus compliquée, mais j’ai su me remobiliser. Je suis passé par des chemins différents et ça me sourit aujourd’hui. C’est un mal pour un bien, ça m’a forgé mentalement. Je me suis accroché et ça m’a servi pour la suite ». En parallèle de sa vie de footeux en National 3, Van Den Kerkhof poursuit ses études. Après son Bac STMG, il poursuit son BTS MUC débuté au centre à Lorient et obtient son diplôme. « Après mon année à Lorient, j’ai commencé à montrer un très bon niveau. Quand on est jeune, on ne réalise pas qu’on veut devenir pro. On n’a qu’une envie, c’est d’y être. Mais entre le vouloir et savoir qu’on a une chance d’y être, il y a une différence. Après ma saison à Lorient, je me suis mis dans la tête que je voulais réussir ». Ses performances avec l’équipe première de Feignies-Aulnoye dépassent les frontières et trouvent une caisse de résonance au-delà de l’hexagone, en Belgique. La fougue de la vingtaine repart de plus belle et le voyage de VDK peut reprendre. Son périple au plat pays débute en quatrième division belge, à la Louvière, avec qui il décroche le titre de meilleur joueur de la région dès la première saison, avant de remporter le titre de champion la saison suivante. « La Belgique a été un petit tremplin pour moi. J’ai retrouvé le plaisir de jouer au football, j’ai retrouvé mon niveau. Ça a été deux ans de plaisir et de joie de jouer au foot que j’avais perdu ». Le Français poursuit son ascension des divisions belges et s’engage avec l’Olympique Charleroi, en troisième division belge. « Je monte d’une division, mais malheureusement, le covid a stoppé la saison ». Derrière, VDK s’engage avec un club de deuxième division belge. « J’avais signé un contrat mais les dirigeants ne me l’ont jamais renvoyé. Ils m’ont annoncé un mois et demi plus tard qu’ils avaient changé d’avis », raconte le joueur dans un entretien accordé au site de la Ligue 2 BKT. Un nouveau couac dans la carrière du joueur de 24 ans, mais un simple contre-temps dans sa route vers les sommets du football. Le latéral droit rebondit comme il sait si bien le faire et signe à Dudelange. « Je pouvais aller jouer en Roumanie, en Bulgarie, mais dès qu’on me parlait des pays de l’Est, je coupais court. Je voulais tenter ma chance dans la région et ne pas me perdre. Mes agents m’avaient proposé le F91, l’entraîneur adjoint me suivait déjà, il me connaissait et avait regardé quelques uns de mes matchs. Il s’est renseigné et ça s’est fait comme ça ».
« À Dudelange, on était
KEVIN VAN DEN KERKHOF
une vraie bande de copains »
Sous les ordres de Carlos Fangueiro, Kevin Van Den Kerkhof se fond dans le collectif et poursuit sa progression. « Il y avait un super staff avec Carlos, Mehdi, Jérôme, le préparateur physique. Je me suis épanoui. On avait un super groupe, on était une vraie bande de copains. Je me sentais bien sur le terrain et en dehors, donc ça facilite les choses. Le coach Fangueiro me laissait beaucoup de liberté pour m’exprimer, il me donnait des conseils, je n’avais pas de bâton dans les roues. J’avais sa confiance alors, forcément, je donnais tout sur le terrain ». Quand il dit tout, c’est tout. La preuve en chiffres : sur sa première saison, VDK dispute l’intégralité des trente matchs de championnat ! Une force physique impressionnante, « puissant comme un saiyan ». « Je suis capable de répéter les efforts et les matchs, donc j’ai enchaîné. Il y a parfois des petits bobos, mais ça ne m’empêche pas de jouer. En plus, on faisait parfois trois matchs par semaine. C’est plutôt bien, mais il faut une bonne hygiène de vie pour pouvoir faire ça. J’ai fait attention et ça m’a permis d’éviter les gros pépins physiques ». La première saison, le F91 termine à 2 points du Fola Esch, mais « Védéka », en plus d’empiler les bornes, accumule également les buts et les passes décisives : 9 réalisations et 5 offrandes. « Les statistiques, chacun les interprète différemment. On sait que ça compte beaucoup dans le football moderne : pour les clubs, les recruteurs, même pour l’estime de soi. Le rôle de piston, c’est du 50-50, dans le sens où si tu fais moins de statistiques, ça ne veut pas dire que tu fais une mauvaise saison. C’est un poste assez global avec des caractéristiques spéciales, où il faut être assez bon dans tout. »
