Depuis le début du XXIe siècle, l’Organisation Mondiale de la Santé et les gouvernements ont mis un point d’honneur à la promotion du sport et à la lutte contre la sédentarité auprès des enfants et des adolescents. État des lieux d’un enjeu de société.
Après notre analyse de la situation au Grand-Duché, retour sur un constat global : l’école du mouvement ou mouvement pour plus de sport à l’école ?
L’OMS recommande 60 minutes d’activité physique d’intensité modérée à élevée par jour pour les enfants et les adolescents. Or, les élèves, en fonction de leur âge, passent près de la moitié de leur temps d’éveil sur les lieux d’enseignement. L’école se présente donc comme l’environnement idéal pour la mise en place de programmes de promotion de l’activité physique. Mais au-delà des bienfaits purement physiques du sport que l’on connait tous, les élèves pourraient-ils bénéficier autrement d’une pratique régulière au sein de l’école ?
Le sport et en particulier les sports d’équipe sont reconnus, notamment dans le rapport « Améliorer la pratique des activités physiques, du sport et réduire la sédentarité à l’École, un enjeu de Santé Publique » de l’Académie nationale de médecine (France, 2024), pour améliorer les fonctions cognitives et la capacité de résolution de problème des enfants.
En effet, en sport ou dans un jeu, on énonce à l’enfant les règles et l’objectif afin qu’il trouve ensuite le moyen de déjouer son adversaire ou plus généralement de trouver la solution pour gagner. C’est le même cheminement intellectuel qu’il devra faire en classe : écouter et comprendre la consigne pour ensuite l’appliquer et résoudre un problème.
L’instauration de sport et plus généralement de mouvement sur le temps scolaire permettrait d’augmenter la capacité de concentration des élèves. En effet, une recherche scientifique (« Le rôle de l’éducation physique et sportive sur les fonctions d’attention et de concentration des enfants », France, 2023) a été menée auprès d’élèves de 6 et 10 ans et a démontré que l’introduction quotidienne de danse et de yoga dans le programme de la journée permettait aux enfants de se sentir plus apaisés, plus attentifs et concentrés et surtout augmentait leur envie de se rendre à l’école le matin.
D’autres travaux, comme « Les pauses actives : Une application intensive des pauses actives au cycle 2 : une motivation, une concentration et un bien-être assurés ? » (Suisse, 2024) menés sur des élèves de 10 ans sont arrivés aux mêmes conclusions après que l’enseignante a instauré des « pauses actives » plusieurs fois par jour.
Avec les Jeux Olympiques de Paris en 2024, l’État français avait imposé à tous les collèges 30 minutes de sport par jour supplémentaires aux cours d’EPS déjà prévus. L’enquête de l’ONAPS (France, 2023) a par la suite montré que 80% des enseignants avaient observé une amélioration de l’attention, de la concentration des élèves et également du climat de la classe suite à cette mesure. Pourtant, cette directive a été abandonnée dès la rentrée scolaire 2024-2025 chez nos voisins.
Aucune étude similaire n’a été effectuée au Luxembourg, ce qui peut s’expliquer non seulement par la pluralité de systèmes concomitants et donc de différentes manières d’aborder le sport à l’école, mais aussi par une certaine frilosité face au changement et notamment la crainte de voir le sport prendre la place d’autres disciplines. On peut tout de même imaginer que les élèves luxembourgeois réagiraient de la même manière à l’augmentation de sport et de mouvement dans leur journée.
Les bienfaits du sport à l’école ne concernent pas que la santé physique des élèves mais également leur bien-être et leur capacité de concentration. Le gouvernement luxembourgeois se doit donc d’intégrer un maximum de sport et de mouvement à l’école pour que les élèves puissent profiter de leurs bienfaits.
Ysé Thomine-Desmazures
Mental Médias SARL
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