Pour l’Euro, Mental ! se plonge dans les archives de la compétition pour vous faire revivre les moments marquants qui ont façonné son histoire. Dans ce troisème volet, cap sur la carrière de Mathias Sammer, l’icône allemande qui a porté sa nation vers le sacre continental en 1996 avant de s’adjuger le Ballon d’Or devant un certain Ronaldo (le Brésilien, pas le Portugais !)
Mathias Sammer s’inscrit sans aucun doute dans la lignée des légendes du football allemand, aux côtés de Franz Beckenbauer, Lothar Matthäus ou encore Gerd Müller. Né en 1967 à Dresde, il débute sa carrière professionnelle dans ce même club, dont son père est entraineur, en 1985, à l’âge de 18 ans. Malgré un talent indéniable, ses débuts sont loin d’être idylliques. Son statut de « fils de » lui attire les critiques des supporters, qui voient en son recrutement un acte de favoritisme.
Cela ne l’empêche pas, dès sa première saison, de remporter la coupe de RDA face au Dynamo Berlin. Il confirme son immense potentiel en devenant champion d’Europe des moins de 18 ans avec l’Allemagne de l’Est face à l’Italie, où il inscrit le deuxième but de cette finale. Sa fulgurante ascension le mène à sa première sélection en équipe nationale A de RDA, à seulement 20 ans, lors d’un match éliminatoire de l’Euro 1988 contre la France de Michel Platini.
L’année 1989 marque un tournant majeur dans la vie de Sammer, comme pour l’ensemble du peuple allemand. La chute du Mur de Berlin ouvre de nouvelles perspectives et lui permet de franchir le pas vers l’Ouest où il rejoint alors le VfB Stuttgart. Après deux saisons marquées par un titre de champion d’Allemagne en 1992 et une finale de l’Euro perdue face au Danemark, il quitte son pays natal et s’engage avec l’Inter Milan. Une épopée de courte durée puisqu’après six mois et onze match disputés il retourne en Allemagne pour rejoindre le Borussia Dortmund.
Le Kaiser de Dortmund
C’est à Dortmund que Sammer va écrire sa légende. Reconverti en libéro par l’entraîneur Ottmar Hitzfeld, dans un 5-3-2 (qui se transforme en 3-5-2 dès que le ballon est récupéré) il devient le véritable chef d’orchestre de l’équipe. Sa capacité à casser les lignes et à trouver ses coéquipiers avec justesse, alliée à son sens du collectif aiguisé en font la nouvelle star du football allemand. Comparé à Franz Beckenbauer, il est surnommé « le Kaiser de Dortmund » mais la ville de la Ruhr, lui préfère « der Roter Baron », le Baron Rouge (dû à sa chevelure rousse).
Devenu un véritable électron libre entre l’attaque et la défense, il est l’un des grands artisans du titre obtenu en 1995 où il est élu meilleur joueur allemand de l’année. L’année suivante, il conquiert l’Europe avec l’Allemagne et reçoit le Ballon d’Or devant Ronaldo et Shearer (il fait partie des trois seuls défenseurs à avoir remporté ce trophée avec Beckenbauer en 1972 et 1976 et Cannavaro en 2006).
En 1997, au sommet de son art il décroche la prestigieuse Champions League avec son club de toujours. Mais le destin est cruel. Blessé à répétition au genou (cinq opérations au compteur) il renonce au Mondial 1998. La Mannschaft souffrira de son absence et se fera éliminer 3-0 par la Croatie en quart de finale. À 30 ans seulement, Matthias Sammer se voit contraint de mettre un à sa carrière pour préserver sa santé. Si le poste de libéro meurt à petit feu… la légende de Matthias Sammer, elle, continue de briller de mille feux.
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