Une solidarité à toute épreuve

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Confronté à une crise extra sportive, le Luxembourg, quelques jours après une victoire contre le Liechtenstein, a prouvé de la plus belle des manières que le groupe, au-delà d’être imperméable aux turbulences, est plus qu’une somme d’individualités.

Alors qu’on approche du dernier quart d’heure de jeu, le constat est dorénavant implacable : le Luxembourg subit, beaucoup, et peut-être, trop. La Bosnie, enfin, fait suffoquer des Roud Léiwen devant au score depuis l’ouverture du score particulièrement précoce d’Yvandro Borges. Les tribunes, après avoir été particulièrement groggy dû à un scénario qu’elles n’avaient pas envisagé, redonne de la voix, et on sent, dans l’attitude de chacun, qu’ils attendent tous cette égalisation, avant, pourquoi pas, d’aller chercher les trois points. Et, pour être sincère, le but des locaux est passé très proche. Mais il y aura d’abord eu ce penalty envoyé dans les airs par Hadziahmetovic. Un petit appui du destin pour Anthony Moris qui, quelques minutes plus tard, n’aura besoin d’aucun coup de pousse pour maintenir les siens en tête. Une formidable horizontale sur une toute aussi belle tête, et voilà la Bosnie encore frustrée.

C’est alors, au plus dur, alors que l’édifice parait proche de s’effondrer que les Roud Léiwen ont surgi. Pourtant loin du ballon, Leandro Barreiro, qui était partout hier, s’arrache et offre un formidable tacle défensif, qui se transforme bien vite en assist offensive. Le destinataire ? Un Danel Sinani déjà auteur d’une partition formidable et qui ne va pas se faire prier pour inscrire le but du break et, disons-le, de la libération. Un second pion que les spectateurs n’ont pas vu venir, persuadés que les visiteurs allaient finir par craquer sous la pression. Une situation qui, à bien y penser, ressemble furieusement à ce succès, que peu envisageaient, persuadés que le contexte extras sportif était trop lourd pour la sélection nationale.

« On aurait pu jouer à dix derrière, mais cela n’est pas ce qu’on a fait. On a joué au ballon. Et c’est tout aussi fort que la victoire »

Maxime Chanot

Evidemment, la dictature du résultat fait que la lecture de la situation est forcément influencée par ce succès. Mais dans l’attitude, dans les efforts, et dans la solidarité, cette équipe a montré, de la première à la dernière seconde que c’est bien ce qu’elle était : une équipe. Et non pas une somme d’individualité qui, délestée d’un ou deux de ses membres les plus talentueux, ne pouvait tenir le coup. On avait d’ailleurs senti, très vite, lors d’une conférence de presse où Anthony Moris, sans nécessairement le dire explicitement, avait bien fait passer le message du groupe envers les deux frondeurs. Mais aussi, rappelé à la presse et les observateurs que « personne n’est plus grand que le groupe qu’on a », et que « le collectif prime avant tout ». Il n’est pas difficile de théoriser que l’effectif, matraqué des noms de Gerson et Thill ces derniers jours, s’est aussi senti piqué, vexé, par l’idée que le groupe était incapable de fournir de solides performances sans des éléments qui, supposément, n’offraient pas le maximum. Et c’est ainsi que, porté par une mission, le Luxembourg, comme en Turquie, a fait plier un adversaire considéré comme supérieur sur le papier, et offert un succès de prestige pour le Grand-Duché. Pas le plus beau nécessairement selon Maxime Chanot, impeccable en défense, qui place potentiellement « la victoire en Irlande » au-dessus. Tout en précisant que « dans la manière où l’on a joué, c’est peut-être encore plus fort. On aurait pu jouer à dix derrière, mais cela n’est pas ce qu’on a fait. On a joué au ballon. Et c’est tout aussi fort que la victoire ». Et, à l’image de son coéquipier Anthony Moris, le défenseur central rappelle que cette victoire est celle d’un groupe et non pas d’une somme d’individualités. « La réalité est qu’un collectif  est toujours plus fort que l’individuel. On était triste de ne pas avoir Gerson et Vincent avec nous car ce sont des joueurs qui apportent toujours. La meilleure réponse était de gagner en tant qu’équipe, et c’est ce qu’on a fait. »

Une victoire en équipe, donc, et forcément symbolique pour Luc Holtz. Le sélectionneur, en larmes au coup de sifflet final, a lui aussi dû affronter la tempête ces derniers jours, et aussi sanctionner un joueur avec qui, longtemps, la relation a été au beau fixe. Contesté ci et là, après avoir entendu à plusieurs reprises les termes « crise de management » et autres propos, l’entraîneur a vu que sur la pelouse, le groupe demeurait solidaire. Et, comme il l’affirmait lui-même en conférence de presse, « on entend parfois parler de groupe qui jouent contre leur entraîneur. Je ne pense pas que cela ait été le cas aujourd’hui ».

Et maintenant ? Après avoir pris un point en Slovaquie et trois contre la Bosnie et le Liechtenstein, le Luxembourg se retrouve dorénavant solidement troisième, à trois points de la Slovaquie… qui affrontera le Portugal lors de la prochaine journée, tandis que les Roud Léiwen seront confrontés à l’Islande. Une belle opportunité d’aller chercher cette seconde place, synonyme de qualification. Alors, le Luxembourg candidat à l’Euro 2024 ? « C’est encore tôt » tempère Chanot. « Il reste beaucoup de matchs. On aura plus de réponses lors de l’affrontement contre l’Islande pour savoir réellement où l’on se situe. Mais on y pense, évidemment, car on sait qu’on a de la qualité, tout en étant conscient que ce n’est pas la qualité qui fait tout. Mais on n’a que sept points, le chemin est encore très long ». Long, sûrement, mais le simple fait de pouvoir le contempler aujourd’hui, le tout après une « crise » au sein de la sélection, est déjà une bien belle victoire.

Un barrage de Nations League de plus en plus envisageable

Dans l’euphorie, l’idée d’une qualification directe à l’Euro 2024 a été discutée, envisagée, et rêvée. Une perspective excitante qui, aujourd’hui, nous fait oublier que le Luxembourg est toujours potentiellement en lice pour les barrages de Nations League, qualificatifs pour la compétition continentale. Pour cela, il faudrait que la Turquie, la Grece, la Georgie ou le Kazakhstan se qualifient directement pour l’Euro. Une possibilité de plus en plus concrète, puisqu’après quatre journées, tous sont dans les deux premiers de leur poule. Si la Georgie aura fort à faire, et que la Grèce demeure sous la menace des Pays-Bas et l’Irlande, la Turquie, elle, a pris le bon bout. Avec déjà cinq points d’avance sur les Pays de Galles, principal rival, les hommes de Stefan Kuntz semblent très bien partis pour une qualification. Au même titre que des surprenants Kazakhs, qui, avec trois victoires en quatre rencontres, ont deux points d’avance sur le Danemark et la Slovénie. De bien belles nouvelles pour le Luxembourg, qui pourrait ainsi jouer un Final 4 en 2024.

admin

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