Comment avez-vous vécu ce début de saison marqué par les incertitudes liées au Covid et des annulations de meetings importants comme le CMCM ?
Au début, en décembre, tout était en ordre et j’ai fait les meetings que j’avais prévu de faire. En janvier, c’est devenu plus compliqué… La FLA a décidé d’annuler plusieurs meetings, dont le CMCM. Le CMCM, c’est vraiment dommage… C’est sûr que cela m’a compliqué la tâche, j’ai dû voyager davantage pour trouver d’autres meetings (Metz, Allemagne, etc), cela demande une autre organisation. Mais les choses ont été encore plus difficiles pour les athlètes qui n’ont pas forcément le niveau international et ne peuvent pas s’inscrire sur certaines compétitions ailleurs. Bon au final, pour moi, ça a été. C’est juste très dommage pour le CMCM…
Est-ce que ces changements et ces incertitudes changent quelque chose pour vous, athlètes de haut niveau, dans votre façon de vous entraîner et de vous préparer ?
Oui, bien sûr. C’est toujours plus facile d’avoir un planning fixe. J’ai la chance que tout se passe très bien avec mon coach, avec lequel on anticipe toujours et on trouve des alternatives en amont, dès le départ. Mais c’est sûr que cela peut être stressant et perturbant d’attendre le dernier moment pour la confirmation ou non de la tenue de telle ou telle compétition.
Tous ces bouleversements ne vous ont pas empêchée de réaliser un début de saison canon, en battant deux records nationaux au Regio 3 fin janvier, sur 60m (7 »28, vous améliorez de quatre centièmes votre propre record obtenu début janvier au Regio 2, l’ancien tenait depuis 2015 et appartenait à Tiffany Tshilumba en 7 »38) et sur 50m en courant en 6 »29. Vous êtes en pleine forme !
On a commencé les séances spécifiques assez tôt. J’étais motivée pour faire largement mieux que l’année dernière à la même époque. A l’entraînement, j’étais à fond, sur la technique et même sur la musculation. Donc il n’y avait pas de raison que ça ne marche pas… Mais que cela fonctionne si bien, c’est vrai qu’on ne le sait jamais à l’avance !
22 records nationaux sont tombés depuis début janvier. Comment expliquez-vous cette pluie de performances chez les athlètes luxembourgeois ?
Tout le monde est à fond et essaye de progresser, s’entraîne dur. Et ça paye ! Les performances sont là, à la clé, c’est la récompense du travail. Dans le sprint, on se motive avec Victoria (Rauch), on se tire vers le haut l’une l’autre. Toutes les deux, on forme une équipe. Et je suis également contente quand un autre luxembourgeois fait une belle perf’! On est un petit pays, tout le monde se connaît, cela favorise forcément l’émulation.
Quelle est la suite de votre programme dans les semaines qui viennent ?
Je vais courir samedi au Metz Moselle Athlelor Indoor et le 14 février au meeting de l’Eure à Val-de-Reuil. Ensuite il y a la Copernicus Cup Torun en Pologne le 22 février. Il s’agit d’un gros meeting gold, l’élite mondiale sera présente. Cette compétition représente une super opportunité pour moi.
Et le prochain gros objectif ?
Les championnats du monde à Belgrade mi-mars. D’ici-là je vais devoir faire encore de belles perfs et aller chercher des points pour mon classement. Je vais aussi en profiter pour prendre du plaisir et engranger de l’expérience.
A 22 ans, vous êtes le grand espoir du sprint luxembourgeois. Comment vivez-vous ce statut ?
J’essaye de ne pas trop me mettre la pression. Cela fait un moment que je suis un peu seul dans le sprint. Je fais tout pour me prendre la tête le moins possible ! Et de rester la même personne.
Est-ce que vous vous fixez des limites ou vous vous autorisez les plus grands rêves ?
Je ne me fixe aucune limite, il ne faut pas faire ça quand on fait du sport ! Ce qui ne m’empêche pas d’être réaliste et d’évoluer étape par étape.
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