Pour ce sixième volet des histoires de l’Euro, retour sur l’unique triomphe des Pays-Bas dans une compétition internationale.
Juin 1988, le 8e championnat d’Europe de l’Histoire est sur le point de commencer en Allemagne de l’Ouest. Même si la France, tenante du titre, manque à l’appel, le plateau de cet Euro n’en reste pas moins alléchant. Aux côtés des Allemands et du petit poucet irlandais, figurent l’Espagne, l’Italie, le Danemark, l’Angleterre, l’URSS et enfin les Pays-Bas dirigés par le sélectionneur Rinus Michels.
Reconnu pour son approche tactique inégalable, l’entraineur est l’architecte du « football total » avec l’Ajax, le FC Barcelone et les Oranje, et a la lourde tâche de ramener son pays sur le devant de la scène européenne. Non qualifiés lors de la dernière Coupe du Monde, les Néerlandais sont pourtant loin d’être les favoris de la compétition.
Une tendance qui se confirme dès leur premier match avec une défaite face à l’URSS (1-0). Pour espérer rejoindre les demi-finales, les Bataves doivent impérativement l’emporter face aux Three Lions. Les Oranje ne tremblent pas et terrassent leur adversaire (3-1) grâce à un triplé de Marco Van Basten, puis viennent à bout de l’Irlande (1-0) pour rejoindre le dernier carré de la compétition.
Une revanche contre l’Allemagne de l’Ouest
Face à eux se dresse l’Allemagne de l’Ouest, pays hôte de cet Euro. Une rencontre au goût de revanche, les Néerlandais ayant toujours en tête le douloureux souvenir de la finale du Mondial 1974 où Beckenbauer et Gerd Muller avaient privé la génération de Johan Cruyff du titre suprême. Si l’atmosphère est électrique, le match lui se résume d’abord à une histoire de pénaltys, un de chaque côté. On semble alors se diriger vers la prolongation lorsque l’inévitable Van Basten sort de sa tanière et inscrit le but de la victoire à moins de deux minutes du coup de sifflet final, délivrant son pays qui n’avait plus battu la Mannschaft depuis 32 ans.
Au Stade Olympique de Munich, les Pays-Bas retrouvent leur bourreau soviétique en finale. Le match met du temps à démarrer mais les hommes de Rinus Michels prennent l’avantage grâce à Ruud Gullit à la demi-heure de jeu. La suite appartient à l’histoire. Les Pays-Bas font le break grâce à une reprise de volée d’anthologie de Van Basten depuis le côté droit de la surface, dans un angle presque impossible, qui finit par se loger dans la lucarne opposée du gardien soviétique.
Avec cinq buts en autant de rencontres, le jeune attaquant du Milan AC, surnommé le Cygne d’Utrecht pour son élégance sur le terrain, éclabousse cette campagne de toute sa classe et remportera deux Ballons d’Or dans la foulée, puis un troisième en 1992. Cet éclair de génie assomme l’URSS, qui participe là à son dernier Euro. Cette victoire (2-0) sacre une immense nation de football qui peut enfin se vanter de trôner sur le toit de l’Europe.
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