Ce soir, il est temps de mettre de côté la satisfaction des résultats sans cesse meilleurs pour le football international luxembourgeois. Il n’est plus temps de faire mention de ce parcours qui a évidemment dépassé toutes les espérances, personne ne s’imaginant vraiment qu’après sept journées, les Roud Léiwen seraient plus que jamais dans la course pour une qualification directe à l’Euro. Il n’est plus temps de rappeler les victoires en Bosnie ou contre l’Islande qui offrent le sentiment de rêve ce soir. Ces louanges ont déjà été faites, à plusieurs reprises, mais il n’est plus l’heure aujourd’hui de s’auto congratuler.
Il est presque injuste au vu des résultats au-delà des attentes d’en demander encore plus. Mais l’opportunité est là. À portée de mains, ou pieds, c’est selon. Dès lors, on ne peut se contenter d’autre chose qu’une victoire qui propulserait la sélection à la deuxième place du groupe, qualificative pour l’Euro 2024. Car une telle opportunité est trop rare, et lorsque présentée, se doit d’être saisie pour, encore une fois, bondir et passer un cap dans le panorama du football international.
Mais l’ambition n’est pas incompatible avec la réalité de la situation. Prendre trois points contre la Slovaquie demeure un sacré challenge, et en ce sens, au moment où les deux équipes rencontreront sur le terrain, ce sont bien les visiteurs qui seront en position de force. Parfaitement satisfaits d’un potentiel match nul, les compères de Milan Skriniar débutent le match avec l’avantage comptable. Et, sans avoir été foudroyante lors du match aller, la Slovaquie avait bien vu que cela pouvait suffire pour s’offrir un nul, certes fade, mais qui ce soir, aurait des airs de victoire.
Un onze presqu’au complet
Ici, pas de calculs. La seule option ? Le succès, et ces trois points précieux qui permettront de passer devant au classement. Pour se faire, il faudra, sans le moindre doute, le match parfait. Un objectif déjà perturbé par la blessure d’Yvandro Borges, vite devenu indispensable malgré son jeune âge. Si un maigre espoir demeurait, vendredi, de le voir répondre présent pour cette finale, la suite des évènements a détruit toutes illusions. Forfait, l’ailier n’est pas encore certain d’être présent lors du prochain rassemblement de novembre. Une sacrée épine dans le pied de Luc Holtz, forcé de remodeler son onze.
Le sélectionneur pourra néanmoins se satisfaire de son pari en Islande, consistant en une certaine rotation de ses éléments. Gerson (on y reviendra), Olesen, Jans : tous ces membres essentiels n’ont pas fait plus de quarante-cinq minutes, et les menaces de suspensions n’ont finalement touché « que » Mahmutovic, qui ne pourra répondre présent ce lundi contre la Slovaquie. Le capitaine sera-t-il alors l’option choisie pour épauler Maxime Chanot au sein de l’arrière garde ?
Une question qui n’est pas la seule au moment d’anticiper les onze joueurs sur le présent. Sauf immense surprise, Gerson Rodrigues, auteur de l’égalisation mais aussi d’un raté mémorable en fin de match devrait débuter. Le « banni » a ainsi su rappeler son importance aux Roud Léiwen avec ce but quarante secondes après son entrée en jeu, signe que malgré tous ses traits de caractère souvent agaçants, le talent balle au pied prend le dessus sur tout. Olesen, lui aussi reposé en Islande, devrait rejoindre le trio au milieu avec Christopher Martins et Leandro Barreiro, plus indispensables que jamais. Devant ? Si la titularisation de Danel Sinani ne souffre d’aucun doute, reste à savoir comment sera composé l’animation. Avec Gerson comme seul réel joueur capable de casser les lignes par ses dribbles aux avant-postes, Holtz offrira-t-il une place à Olivier Thill, joueur ayant les qualités pour offrir une forme de transition ? Autant de questions que de casse-têtes pour le sélectionneur, qui face à une situation inédite au pays, va devoir gérer la pression qui en découle avec finesse. Il en est de même pour les joueurs, qui, malgré une expérience sans cesse grandissante du haut niveau, se retrouvent tout de même face à une situation qu’ils n’ont jamais vécus, et vont devoir faire fi d’une émotion forcément présente pour atteindre le graal. Les représentants de la sélection pourront néanmoins se rassurer d’une statistique qui, après sept rencontres, est tout de même d’un certain poids : hormis le Portugal, aucune équipe dans cette poule n’a réussi à les battre.
Une ambiance qui promet d’être folle
Quoi qu’il en soit, le technicien, qui ne pourra qu’échauder un plan de jeu et une stratégie sans avoir le contrôle de l’exécution de ceux-ci, pourra s’assurer d’une chose : comme toujours depuis l’avènement du nouveau stade, le douzième homme répondra bien présent. Assuréé de se disputer à guichets-fermés, la finale trouvera bien vite une place dans la postérité du football luxembourgeois. Les M-block l’ont déjà confirmé : il y aura bien un tifo, grande première, pour l’occasion. Dans cette enceinte à l’acoustique impressionnante, les Roud Léiwen, soutenus par tout un pays, devraient connaître le feu, 90 minutes durant, portés par des fans prêts à s’égosiller la voix toute une soirée qui, et l’on parle là seulement de la météo, promet d’être glaciale.
On pourrait alors qualifier cela de victoire en soi. Être à la huitième journée d’une campagne de qualifications et voir à portée de main le précieuse sésame est inédit et fantastique. Mais comme dit précédemment, il n’est plus possible de s’en contenter. Pas quand 600 000 personnes rêvent à pleine voix et sans retenue d’un exploit immense. Une immense majorité du chemin a été fait, et reste maintenant ce pas, certes conséquent, mais accessible. Le rêve est ainsi toujours présent, mais aujourd’hui, l’objectif est autre : le concrétiser.
Le barrage dans la poche
S’il reste un match à remporter ce soir, l’aventure pour l’Euro 2024 ne s’arrêtera dans tous les cas pas là. La victoire de la Turquie, hier, a en effet assuré la qualification de la sélection pour l’Euro 2024, dans un groupe où se trouvait aussi la Croatie et le Pays de Galles. Pas une mince affaire, et qui fait surtout le bonheur des Roud Léiwen, dorénavant assurés de jouer un barrage pour la compétition continentale lors du mois de mars.
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