La déception que génère la fin de cette aventure Euro 2024 est à la hauteur des attentes qu’elle avait suscitées. Une preuve que le pays grandi sur l’échiquier européen ? Il faudra en tout cas le confirmer à l’avenir, mais les promesses sont là.
Vendredi 22 mars. Le jour d’après. Le rêve est passé voilà quelques heures, au terme d’une rencontre frustrante qui laissera forcément un goût amer dans la bouche des joueurs, du staff, des supporters, et évidemment du sélectionneur Luc Holtz, qui n’aura pas mâché ses mots en zone mixte : « La VAR, c’est de la merde ! »
On pourrait revenir des heures et des heures sur cette rencontre, ce qui est fait est fait, et on ne peut malheureusement plus rien y changer.
Et maintenant ? Quelle est la suite ? Évidemment, il faudra d’abord digérer la déception pour tout le monde. Mais cette déception n’est-elle pas un premier signal positif ?
Ce sentiment vient évidemment du fait que l’on commençait à y croire, à cette qualif’.
Ne serait-ce pas le signe que l’équipe nationale grandit, et l’attente qui va avec également ?
Car, si l’on remonte quelques années auparavant, battre le record de points dans une campagne de qualifications aurait été célébré comme un évènement immense.
Mais aujourd’hui, les ambitions sont tout autres, et les 17 points de la campagne qualificative n’ont semble-il pas ému plus que ça les joueurs ni les supporters, dont l’objectif final était d’aller à l’Euro.
Alors que faire ? Quel avenir pour cette équipe ?
Rendez-vous en terre inconnue
Les options sont multiples, et le Grand-Duché entre pour ainsi dire dans un univers qui lui était pour l’instant inconnu : celui des équipes pouvant nourrir de l’ambition.
L’ambition d’une qualification pour une grande compétition, car avec cette campagne historique, les Roud Léiwen ont montré qu’ils étaient capables de rivaliser avec des équipes référencées sur l’échiquier européen.
La prochaine grande compétition est la plus légendaire de toutes : la Coupe du Monde.
Organisée en 2026 entre le Canada, les États-Unis et le Mexique, la coupe Jules Rimet verra pour la première fois 48 équipes prendre part à l’évènement.
L’obtention du précieux sésame ne sera pas simple, mais le format laisse à minima de l’espoir de pouvoir revivre un barrage.
12 poules de 4 à 5 équipes seront tirées au sort et seul le premier se verra qualifié automatiquement pour la compétition. Les deuxièmes, ainsi que quatre autres sélections non concernées et les mieux classées de la ligue des nations joueront les barrages, sous le même format que celui pour l’Euro.
Un total de 16 places seront donc distribuées à travers la zone Euro.
La possibilité de voir le Luxembourg se qualifier en tant que premier de poule semble compliquée, mais en étant lucide et objectif, finir deuxième de poule ne semble pas impossible, les partenaires de Laurent Jans n’étant pas passé loin pour la campagne de l’Euro. Et il resterait toujours le joker Nations League, qui permettrait en cas de bonnes performances d’aller accrocher ce barrage.
Désormais, tout dépendra de la direction que prendra la sélection.
On semble être à la croisée des chemins, et l’avenir de la sélection pour les décennies à venir se joue peut-être dans les prochaines campagnes de qualification qui arrivent.
Confirmer les belles prestations passées permettrait de crédibiliser l’équipe sur la scène européenne et même mondiale, et l’on sait que le statut peut parfois jouer un rôle, que cela soit auprès des adversaires, ou bien même parfois des officiels.
Ce groupe se connait par coeur, et a vécu cette campagne ensemble. Il s’est forgé à travers ce parcours, dans l’adversité, dans les victoires historiques, comme dans les défaites crève coeur.
Plus qu’une croyance à la qualification, Luc Holtz semble avoir créé un collectif capable de tout, comme de se remobiliser dans un match mal embarqué comme la Géorgie, où, après une première période la tête sous l’eau, ses joueurs sont revenus avec d’autres ambitions, et ne sont pas passés loin de revenir au score, si la VAR et les erreurs de jugement ne s’en étaient pas mêlées.
Cette équipe a du caractère et de l’ambition.
Et si ce premier barrage de l’histoire du pays n’était finalement que le début d’une nouvelle ère pour le Grand-Duché ?
Le livre est ouvert à la page 2024, à nos Roud Léiwen d’en écrire la suite, et de continuer à nous faire vibrer.
Boris Saint-Jalmes
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