Après onze matchs de championnat de France troisième division (il en reste six), quel regard portez-vous sur la saison du Tornado ?
Nous sommes déjà contents de pouvoir jouer dans ce contexte sanitaire et avec un peu de public, même si nous sommes limités à 200 personnes. Mais là, avec la 2G+, ce protocole, tous les tests que l’on doit réaliser, pfff… Cela devient compliqué. Il faut avoir le personnel, la structure pour assumer. Vivement que l’on sorte de tout ça. Sur le plan sportif, nous réalisons la plus mauvaise saison depuis trois ou quatre ans. Nous avons très mal commencé, mais il faut dire que nous avons perdu sept joueurs pour diverses raisons (transferts, des jeunes qui sont partis faire leurs études à l’étranger dont notre meilleur jeune, David Church, des joueurs cadres qui ont pris leur retraite), donc cela fait beaucoup pour nous. Nous avons aussi eu du mal à recruter pour compenser ces départs, le réservoir de joueurs disponibles n’est pas énorme. Nous avons quelques bons jeunes mais ils ne sont pas encore complètement mûrs pour ce niveau. Mais c’est souvent comme ça, après un bon cycle de cinq ou six années, nous connaissons toujours un creux, une transition difficile.
Justement, quel est aujourd’hui le profil des joueurs qui composent l’équipe première ?
Du côté des étrangers, il s’agit souvent de joueurs qui viennent travailler ici et qui ont un bon niveau de hockey. Nous avons par exemple une forte communauté scandinave au Luxembourg et nous récupérons souvent des bons joueurs qui ont évolué en deuxième ou troisième division suédoise, ce qui représente déjà un excellent niveau. C’est du quasiment 50/50 avec les joueurs luxembourgeois, des jeunes formés aux Huskies (un club spécifique dédié aux jeunes des U7 aux U17 créé il y a quelques années et qui évolue également en championnat de France) et qui rejoignent l’équipe première du Tornado.
Quels sont les objectifs à ce stade de la compétition ?
On sait que les playoffs c’est foutu pour cette année. On n’était pas si loin de certaines équipes lors de nos derniers matchs où l’on a, certes, perdu, mais avec des écarts resserrés. Mais comme je l’ai dit, il nous manque encore trop de joueurs pour retrouver notre niveau. On joue aussi la LHL (ligue luxembourgeoise) qui connaît sa première vraie saison complète cette année et rencontre un très grand succès. Lors du dernier match contre les Beaufort Knights, on a reçu 700 spectateurs, davantage qu’en championnat de France. Cette compétition se joue à huit équipes réparties en deux divisions. Au final, notre objectif est de limiter les dégâts et d’assurer un peu de spectacle pour notre public et notre image. On a des sponsors derrière nous donc on se doit de ne rien lâcher.
Sur quoi le club (actuellement 200 licenciés) doit-il principalement progresser ?
Nous devons avoir une meilleure entente avec les Huskies. Ce n’est pas évident que l’on soit deux clubs séparés (à la base, cette scission s’est faite uniquement pour obtenir davantage d’heures de glace). Les jeunes ne s’identifient pas vraiment au Tornado et il s’agit d’un problème selon moi. A terme, je pense que l’on doit revenir à un seul club. Nous devons également changer quelque chose dans notre recrutement afin d’être plus attractifs. Peut-être en payant certains joueurs ou, en tout cas, en faisant en sorte qu’ils obitennent une sorte de compensation, de récompense. Nous avons pas mal de retours de bons joueurs, qui ont encore le niveau, qui arrêtent en équipe première car cela représente beaucoup d’investissement sans de réelles contreparties. Il faut vraiment que l’on travaille là-dessus.
Quelles sont les principales difficultés que vous rencontrez ?
Le recrutement du coup et les heures de glace. Il nous faudrait plus de glace disponible. Il nous faut tout simplement plus de patinoires dans le pays. Nous avons cinq équipes adultes rien qu’au Tornado et on ne sait plus quoi faire. S’il y avait davantage de patinoires, il y aurait plus de clubs… Là on atteint clairement des limites de capacité. Nous rencontrons un autre problème de taille : avec le Covid, le bénévolat s’est effondré. Il y a moins de monde pour aider, les gens sont moins motivés. Alors que, paradoxalement, avec toutes les mesures sanitaires et les contraintes nous avons plus de travail ! C’est très dur, cette question représente un gros challenge pour nous.
Où en est le hockey luxembourgeois aujourd’hui ?
On est très content de l’évolution des dernières années. On va organiser les championnats du monde troisième division, qui étaient prévus l’année dernière mais que l’on décale au mois d’avril prochain. Et nos U18 vont participer aux championnats du monde troisième division B en Bosnie. Nous avons aujourd’hui 500 licenciés à travers le pays, voire un peu plus. C’est vraiment très positif pour une petite communauté comme nous, et c’est même phénoménal avec seulement deux patinoires ! Le niveau de l’équipe nationale a baissé car, là aussi, nous avons perdu beaucoup de joueurs. Mais nous n’allons pas nous plaindre !
Vous affrontez les Dammaries Caribous ce samedi, à 19h, un match à votre portée ?
On a quelques joueurs positifs au Covid, d’autres sont blessés comme notre gardien numéro un et notre Finlandais, donc on va voir ! Après, on joue toujours pour gagner !
Mental Médias SARL
15 Rue Emile Mark
L-4620 Differdange LUXEMBOURG
m : moien@mental.lu