François Manti : « Je ne démarre jamais une saison sans un maximum d’ambition »

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Après une saison passée auréolée d’un titre de champion national, l’entraineur de Grengewald revient avec nous sur la mise de côté de l’Europe, le bilan de la saison passée, et ses ambitions pour une saison qui s’annonce, selon ses dires, plus serrée que la précédente.

Quel est le bilan que vous faites de la saison passée ? Gardez vous plutôt le positif avec ce titre de champion et cette saison régulière où vous êtes restés invaincus, ou bien cette défaite en coupe contre Dudelange qui a du mal à passer ?
C’est un mélange des deux, car la Coupe est toujours un évènement important au Luxembourg, et pour chaque basketteuse, c’est toujours un titre important. Mais cela ne doit pas gâcher le plaisir d’avoir fait une saison presque parfaite, avec seulement trois défaites (ndlr: deux en finale des playoffs face à Dudelange et une défaite en finale de Coupe encore face à Dudelange). Nous avons également empoché une victoire en coupe d’Europe, et n’étions qu’à quelques secondes d’en avoir une deuxième, ça reste magique et je garde un très bon souvenir de la saison passée. Il faut aussi rappeler qu’on n’est pas passé loin de ne pas être champion et de n’avoir aucun titre malgré ce beau parcours. Avec du recul, j’aurai préféré perdre plus de matchs mais avoir une fin de saison plus tranquille.

À propos de la Coupe d’Europe, il n’y en aura pas cette saison, quelle est la situation ?
Il n’y aura effectivement pas de Coupe d’Europe cette année, et je pense qu’il n’y en aura plus, en tout cas dans un avenir proche. Il y a plusieurs raisons à cela. La première est évidemment que ce sont des déplacements très onéreux. Il faut également une équipe pour jouer en Coupe d’Europe, ce qui demande un nombre important de joueuses disponibles. Se déplacer trois fois à l’étranger et être absent plusieurs jours de suite n’est pas permis à tout le monde. Nous sommes encore dans le sport amateur avec des gens qui ont des contraintes et qui ne peuvent évidemment pas tous se rendre disponible à chaque fois. Les deux arguments mélangés font qu’il n’est pas possible de participer à cet évènement, et c’est évidemment dommage.
Ce que j’aurai aimé voir, c’est potentiellement avoir une équipe luxembourgeoise qui regroupe les meilleurs talents pour disputer la compétition. Ça aurait fait partager les frais et il y aurait également eu plus de personnes disponibles pour disputer les rencontres, et nous aurions également eu un meilleur niveau avec les meilleures joueuses des deux équipes. Après, ce n’est qu’une idée.

« Il n’y aura effectivement pas de Coupe d’Europe cette année, et je pense qu’il n’y en aura plus, en tout cas dans un avenir proche. »

Quelles sont les ambitions pour ce nouvel exercice ?
Pour ceux qui me connaissent, je dirai que je ne démarre jamais une saison sans le maximum d’ambitions et de perspectives pour la saison. Nous voulons de nouveau décrocher une saison parfaite avec trois titres à remporter. On a déjà remporté le premier trophée avec la Supercoupe, il nous reste désormais à aller chercher les deux autres, qui sont le championnat et la Coupe. Quand on investit autant de temps et d’énergie dans tout ça, je crois qu’on ne peut pas avoir d’autre ambition que cela. Sinon, il y a la chasse, la pêche, la philatélie ou encore plein d’autres choses (rires).

Les ambitions sont évidemment légitimes, mais il y aura des concurrents coriaces en face, que pensez-vous de ces équipes ?
Sans faire offense à personne, je pense pouvoir dire que la saison passée, le basket féminin luxembourgeois était concentré sur deux clubs (ndlr : Hostert et Dudelange), et je crois que ces deux équipes étaient une marche au-dessus des autres, même si Bertrange n’était pas si loin. Il y avait un gap entre nous, Dudelange et les autres. Je pense que pour cette saison, il y a d’autres clubs qui vont se mêler à la lutte pour le titre, puisque certaines équipes se sont bien renforcées, tandis que Dudelange et nous-même avons changé nos effectifs, et je pense donc que l’écart s’est réduit avec des équipes comme Bertrange, Contern ou encore Steinsel. Je pense que ces 5 équipes seront à la lutte et Esch, Musel Pikes et Wiltz seront, selon moi, un cran en dessous. Je me dis que les cinq équipes mentionnées précédemment seront à la bataille pour les quatre premières places.

« La saison passée, le basket féminin luxembourgeois était concentré sur deux clubs »

Malgré ce groupe de 5, Dudelange reste bien votre principal concurrent ?
Je ne crois pas. Peut-être que la saison me donnera tort, mais je pense que Bertrange fait partie des grands favoris à la victoire finale. Peut-être qu’il y aura encore un match Grengewald-Dudelange pour les titres, mais de mon côté, je ferai quand même une petite place à Bertrange, qui me parait très costaud sur le papier.

Pour ce début de saison, êtes-vous satisfait de la forme de vos joueuses et de la préparation ?
Pas vraiment, car nous n’avons pas eu de préparation. J’ai un groupe qui est complètement nouveau avec un mélange de très jeunes joueuses, qui ont participé au championnat d’Europe des moins de 16 ans et qui ont terminé la compétition le 26 août. Il y a eu des vacances après, ce qui fait que cela a compliqué la présaison. Nous sommes donc toujours en phase de préparation, et nous avons aussi pas mal de soucis au niveau des blessures. Je pense donc que nous arriverons à notre apogée en 2025, après les fêtes de fin d’année.

Êtes-vous satisfait de votre effectif à l’instant T au niveau de sa composition ?
J’oserai peut-être dire que l’on n’est pas plus faible que l’année dernière. Je ne sais pas si on est plus fort, mais nous ne sommes pas plus faible. Nous avons cependant un manque certain, puisque ne nous n’avons pas remplacé Samantha Logic au poste 1, et c’est le poste qui nous fait le plus défaut, car nous n’avons pas de meneuse de formation et d’expérience. C’est donc une manière différente de gérer le groupe et de trouver des solutions. Il n’empêche que nous avons récupéré des bonnes joueuses comme Jovana Jaksic notamment. Mais forcément, sans meneuse, il y a une partie de « freestyle » que je vais tolérer plus qu’en temps normal.