« Régis Brouard est venu me chercher, je lui dois beaucoup »
KEVIN VAN DEN KERKHOF
La saison suivante est d’aussi bonne facture au niveau des chiffres (35 matchs toutes compétitions confondues pour 11 buts et 10 passes décisives), avec en prime, la découverte des qualifications pour l’Europa Conference League, en début de saison. À titre individuel, le latéral droit est troisième au Dribble! d’Or du meilleur joueur de BGL Ligue deux saisons de suite. « Ça fait toujours plaisir, même si les titres collectifs sont plus importants. Il faut savoir aussi profiter de ces distinctions individuelles et être satisfait de ce qu’on a réalisé ». Avec le F91, Van Den Kerkhof découvre la Coupe d’Europe avec deux matchs de qualifications à l’Europa Conference League, malheureusement perdus face aux Irlandais de Bohemians (0-1 / 3-0). « Un beau souvenir et une bonne expérience, pour avoir joué dans un grand stade », résume le latéral droit. Le titre de champion de Luxembourg en poche, Van Den Kerkhof est armé pour le niveau supérieur. Celui qu’il a toujours voulu atteindre, de Valenciennes à Lorient en passant par la Belgique. Le mercato n’a même pas commencé que VDK connaît déjà l’identité de son nouveau club : le SC Bastia. « Ça s’est fait très vite et très tôt, au mois de mai, alors que des clubs se sont montrés intéressés, mais il n’y avait pas de concret. Je n’ai même pas réfléchi. Je savais que ce serait une grande étape pour moi. Le SC Bastia est un grand club français avec une ferveur, une histoire. J’ai immédiatement su que c’était ce que je voulais ». Le Sporting peut remercier un homme de lui avoir fait rafler la mise. Derrière ce transfert se cache effectivement l’entraîneur du club, Régis Brouard. Passé par le Racing Luxembourg entre 2019 et 2021, l’entraîneur français suivait déjà VDK au Grand-Duché. « Il est venu me chercher. Je sais que je lui dois beaucoup, donc je suis content d’avoir fait une bonne saison pour lui aussi. Je lui ai rendu la pareille. Ça se passe super bien entre nous, on est proche, on se parle avec franchise. »
« On va chercher des joueurs
KEVIN VAN DEN KERKHOF
au Luxembourg, j’ai peut-être
ouvert la voie »
Sous les ordres de l’ancien du Racing, Kevin Van Den Kerkhof voit des paillettes dans sa vie sur l’Île de Beauté. En Ligue 2, le natif de Saint-Saulve fait preuve d’une régularité dont il a le secret et participe aux trente-huit rencontres de championnat, dont trente-six en tant que titulaire. Le 3-4-3 de Régis Brouard lui va comme un gant et lui permet d’exploiter au maximum ses qualités. « Ça fait trois ans que j’évolue au poste de piston. Je me sens plus à l’aise dans ce rôle là. Jouer dans une défense à 4, ça me va aussi. Ça s’est très bien passé dans mes précédents clubs et en sélection également ». À l’hiver, l’ancien dudelangeois a vu débarquer Florian Bohnert en provenance du Progrès Niederkorn. L’international luxembourgeois, qui a par moment dépanné sur le côté gauche, lui a également apporté de la concurrence dans son couloir droit. « Flo est un peu comme moi, il s’habitue rapidement à un nouvel environnement. Il m’a permis de souffler un peu quand j’en avais besoin et il a répondu présent, il a aussi beaucoup joué à gauche. Quand il est arrivé, j’étais content. Je me suis dit « tiens, on va chercher des joueurs au Luxembourg, j’ai peut-être ouvert la voie ». Peut-être que si je n’avais pas été là, lui ne serait pas là non plus ! (rires) ». Pour l’ancien joueur du F91, le Grand-Duché regorge de talents prêts à évoluer à l’échelon supérieur. « J’y ai joué pendant deux saisons et je sais que pas mal de joueurs pourraient avoir leur place en Ligue 2. C’est un championnat méprisé, mais regardez, j’en viens et je suis dans l’équipe-type de la saison en Ligue 2. Flo a aussi effectué six très bons mois ici. Les recruteurs se fixent à des championnats plus élevés mais il faut aller au-delà. »
