Il est l’un des hommes forts de la Fédération des sports cyclistes luxembourgeois. Depuis 2016 et sa nomination à ce poste, Christian Helmig mène de gros chantiers afin que la petite reine se développe dans le paysage grand-ducal et s’exporte au mieux. En tout cas, il possède un vécu qui lui a déjà servi dans ses tâches et qui continuera à lui être précieux à l’avenir. Il rappelle son parcours : « Lorsque j’étais encore coureur il y a une dizaine d’années, j’avais essayé de me qualifier aux Jeux olympiques de Rio en VTT XCO. Mes temps auraient dû me permettre d’accrocher la qualification, mais le système veut que ce soit 3 athlètes différents d’une même nation qui prennent les points. Lorsqu’on vient d’un petit pays comme le Luxembourg et que nous sommes le seul athlète à prendre des unités dans notre discipline, cela devient tout de suite plus compliqué… »
Promouvoir le cyclisme sur notre terre afin de faire grossir le contingent d’athlètes professionnels, et que pareil cas que le sien soit rangé aux oubliettes, est un des axes de travail qu’il mène, entouré des sept employés administratifs et techniques au sein des locaux de la FSCL à Strassen.
Il rappelle : « Ma première feuille de route à mon arrivée, il y avait un gros mot qui était “professionnalisation”. Dès le départ, nous avons essayé de tout restructurer afin d’optimiser tout ce qui peut la rendre possible. » L’ancien coureur de la Pro Continental Differdange le concède : « Moderniser les structures, mais aussi les façons de s’entraîner, s’avère un processus très long. Cela ne marchera jamais assez vite à mon goût, mais nous avons réalisé une progression intéressante les dernières années. »
À son arrivée, il y a maintenant sept ans, il s’est agi d’envoyer les meilleurs cyclistes du pays aux Championnats du monde à Dubai (Émirats arabes unis). Il y a aussi eu toute l’organisation du Championnat du monde de cyclo-cross élites à Biesles en 2017. Pas le temps de cogiter, le jeune directeur technique national a été jeté dès les premiers mois dans le grand bain. Il n’avait que 36 ans, mais il le reconnaît : « Pour un début, cela a été très intense, mais aussi super enrichissant ! » Celui qui possède un master en marketing décroché à l’université de Dallas – c’est d’ailleurs dans cette ville du Texas qu’il a pris goût au vélo – s’est servi de ce qui lui a été enseigné pour tracer sa route et mener à bien le cap qu’il s’est fixé avec celles et ceux qui l’entourent à la Fédération.
Dans son entourage, il y a notamment des piliers comme Florian Salzinger, le directeur administratif, qui est d’une « aide très utile » et, depuis un an, Fränk Schleck, que l’on ne présente plus, et qui occupe le poste de coordinateur national : « Il nous aide beaucoup et joue un rôle majeur pour la relation entre les clubs, le gouvernement et la Fédé. »
La majorité du quotidien pour la FSCL et Helmig est accaparée par la promotion du vélo aussi bien au niveau pro que récréatif auprès des jeunes dans les écoles : « Nous devons travailler sur cela. Le sport dans une fédération, ce n’est pas faire que de la compétition. Il y a aussi l’aspect loisir. Il faut travailler sur tous les piliers. »
Parmi les futurs mainteneurs dont la FSCL attend beaucoup, il y a bien évidemment le vélodrome de Mondorf. Le DTN explique : « Il y a beaucoup de choses à faire et à améliorer. Si le projet du vélodrome progresse vite, de très grands challenges en découleront. » Il faut ici lire entre les lignes et comprendre que ce projet tant attendu depuis des années doit créer une nouvelle émulation et opérer un renouveau dans l’optique de façonner et de recruter de nouveaux athlètes. Christian Helmig détaille : « Le grand problème sur les routes, c’est le trafic avec les voitures. Cela peut être dangereux parfois, et je comprends que les parents hésitent à inscrire leurs enfants dans notre discipline. Avec le Vélodrome, nous posséderons un espace protégé où il sera plus facile d’apprendre les techniques en toute sécurité. » Le nouvel écrin permettra aussi de pratiquer de manière efficiente le vélo sur piste – discipline olympique – sans devoir aller à l’étranger. Avec l’arrivée de ce vaisseau amiral, tout sera donc simplifié pour créer un nouvel essor. Le directeur technique national y voit déjà le centre national pour le cyclisme : « À l’avenir, si nous parlons vélo chez nous, notre imaginaire doit tout de suite nous renvoyer vers Mondorf. » Et il reste convaincu d’un fait : « Cela va nous aider à promouvoir le vélo de manière globale et donner un coup de main à toutes les disciplines afin de dégoter plus de talents. »
Ce futur outil moderne pour les coureuses et coureurs servira dans un pays tiraillé entre à la fois un avantage et un désavantage induits par sa petite taille. D’un côté, sa superficie lui permet de dénicher plus facilement un talent en devenir. De l’autre, il offre un nombre limité de pépites. Convaincu d’un fait concernant cet épineux sujet, celui qui est en charge du haut niveau dans le cyclisme grand-ducal énonce les grands chantiers à moyen et long terme : « Pour moi, la principale vision réside dans le fait de continuer ce que l’on fait, mais aussi de trouver et montrer le chemin aux jeunes cyclistes. Nous devons aussi investir dans le développement des athlètes dames. »
Christian Helmig ajoute : « Nous voulons que le vélo trouve une place plus acceptée dans les classes jeunes et qu’ils nous rejoignent. Avec mon background de vététiste, j’aimerais que nous promouvions le VTT. Je n’oublie pas aussi la branche piste que nous devons créer et développer. » En somme, il le rappellede manière déterminée : « Il y a encore beaucoup à faire. Un des temps les plus intenses à organiser cet été a été le Championnat du monde qui a réuni toutes les disciplines du cyclisme à Glasgow. Puis il va y avoir le Championnat d’Europe mi-septembre aux Pays-Bas. » Tout un programme…
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