À la découverte de la Rockstar de l’Avenir Beggen 

6 minutes

Grand, cheveux longs, démarche affirmée, caractère bien trempé, on pourrait confondre Marlon Rock avec un casseur de guitares de la période faste du rock and roll. Le capitaine de l’Avenir Beggen n’en demeure pas moins une espèce en voie de disparition : le véritable clubman. De ses premières minutes en sénior à son ambition avec l’Avenir Beggen en passant par son choix d’université, Marlon Rock a accepté de revenir avec nous sur tous ces moments qui ont façonné son parcours footballistique. 

Monsieur Rock, pouvez-vous nous détailler votre début de carrière ?  

J’ai commencé le football à 6 ans à l’Avenir Beggen. J’ai fait toutes mes classes à l’Avenir et à 16 ans, j’ai intégré l’équipe première. D’abord, j’ai été invité à m’entraîner avec le groupe et ensuite, j’ai pu disputer des bribes de matchs. Mon premier était le derby en Coupe contre le Racing qui évoluait déjà une classe au-dessus de nous. On avait perdu 0-3, mais cela reste un souvenir indélébile. À 17 ans, j’ai entamé ma première saison complète avec le club. C’était lors de la saison 2011/2012. On venait d’être rétrogradé en Division 1. Cette descente a finalement été bénéfique pour moi, parce que j’ai pu glaner un meilleur temps de jeu que si nous étions restés en Promotion d’honneur. Je suis resté au club pendant 5 saisons. Entre-temps, j’avais terminé ma Première et j’ai choisi d’aller étudier à Bruxelles. Pendant mes trois premières années là-bas, je revenais tous les weekends au pays. Je participais à l’entraînement du vendredi et au match du dimanche. Mais après 3 ans, les voyages devenaient de plus en plus lourds. J’ai alors signé dans un club à Bruxelles, le SC Ixelles pour être précis, et j’y ai joué pendant les 2 années de mon master. 

Vous êtes la preuve vivante que l’on peut combiner football de bon niveau et études universitaires… 

C’est vrai, mais cela demande de l’organisation. Je voulais au moins obtenir un bachelor et l’école était ma priorité, parce que l’on va plus loin dans la vie avec l’école qu’avec le football. J’ai choisi mon université justement pour pouvoir continuer le football dans mon club. Il faut alors être conscient qu’il faut revenir tous les weekends. On rate aussi certains aspects de la vie estudiantine. Les périodes d’entraînement doivent être dûment planifiées et il faut se tenir au planning. Il arrive alors parfois qu’on aille courir pendant que les amis font la fête… De mon côté, j’ai eu la chance d’avoir la confiance du staff. J’avais convenu en accord avec eux que je ferais du sport deux fois par semaine à Bruxelles. J’allais donc courir. À côté de cela, je m’entraînais une fois par semaine en salle avec les membres du cercle des étudiants luxembourgeois à Bruxelles. Donc je m’entraînais trois fois à Bruxelles, une fois avec Beggen et quand j’étais sélectionné, je jouais le dimanche.  

« J’ai toujours rêvé de ramener Beggen au premier plan du football national » 

Le fait de jouer trois saisons à Beggen pendant les études montre à quel point Beggen est important pour vous.  

J’habite à Luxembourg-ville, à cinq minutes du stade de Beggen. Pour moi, ça a toujours été Beggen ou rien du tout. J’ai malheureusement raté de peu les plus belles années du club. Mais Beggen a toujours été un nom dans le football luxembourgeois. J’ai vécu les descentes de Division nationale en Promotion d’honneur et puis aussi celles de PH en D1. J’ai toujours rêvé de ramener Beggen au premier plan du football national.  

Après vos études, comment le retour au Luxembourg s’est-il passé ?  

À mon retour, je voulais évidemment continuer avec le football. Beggen évoluait alors encore en D1, mais moi, je voulais voir jusqu’à quel niveau j’étais capable de jouer. Par l’intermédiaire de mon ancien entraîneur, Dan Santos, j’ai signé à Käerjeng où David Zenner entraînait. Ce que j’ai trouvé impressionnant pendant ma période à l’UNK, c’était la cohésion de groupe. Je n’avais jamais joué dans une équipe aussi soudée. C’était certainement la clé de notre montée lors de la saison 2021/2022. Mais à l’UNK, je n’avais pas le temps de jeu que j’espérais. Je me suis dit qu’en BGL, je jouerais encore moins et par conséquent, j’ai exprimé mon souhait de partir. Käerjeng ne m’a fait aucun problème et j’ai pu retourner à Beggen, là où tout avait commencé.  

« Les adversaires nous ont peut-être un peu sous-estimés » 

Et vous avez tout de suite connu la remontée en Promotion d’honneur, au terme d’une démonstration en barrages contre Junglinster… 

Oui… Le staff qu’on a aujourd’hui était déjà en place. L’équipe était de qualité et l’ambiance était bonne. C’est ce qui nous a permis de monter par le biais des barrages. Monter avec Käerjeng en 2022 avait été chouette, mais je n’avais pas joué les premiers rôles. Avec Beggen, j’avais déjà été promu de D1 en PH en 2015, mais cela s’était fait à cause d’une fusion qui libérait une place en PH. Là, on a dû aller la chercher nous-mêmes cette montée, et ce devant autant de personnes. Et pourtant on a été menés, mais on a su renverser totalement la rencontre. C’était indescriptible.  

Et pour ce retour en PH, vous avez connu un début de saison de feu. Était-ce une surprise pour vous ?  

Oui et non, on sait de quoi on est capable. Les adversaires nous ont peut-être un peu sous-estimés et on a eu lors de certains matchs plus de chance que les autres. Mais nous savions que nous pouvions évoluer au niveau de la PH. Lors des matchs amicaux, en été comme en hiver, nous avions bien performé contre des équipes sur le papier plus fortes, et nous avions sorti Canach en Coupe et battu Junglinster aux barrages…  

Vous avez donc gravi les échelons de joueur des U6 de l’Avenir Beggen, jusqu’à devenir capitaine de l’équipe fanion. Qu’est-ce que vous ressentez quand vous voyez des U7 emprunter le même chemin que vous ?  

Tout d’abord, on prend conscience qu’en tant que membre de l’équipe première on a le devoir de servir d’exemple aux jeunes des équipes d’âge. On doit transmettre les bonnes valeurs. Quand on a fait le même cheminement qu’eux, on se met facilement à leur place. Je me revois petit au bord du terrain à regarder les joueurs de l’équipe première avec un regard admiratif.  

« Ce serait beau de rester dans le groupe de tête »  

Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour cette saison ?  

Autant de points que possible évidemment. (Rires) 

Autant de points que possible ? Cela peut laisser sous-entendre que jouer la montée est dans un coin de votre tête… 

Quand on est dans le peloton de tête après un quart de championnat, on se dit évidemment que ce serait beau de rester dans ce groupe pour le reste de la saison. Mais nous sommes bien conscients que nous ne sommes que des promus et que le premier objectif est le maintien. On vise les 40 points. Une fois qu’on les aura au compteur, on verra ce qu’on peut encore atteindre.  

À terme, Beggen peut-il viser à revenir en BGL Ligue ?  

Évidemment.  

Propos recueillis par Andy Foyen

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