Nabil Dirar au FC Schifflange, c’est le retour d’un grand nom au sein du microcosme du football luxembourgeois, après les passages plus ou moins (voire pas du tout) réussis d’autres anciens comme Milan Bisevac et Tony Vairelles à Dudelange ou Florent Malouda à Differdange, pour ne citer qu’eux. L’ex-international marocain aux 46 sélections arrive avec un CV séduisant, entre ses passages au Club Bruges, à l’AS Monaco et à Fenerbahçe.
Le Luxembourg, Nabil Dirar n’y connaissait pas grand chose jusque là, si ce n’est son ami d’enfance, Randy N’Zita, adjoint d’Ismaël Bouzid, qu’il a retrouvé lors d’une formation pour le diplôme d’entraîneur à Bruxelles. « Je ne connais pas beaucoup de monde au Luxembourg donc je suis quasiment tout le temps avec lui, j’habite près de chez lui, on va à l’entraînement ensemble, on mange ensemble, on a le temps de discuter. On regarde des anciens matchs de Schifflange, j’apprends le championnat à ses côtés » commente le principal intéressé, présent à l’entraînement depuis début novembre, qui a donc eu l’occasion de côtoyer ses nouveaux coéquipiers. « J’ai pris du plaisir à m’entrainer avec l’équipe. Quand on est joueur professionnel, on n’est pas heureux à 100% parce que c’est un travail. Là, j’ai pris du plaisir, il y a un bon groupe, tout le monde m’a bien accueilli, donc je me suis dit pourquoi pas jouer pour Schifflange. »
Le plaisir, il l’a aussi gardé en jouant au Five en cachette pendant plusieurs années en professionnel. « C’est ce qui m’a fait durer. Si tu comptes juste sur les entraînements au quotidien, ce n’est pas très gai. J’ai toujours fait ça, mais maintenant le président le sait et va me surveiller ! (rires) Aujourd’hui, je me suis mis au Padel. »
Ses premières impressions sur la BGL Ligue, il a déjà pu se les faire à plusieurs reprises depuis les tribunes. « J’ai eu l’occasion de voir quelques matchs, et ce n’est pas aussi facile qu’on pourrait le croire. C’est un championnat physique, si tu n’es pas bien préparé, ce ne sera pas facile que ça. De toute façon, le foot n’est pas aussi facile qu’on le pense. Tout le monde doit travailler, faire les efforts… Schifflange est une belle équipe, mais il y a encore des points où l’on peut s’améliorer. » S’améliorer en apportant une expérience peu commune en BGL Ligue. Car si Schifflange a misé sur plusieurs valeurs sûres du championnat au mercato estival (Kirch, Nakache, Garos…), la carrière de Nabil Dirar parle d’elle-même, et devrait lui permettre, même à 37 ans, d’apporter un plus à une équipe en quête de maintien. « Je ne vais pas faire décoller ma carrière ici, mes belles années sont derrière moi. Je n’ai plus la vivacité de mes 20 ans, les muscles sont plus fragiles qu’avant, mais je vais jouer avec mon expérience. » Un vécu qui devrait lui être utile au moment d’affronter des joueurs « qui ne me feront aucun cadeau. Je sais qu’ils vont me rentrer dedans et jouer à 200%. »
Que ce soit dans le secteur offensif ou défensif, Dirar peut « jouer un peu partout. En 10, en faux 9, mais aussi à droite ou à gauche. Ça dépend de notre façon de jouer et des demandes du coach. Dans ma carrière, j’ai joué à tous les postes : attaquant, milieu, ailier, latéral… Peut-être que je finirai gardien à Schifflange ! (rires) Je suis là pour aider l’équipe et je fais confiance au coach pour nous mettre dans les meilleures dispositions. J’espère pouvoir apporter grâce à mon vécu et mon expérience. »
À 37 ans, Nabil Dirar peut enfin savourer la fin d’une carrière bien remplie lors de laquelle il aura alterné entre hauts, de son titre de champion de France avec Monaco à une demi-finale de Ligue des Champions en passant par une Coupe du monde en 2018 avec le Maroc, et bas, en raison de plusieurs frasques, notamment lors de son premier passage au Club Bruges.
Des écarts de conduite qu’il a peu à peu rectifié lors de son passage en Principauté, tout comme sa façon de travailler. « Avant, je ne travaillais pas beaucoup. C’est après ma blessure aux ligaments croisés, en 2013, que j’ai eu le déclic. Quand je me suis blessé, on était champion de Ligue 2 avec l’AS Monaco. À l’intersaison, Falcao, James Rodriguez, Moutinho ont signé, donc je me disais que je n’allais plus rejouer et retrouver mon niveau. Et c’est là que j’ai eu ce déclic de travailler deux à trois plus pour retrouver ma meilleure forme et essayer de regagner ma place. Le club voulait me prêter mais j’ai voulu avoir ma chance. J’ai eu la confiance de Ranieri, je suis revenu et c’est à partir de là que j’ai commencé à travailler avant et après les entraînements. C’est peut-être ce qui fait que je suis encore là aujourd’hui. » Une longévité qu’il n’aurait pas forcément imaginé il y a dix ans, lorsqu’il évoluait encore sous les couleurs monégasques. « À 27 ans, je ne pensais pas que je jouerais encore à cet âge là. Quand j’étais à l’AS Monaco, je voyais Ricardo Carvalho qui, à 35 ans, était tout le temps le premier sur le terrain. Il était encore très compétiteur. Je le respectais, et j’espérais pouvoir faire la même chose à son âge. » se souvient celui qui portait le numéro 17 au sein du club princier.
Sa passion du football, Nabil Dirar tentera donc de la transmettre à ses coéquipiers au minimum jusqu’à la fin de la saison, avant de potentiellement rempiler pour une nouvelle pige. « Si je suis bien, que mon corps tient le coup et qu’on est content de moi, on discutera avec le président. Je pourrai continuer et passer en même temps ma formation d’entraîneur. » Quoi qu’il en soit, le Marocain n’aura semble-t-il pas besoin de temps d’adaptation. « À l’entraînement, je suis tout le temps à fond, j’ai envie de donner le meilleur de moi-même pour ne pas avoir de regrets. Le premier match, même amical, je vais tout donner. »
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