Plus que des statistiques ou des distinctions individuelles, Kevin peut se réjouir d’avoir connu, grâce à ses bonnes performances avec le SC Bastia, la joie dont rêve tout footballeur : la sélection nationale. Après le match nul obtenu à Valenciennes – encore un signe, tiens – à la mi-mars, VDK reçoit un appel. « Je rentrais dans la famille, j’avais la permission de rester pour le week-end. L’adjoint de Djamel Belmadi m’a appelé pour me demander où j’en étais dans mes démarches pour obtenir mon passeport algérien. Je lui ai répondu que j’étais en train de les faire, dans l’éventualité d’une potentielle convocation avec l’Algérie. Il m’a aussi questionné sur mes attaches avec le pays. J’ai du sang algérien, mon père et mes grands-parents sont originaires du Sud. J’ai une attache familiale et je suis fier de mes origines. On est supporter, aussi, forcément ». Quelques jours plus tard, on invite VDK à obtenir ses papiers au plus vite. L’histoire est en marche et le joueur n’hésite pas une seule seconde : « représenter son pays d’origine, c’est merveilleux. Dans la semaine, je suis allé au consulat d’Algérie à Lille. À mon retour à Bastia, j’ai appris par téléphone que j’étais convoqué et que je devais me rendre la semaine suivante au rassemblement ». Exit Kévin Van Den Kerkhof en club, place à Kévin Guitoun pour la sélection. Une évolution de Goku ? Un détail administratif qui oblige de porter le nom d’origine algérienne sur son passeport algérien, tout simplement. « Védéka » dispute l’intégralité du match retour face au Niger (remporté 1-0 par l’Algérie) et remporte le trophée d’homme du match. « La première fois, il y a une pression particulière, même si je ne m’en mets pas forcément d’habitude. C’est un autre monde, un autre niveau. On sait qu’on est attendu et qu’on représente un pays. Il y a beaucoup d’émotion, des gros joueurs que tu vois à la télé et avec qui tu t’entraînes désormais. Il faut vite se mettre dedans car on n’est pas là pour rêver mais pour se montrer, travailler et gagner sa place ». Un discours plein d’humilité pour un joueur passé de la BGL Ligue à la sélection nationale en moins d’un an. « Pour moi, c’est naturel. Je sais ce que je dois faire. Je suis quelqu’un de très respectueux qui a vécu des moments compliqués et qui sait d’où il vient ». Et qui sait où il veut aller ?
« Je suis supporter du rc lens depuis toujours. »
KEVIN VAN DEN KERKHOF
À bientôt 27 ans, Van Den Kerkhof a rattrapé de façon éclair le temps perdu et dispose désormais de prétendants prestigieux, à l’étranger comme en France, où Lens serait intéressé, précise Le Quotidien, qui ajoute que le joueur se rendait au Stade Bollaert lorsqu’il évoluait au F91. « Je suis supporter du RC Lens depuis toujours. Je vais avoir 27 ans, si j’ai la possibilité de franchir un cap et d’évoluer dans ma carrière, je ne peux pas me permettre de louper le coche. On verra s’il y a des propositions, car pour l’instant, il n’y a rien de concret. Si je dois rester, je resterai, car je suis bien à Bastia. Ça se passe très bien, les supporters m’apprécient. Il peut se passer quelque chose comme il peut ne rien se passer, le temps nous le dira ». Priorité à la France et la Ligue 1 donc ? « Je ne me suis pas posé la question. C’est vrai que j’aimerais rester en France et découvrir la Ligue 1. Si c’est à l’étranger à un niveau supérieur, je n’ai aucun souci avec ça. J’ai des rêves et une carrière à faire évoluer ». Une carrière qui lui ferait peut-être à nouveau croiser la route de Franck Haise, l’homme qui, selon Le Quotidien « est à l’origine de sa venue à Lorient en 2015 ». Ramener une coupe à la maison, le plus grand rêve de Vedeka pour définitivement laisser une trace sur sa planète Végéta à lui, celle de Lens.
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