Jodel Dossou : « J’avais besoin d’un nouveau challenge qui me permettait de me surpasser »

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Le très aérien offensif passé par Clermont tentera de retrouver du rythme à l'Est du pays. © AFP

Arrivé en fin de mercato à Rosport, l’international béninois aux 63 sélections est revenu sur les conditions de son arrivée surprise au Grand-Duché. Avec l’ambition de relancer sa carrière pour retrouver un monde professionnel sur lequel il n’a pas fait une croix. 

Comment t’es-tu retrouvé à venir te relancer ici au Luxembourg ? Comment se sont fait les premiers contacts ? 
Lorsque que j’étais à Clermont en Ligue 1, on avait changé de système de jeu et on était passé en 3-5-2 et comme je jouais beaucoup sur le côté, le coach a voulu me faire jouer en piston mais j’ai refusé, et j’ai donc par la suite eu une belle offre de Sochaux et je suis donc parti là-bas. On a fini la saison et on devait monter mais ça ne s’est pas fait. Ceux qui ont repris le club ont voulu baisser mon salaire mais j’ai refusé et j’ai donc été mis à la cave pendant un an où j’ai très peu joué. Je continuais à jouer avec l’équipe nationale où je faisais de belles performances face à des équipes référencées du continent africain (Nigéria, Afrique du Sud) mais les clubs étaient malgré tout réticents à l’idée de me laisser ma chance. Par conséquent, je me suis retrouvé au dernier jour du mercato et on a trouvé un accord avec Sochaux qui devait se libérer de moi pour pouvoir passer la DNCG. Je n’ai pas pu trouver d’autre projet, et j’ai finalement dû signer à Toulon, où j’ai fait deux mois pour rester en forme avec eux, mais où j’avais prévenu le club que si je trouvais un challenge plus intéressant, je partirai. Et c’est à ce moment-là que Rosport a contacté mon agent. Le projet m’intéressait et j’ai eu un bon feeling avec le coach Martin Forkel, que je remercie car c’est grâce à lui que je suis là également. Ça s’est fait comme ça, et j’ai donc accepté les conditions du club pour ce nouveau challenge. 

« Au Red Bull Salzbourg, j’ai pu côtoyer Sadio Mané qui est resté un bon ami »

Quel est le projet que le club t’a vendu ?
L’objectif est évidemment dans un premier temps de se maintenir, et comme Rosport est un club ambitieux, on va essayer de finir dans le haut du tableau. C’est ce qui m’a intéressé ici, car j’ai déjà eu une expérience de montée avec Clermont, et je me suis retrouvé un peu dans les ambitions du club. J’avais besoin d’un nouveau challenge qui me permettait de me surpasser et d’aller chercher dans mes tripes. 
J’ai joué plus de 8 ans en Autriche, notamment au Red Bull Salzbourg où j’ai pu côtoyer Sadio Mané qui est resté un bon ami, donc je connais déjà la mentalité et le style de jeu. J’ai également un entraineur allemand en équipe nationale avec Monsieur Gernot Rohr, qui m’a beaucoup soutenu et qui a toujours cru en moi et que je remercie au passage. Rosport m’a fait confiance et m’a offert un beau projet, donc à moi de leur rendre cette confiance donnée. 

Tu évoques ton sélectionneur Gernot Rohr : as-tu pu échanger avec lui sur ton choix de rejoindre Rosport ? 
J’ai évidemment discuté avec lui et il m’a soutenu dans mon choix. Comme je n’avais pas de club, il m’a conseillé de trouver quelque chose avec un projet qui restait intéressant et que le plus important était de jouer, car rien ne remplace les matchs. Il m’a toujours appelé en équipe nationale car il avait confiance en moi et je lui ai toujours bien rendu en étant décisif. Quand l’opportunité Rosport s’est présentée, il m’a dit que c’était un bon challenge, car on parle d’une équipe en première division avec un bon niveau, qui me permettrait de bien me relancer. Il faut désormais que je prouve à tout le monde que je n’ai rien perdu de mon talent et que je peux toujours évoluer à un bon niveau. 

Quelle est la durée du contrat que tu as signé ici ? 
J’ai signé jusqu’à la fin de saison et après on verra ce qui peut venir plus tard.

Tu parles de te relancer, je suppose que tu ambitionnes de retrouver le monde professionnel ? 
Bien sûr, car je n’ai que 32 ans (rires). J’ai une bonne hygiène de vie, j’ai de l’expérience, je suis vice-capitaine du Bénin et nous sommes qualifiés pour la CAN. Donc j’ai des projets et beaucoup de challenges qui m’attendent et c’est désormais à moi de beaucoup travailler pour me mettre au niveau pour tout ça. 

