Van der Weken : une saison en or

C’était il y a presque 5 ans : Mental! faisait sa couverture sur une jeune femme prometteuse qui prenait la relève de Tiffany Tshilumba à l’aube de ses 20 printemps. Retour sur le parcours fulgurant de la Flèche du Nord qui a dépassé toutes les espérances pour réaliser son rêve olympique.

Portrait d’une fusée

Septembre 2019 : son entraîneur Arnaud Starck promettait qu’elle pourrait un jour « passer sous la barre des 11,30s » au 100m. Cinq années plus tard, Patrizia Van der Weken a pulvérisé tous les pronostics et s’invite désormais régulièrement à la table des plus grandes coureuses du continent. À cette époque pourtant, elle se donnait déjà l’ambition de participer à Paris 2024, en se fixant l’objectif de franchir d’ici là un cap dans sa carrière. C’est chose faite depuis longtemps à présent pour la native d’Hosingen qui a fait ses armes au C.A.P.A. Ettelbruck et est devenue la star de toute une nation, en passant sous la barre des 11,30 dès 2022, et en décrochant son ticket pour la capitale française depuis plus d’un an.

Une qualif précoce

Une qualification olympique décrochée en effet dès l’été 2023, six mois avant d’être rejointe par le vétéran Bob Bertemes. Du haut de ses 23 ans, Patrizia Van der Weken a vécu une saison 2023 complètement dingue, améliorant à chaque compétition ses références et revoyant sans cesse ses objectifs à la hausse. Le 24 mai, elle établissait un nouveau record du Luxembourg avec 11,18s en Italie, puis 11,12s et quelques jours plus tard 11,11s à Malte. Elle signait le 2 juillet un chrono de 11,05s aux 100m dans les séries du Resisprint en Suisse, synonyme de ticket pour Paris 2024, deux semaines après avoir écrasé son record personnel avec un temps de 11,02s en Allemagne, et un mois avant de remporter se breloque d’or aux Jeux Mondiaux Universitaires en Chine.

Saison dorée

Comment faire mieux en 2024 ? Battre ses propres records, encore et encore, jusqu’à atteindre le seuil des 11 secondes le 9 juin en demi-finale des Championnats d’Europe, et entrer dans la légende des sprinteuses capable de passer sous cette barre fatidique. Tout donner en indoor en début de saison, travailler au maximum l’explosivité sur 60m et passer la ligne en 7,09s devant son public lors du CMCM Meeting dès le 21 janvier. Mettre l’accent sur l’accélération dans le 200m short track et une claque au passage à son temps de référence (23,29s). Être la première athlète luxembourgeoise qualifiée pour une finale des Mondiaux en salle et terminer 7e de la compétition à Glasgow. Ou encore passer du Top 7 européen sur 100m au top 4 à Rome en frôlant la médaille d’argent pour un minuscule centième… Remporter sa première Diamond League à Paris à un mois des Jeux ? Rien n’arrête la Flèche du Nord, bien décidée à concrétiser ses rêves les plus fous.

Le rêve d’une médaille

Car l’important, pour une telle compétitrice, ce n’est pas de participer, n’en déplaise à la devise canonique des premières olympiades modernes. On n’arrive pas à ce si haut niveau d’exigence en se contentant de faire bonne figure, et Patrizia Van der Weken ne sera pas satisfaite d’une simple présence de façade en séries. « Une demi-finale [olympique] est à envisager » se confiait à nous avant Glasgow celle qui ne veut « se mettre aucune limite », encore moins quand il s’agit de réaliser son rêve de petite fille. Elle nous assurait avec espièglerie : « soyons fous! ». Il faut ce grain de folie pour toucher au sommet, pour déplacer des montagnes et repousser les barrières physiques et mentales qui l’ont jusqu’à présent empêchée d’atteindre les 10 secondes au 100m. Un rêve auquel tous les supporters du Grand-Duché sont prêts à apporter leur voix et leurs encouragements ce week-end au Stade de France, où sa famille et ses amis seront réunis afin de la porter encore plus vite vers la ligne d’arrivée.

CV

Nom : Van der Weken
Prénom : Patrizia
Profession : Étudiante en MBA International Sport Management and Digitalisation
Née le : 21 novembre 1999
Records personnels :
60m : 7,09
100m : 11,00
200m : 23,19
Meilleures performances :
1e des Jeux Mondiaux Universitaires (2023)
4e aux Championnats d’Europe (2024)
7e aux Jeux Mondiaux indoor (2024)
5 titres nationaux
10 titres nationaux indoor