Pour les débuts du club en D2 française aujourd’hui, celui qui a réussi à faire monter le Tornado Luxembourg en D2 française revient avec nous sur sa vision pour le club de la capitale ainsi que pour l’ensemble de hockey luxembourgeois.
Comment évaluez-vous la saison passée et quelle sont vos satisfactions par rapport à ce que vous avez accompli ?
Je vais même parler des deux dernières saisons. Nous avons travaillé depuis mon arrivée à Luxembourg sur la structuration et le fonctionnement au sein du club. Le leitmotiv qui nous a suivi et qui continue à nous suivre est de toujours augmenter le niveau. Les résultats obtenus l’année passée avec le Tornado ou encore avec l’équipe nationale sont une conséquence de notre travail de structuration dans le fonctionnement. On est bien évidemment heureux des résultats sportifs puisque c’est ce que les gens voient de l’extérieur. Les résultats sont également bons chez les jeunes, ce qui est peut-être moins visible mais tout aussi important pour le développement du hockey ici.
Pouvez-vous nous expliquer quels ont été les objectifs fixés par la fédération concernant le hockey luxembourgeois et son développement ?
Tout d’abord, nous n’avons pas fixé d’objectif précis en terme de résultats sur le volet sportif. L’objectif est plutôt de faire progresser le niveau général du hockey sur glace, accroitre l’interêt des gens pour ce sport et également d’obtenir de bons résultats d’un point de vue sportif. Cette année, nous sommes représentés par trois équipes nationales dans divers championnats du monde (séniors, U20 et U18), ce qui est historique pour le pays. J’ai eu la chance de réaliser une belle carrière en France, et je suis très satisfait de pouvoir partager mon expérience ici au Luxembourg, que ça soit avec la fédération ou avec les clubs du pays. Même si j’ai un rôle de Directeur Technique National, je me vois plus comme un couteau suisse (rires).
« Cette année, nous sommes représentés par trois équipes nationales dans divers championnats du monde »
Comment se passe la préparation de la saison après cette promotion en D2 ?
La montée en D2 nous pousse à changer beaucoup de choses. Notre mode fonctionnement, nos infrastructures, nos moyens… Nous ne sommes pas encore tout à fait au niveau des standards des clubs de D2. Ce n’est pas parce que nous ne voulons pas, mais bien parce que cela prend du temps. C’est aussi lié à une culture très ancrée dans le hockey luxembourgeois, où nous avons longtemps végété dans notre niveau, sans vouloir manquer de respect.
Quels sont vos objectifs pour la saison ?
Notre objectif premier reste le maintien en D2. Si on arrive à trouver une bonne dynamique avec tous les acteurs du hockey au Luxembourg et que nous nous mettons à travailler tous ensemble, je ne vois pas de limite pour le hockey luxembourgeois. Nous avons beaucoup de ressources à disposition, mais il faut désormais bien les utiliser.
Vous avez l’impression que les communes par exemples sont plus enclins à travailler avec vous, parce qu’elles voient que c’est un projet sérieux ?
J’attends de voir les résultats de tout le travail qui se met en place, mais je suis plutôt optimiste, même si, pour le moment, c’est un peu en stand-by. Nous sommes par exemple le seul club dans notre championnat qui ne bénéficie pas de locaux dédiés aux clubs professionnels, ou encore le seul qui ne rémunère pas nos joueurs, ce qui reste une fierté car ça montre aussi la qualité du travail accompli. J’ai très peu de contacts avec les institutions, je pense que tout le monde fait de son mieux, mais je pense également qu’on pourrait aller bien plus vite et assez facilement dans un très bon niveau si on s’asseyait autour d’une table pour discuter, afin de mettre en place les objectifs et les nécessités que nous avons.
Mon objectif premier n’est pas uniquement de briller avec le Tornado, c’est aussi de créer une plateforme pour que les jeunes luxembourgeois puissent rester chez nous et évoluer à un bon niveau. Les meilleurs talents que nous avons aujourd’hui ne restent pas car nous ne pouvons proposer un niveau convenable, et cela mène même parfois à l’arrêt total de la pratique.
« Mon objectif premier n’est pas uniquement de briller avec le Tornado, c’est aussi de créer une plateforme pour que les jeunes luxembourgeois puissent rester chez nous et évoluer à un bon niveau. »
En ce qui concerne l’équipe, êtes-vous satisfait de votre effectif ou auriez-vous souhaité quelques renforts supplémentaires ?
On est arrivé dans une situation compliquée, mais finalement assez logique. Cette année, la fédération française a mis en place le règlement de JFL (Joueur Formé Localement), ce qui veut dire qu’on ne peut avoir que 5 joueurs étrangers dans l’effectif, le reste devant être des joueurs formés localement (minimum 3 ans de formation dans le pays avant les 20 ans). Forcément, c’est particulier pour nous au Luxembourg, puisque nous avions beaucoup de joueurs étrangers qui étaient là pour raisons professionnelles et qui évoluaient au club. Nous avons dû nous mettre aux normes, et cela a donc chamboulé l’effectif, puisque nous avons 6 ou 7 joueurs que ne pouvions plus utiliser suite à cela.
Étant donné qu’il est difficile de trouver des joueurs luxembourgeois, nous avons recruté des joueurs français et nous avons notamment fait venir quelques joueurs en provenance d’Amnéville. C’était délicat car nous sommes l’un des seuls clubs de cette division à ne pas offrir de salaire aux joueurs, ce qui découle forcément sur l’attractivité du club. Nous ne sommes pas au même niveau que les autres sur ce point là.
Considérez-vous que l’équipe est meilleure que la saison dernière ?
Je pense que nous avons un groupe plus homogène que la saison passée. Nous avons trois lignes compétitives, après il faudra jouer quelques matchs pour pouvoir nous situer par rapport aux autres équipes. Nous avons moins de grosses individualités mais cela a été fait au service d’un collectif plus fort selon moi. Je pense que nous avons une équipe qui devrait, au meilleur des cas, jouer le milieu de classement, avec l’objectif de se maintenir en priorité.
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