Après presque un mois de compétition, ils ne sont plus que quatre. Quatre équipes derrière lesquelles autant de nations prêtes à exulter en cas de sacre final. L’occasion de se prêter au jeu de l’analyse, avec des rencontres particulièrement accrochées au programme.
Espagne – France
L’eau contre le feu. La lumière contre l’obscurité. La défense contre l’attaque. Les qualificatifs et autres métaphores ne manquent pas pour imager cette première 1/2 finale qui attend les fans de football ce mardi.
D’un côté, l’Espagne, équipe la plus séduisante du tournoi, ayant montré à toute l’Europe du football qu’elle avait été capable de se moderniser sans se renier. De plus, les hommes de De la Fuente ont renvoyé une sensation de maitrise impressionnante, ce qui n’était pourtant pas gagné au vu du parcours qui attendait la Roja. Croatie, Italie, Albanie, Géorgie et Allemagne, toutes battues, le tout en offrant un beau spectacle et en encaissant deux petits buts. Ce 1/4 contre les Allemands faisait même figure de finale avant l’heure, et les Espagnols ont réussi à sortir vainqueurs grâce à une tête de Merino au bout de la prolongation. Cette victoire n’aura cependant pas été sans conséquence que ce soit d’un point de vue physique, où Nacho et Ruiz sont sortis du terrain en boitant bas et où Pedri a vu son Euro prendre fin sur une vilaine intervention de Kroos, mais également d’un point de vue des suspensions, Carvajal et Le Normand ayant écopé de cartons qui les priveront de cette rencontre.
Méfiance donc pour Morata et les siens, d’autant qu’ils vont probablement faire face à leur antagoniste. Le boss final de fin de jeu, l’équipe capable d’annihiler n’importe quelle armada offensive qui lui a été présentée jusque-là : la France. Les Bleus sont sur un Euro aussi terne dans le contenu qu’efficace d’un point de vue comptable, les hommes de Deschamps ayant rejoint les 1/2 finale en ne marquant tout simplement aucun but dans le jeu, 2 CSC et un penalty de Mbappé ayant fait trembler les filets depuis le début de la compétition, une première dans l’histoire de la compétition. Oui mais voilà, avec une défense de fer (un but encaissé) et des joueurs qui se révèlent pour leur premier tournoi dans la peau de titulaire (Maignan, Koundé, Saliba), la bande de Deschamps fait encore et toujours partie des prétendants finaux au titre suprême, le sélectionneur ayant poussé à son paroxysme le paradigme selon lequel la victoire devait être la seule préoccupation de son équipe. Très souvent placé sur les derniers grands tournois, et malgré des leaders en perdition (Griezmann, Mbappé, Giroud), DD la gagne semble encore avoir trouvé la formule pour faire en sorte que tout cela se passe bien pour ses joueurs, bien que la manière et le plaisir de voir jouer son équipe ne soit clairement pas sa préoccupation première. Peu importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse dit le proverbe. Ses joueurs ne dévieront pas de leurs préceptes qui les ont guidés jusque-là, ce qui pourrait finir par les perdre. Ils sont prêts à prendre le risque, à voir désormais si l’Espagne sera assez forte pour faire vaciller ce fort français, pour l’instant imprenable.
Pays-Bas – Angleterre
L’autre partie de tableau semblait plus ouverte aux surprises, notamment grâce à la dynamique initiée par les équipes en phase de poule, mais on se retrouve finalement avec deux des plus gros CV qui sont au rendez-vous des demies. Les néerlandais ont démarré en demi-teinte, la faute notamment à un dernier match de poule qui les aura vu perdre face à une très belle équipe d’Autriche. À qui perd gagne pour les hommes de Koeman, puisque cette qualification en statut de meilleur troisième leur aura offert une partie de tableau très ouverte, la Roumanie et la Turquie leur étant opposé respectivement en 1/8 et en 1/4 de finale. Une aubaine dont Van Dijk et les siens auront su profiter, montrant beaucoup de maitrise face aux Roumains, et un peu moins face aux Turcs, même si l’issue de la rencontre fut finalement assez logique. Malgré une équipe encore assez jeune en terme d’expérience commune, et un fond de jeu qui interroge toujours, les Bataves, portés notamment par un Cody Gakpo en pleine forme et qui n’est pas loin d’être l’un des meilleurs joueurs du tournoi, peuvent se prendre à rêver du titre, mais il leur faudra pour cela venir à bout d’un gros morceau. Car c’est dans un premier temps l’Angleterre qui les attend, toujours composée de sa pléiade de stars. Les hommes de Gareth Southgate, toujours aussi critiqué au pays, sortent de deux prolongations disputées et vont forcément sentir le contrecoup physique arriver, eux qui ne semblaient déjà pas bien frais au début du tournoi. Mais les Three Lions ont dans leur rang des joueurs de classe mondiale, capables de faire basculer des rencontres à n’importe quel moment, et ce, malgré un jeu collectif peu appétissant. Jude Bellingham en est l’incarnation, lui qui, pourtant cramé, a sauvé toute une nation en 1/8 avec sa reprise de volée inscrite contre la Slovaquie, de même que Bukayo Saka qui a égalisé face à la Suisse d’une frappe limpide, dans une rencontre qui paraissait bien mal embarquée après l’ouverture du score d’Embolo, pour finalement l’emporter aux tirs aux buts. Kane et les siens sont des survivants. Ils se sont vus dehors à plus d’une reprise, et avancent désormais avec l’énergie de l’équipe passée par toutes les émotions, et qui semble de plus en plus capable d’aller soulever le trophée. Une rencontre qui ne sera peut-être pas un sommet de football, mais qui devrait, pour sûr, nous tenir en haleine jusqu’au bout.
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