Tu viens à peine d’arriver, mais que connaissais-tu du Luxembourg avant de débarquer et quelle image as-tu du championnat avant de faire tes grands débuts ce week-end ? 
Pour être honnête, je ne connaissais pas le championnat avant d’arriver. J’ai fait un match contre une équipe de deuxième division (ndlr : victoire 3-2 contre Ettelbruck en amical) où j’ai pu marquer un but. Pour le championnat, on m’a dit que ça jouait quand même à un bon niveau, notamment en haut de tableau où les joueurs sont habitués à jouer des matchs de qualifications pour les compétitions européennes. Je pense donc que ça ne doit pas être mal, je vais voir comment ça se passe mais je peux compter sur mes coéquipiers et mon entraineur qui m’ont déjà donné quelques conseils pour réussir.

« Le groupe est top, et ce n’est pas partout comme ça donc il faut le souligner »

En parlant de tes coéquipiers et ton coach : comment se passe ton intégration au sein du groupe ? 
Déjà, je parle allemand et français donc je n’ai pas ce problème de barrière de la langue. L’intégration s’est super bien passée, tout le monde m’a mis à l’aise, et c’est comme si j’étais déjà là depuis longtemps ! Tout le monde y met du sien pour m’aider. Ça se passe super bien au quotidien à l’entrainement, donc il n’y a rien à dire, le groupe est top, et ce n’est pas partout comme ça donc il faut le souligner. 

Et au niveau des sensations sur le terrain ? Car tu arrives de Toulon où tu n’as pas pu enchainer… 
Je n’ai pas perdu mes qualités car j’ai toujours beaucoup travaillé en amont, notamment avec mon préparateur personnel. Je retrouve mes sensations puisque j’ai mis un but en amical contre Ettelbruck comme évoqué précédemment, et le week-end d’avant j’avais pu en mettre quatre, donc les sensations sont bonnes. Je peux occuper tous les postes sur le front de l’attaque, après le coach décide et moi je réponds présent. J’ai d’ailleurs pu occuper toutes les positions lors des amicaux et je suis très content car tout s’est bien passé. Cette polyvalence me permet quand même d’avoir plusieurs cordes à mon arc. 

D’un point de vue psychologique, n’est ce pas compliqué de repartir à l’échelon inférieur après avoir connu le monde professionnel ? 
Non pas du tout ! Tout le monde le sait, mais dans le football ça va super vite, donc il suffit de faire quelques bonnes statistiques sur une période et tu te relances. Tu peux monter très haut et redescendre très vite très bas, mais il n’y a pas de problème avec ça, il faut simplement garder le mental. Je travaille très dur pour revenir au très haut niveau, j’ai la chance de pouvoir jouer 3-4 années avant de penser à la retraite (rires)

« Le Mondial reste un très gros objectif pour tout le groupe puisque le Bénin ne s’est jamais qualifié pour la Coupe du Monde »

Au-delà de ton parcours en club, tu es un international confirmé, quels sont les objectifs que tu te fixes avec les Guépards du Bénin ? 
On a de grosses échéances qui vont vite arriver, avec les éliminatoires de la Coupe du Monde où nous sommes premier ex-aequo avec le Rwanda et l’Afrique du Sud. Le Mondial reste un très gros objectif pour tout le groupe puisque le Bénin ne s’est jamais qualifié pour la Coupe du Monde. On a également vu le tirage au sort de la CAN (ndlr : le Bénin sera dans le groupe D avec le Sénégal, la RDC et le Botswana) où l’on va affronter des équipes qu’on connait bien et où le niveau sera relevé. Désormais en Afrique, il n’y a plus de petites équipes. De notre côté, on va garder nos valeurs et nos principes, car on sait très bien qu’on n’a pas de Lamine Yamal ou autre, mais nous avons notre solidarité qui nous rend très difficile à bouger. On va conserver toutes ces bonnes choses pour ces deux échéances qui arrivent. 

Deux joueurs passés par la BGL Ligue à la lutte lors d’un 1/8 de finale de la CAN ? C’est effectivement déjà arrivé. © AFP

Penses-tu que la génération qui arrive actuellement au pays pourra faire aussi bien que la génération Sessegnon en 2019 avec ce quart de finale de la CAN en éliminant le Maroc en 1/8 ?
Je pense que s’ils travaillent bien, ils peuvent le faire ! Moi ça fait 14 ans que je suis en équipe nationale, donc je connais très bien la maison (rires) et je sais qu’il y a du potentiel avec beaucoup de bons jeunes. Mais attention, tout passe par le travail. On a évidemment eu un génie dans notre équipe avec Sessegnon par le passé et on peine à retrouver un joueur de sa qualité, ce qui est normal, mais on fait avec. On est là pour accompagner ces jeunes avec notre expérience. On aura un bon coup à faire à la CAN et j’espère qu’on saura saisir notre chance. 

Pour conclure sur une note plus légère, d’où te viens ce surnom du « TGV Béninois » ? 
Ce surnom vient d’un journaliste béninois, car quand j’étais plus jeune, j’allais vraiment super vite. Tout le peuple béninois m’appelle le « TGV béninois » depuis, et je porte ce surnom avec fierté. L’âge est entrain de me rattraper (rires) mais j’essaie de conserver le niveau très haut malgré tout concernant cette caractéristique qui fait ma force.

Boris Saint-Jalmes

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