Nouveau stade, nouveau monde
« Un petit bijou ». Voilà comment Marc Diederich, responsable presse de la FLF, décrit le Stade de Luxembourg. Et force est de constater qu’il est difficile de le contredire. La nouvelle enceinte, inaugurée lors d’un match officiel à guichets fermés contre l’Azerbaïdjan en septembre 2021, a jusqu’à présent été une réussite totale. Moderne, élégant et doté d’une excellente acoustique capable de créer la plus belle des ambiances, le stade permet dorénavant à la sélection de recevoir ses adversaires dans un cadre digne de ce nom, et a amené avec lui une hausse des supporters présents, plus prompts à soutenir leur sélection au sein de cette enceinte : « C’est certain qu’on espérait et attendait une plus grande affluence qu’au stade Josy Barthel, et cela a été le cas. L’affluence a été très satisfaisante jusqu’à présent, et les échos semblent confirmer que les gens sont très heureux. La vue, les infrastructures, l’ambiance… on ne pourrait être plus content », poursuit Diederich.
Ce changement de décor n’a pas, jusqu’à présent, porté chance aux Roud Léiwen. En match officiel, passée la victoire inaugurale contre l’Azerbaïdjan, le Luxembourg s’est incliné à trois reprises, pour un match nul contre les îles Féroé. Mais il serait faire injure aux prestations effectuées de résumer les performances des joueurs à ces simples résultats. La Serbie comme l’Irlande ont réellement dû batailler pour prendre les trois points et repartir vainqueurs de leur déplacement. Et l’ambiance, parfois incandescente, à l’image de la joute finale contre The Boys in Green, a indéniablement porté ses fruits et donné un supplément de courage et de chaleur à Laurent Jans et ses coéquipiers.
Ainsi, fini les railleries des équipes adverses devant la pelouse et les infrastructures dépassées du stade Josy Barthel. Les rapports se sont dorénavant totalement inversés. Alors que par le passé, venir au Luxembourg était un calvaire en matière de cadre et un plaisir pour prendre les trois points, c’est aujourd’hui tout le contraire. Venir au Stade de Luxembourg offre un véritable confort, vite disparu au moment d’affronter les Roud Léiwen, bien disposés à arracher un résultat à chaque rencontre.
Une réussite entachée de quelques couacs
Derrière cette amélioration indéniable se cachent néanmoins quelques soucis et interrogations. Avec, évidemment, la rencontre contre la Turquie en exemple de ce que l’on ne veut plus voir dans le futur. Avant tout la désagréable sensation, malgré la situation géographique, de jouer à l’extérieur. Avec approximativement 3 000 supporters luxembourgeois pour 6 500 turques, l’ambiance, si belle fût-elle, n’était pas favorable aux hommes de Luc Holtz. Et surtout, la présence de 5 300 fans lors de la rencontre suivante face aux îles Féroé – un adversaire bien moins glamour, et une rencontre à enjeu diminué – interroge. S’ils étaient plus de cinq mille à venir supporter les Roud Léiwen, un mardi, contre une modeste nation de football, comment a-t-il pu y en avoir si peu face à l’ogre turc ? « C’est une très bonne question », confirme Marc Diederich. Le juriste de profession concède que cette domination des supporters adverses a déçu, et que la FLF se doit de plancher sur le sujet. « On est effectivement en train de voir dans quelle mesure notre provider sur le ticketing peut donner une priorité à nos supporters. C’est certain que l’on veut qu’il y ait plus de nos fans que de ceux des adversaires. On essaye de voir ce qui est faisable techniquement, et ce que l’informatique peut permettre pour avoir plus de Luxembourgeois lors de chaque match. Il faut réussir à trouver une forme de priorité pour eux. »
À ce déséquilibre dans les tribunes se sont malheureusement ajoutés des débordements et envahissements de terrain face à une sécurité dépassée. Ils étaient des dizaines à s’aventurer sur la pelouse, sans véritable opposition pour les empêcher de foutre un joyeux bordel. Si le responsable presse de la FLF relativise les dégâts causés, il ne nie pas l’aspect problématique de tout cela : « C’est sur qu’il y a eu des problèmes lors du match contre la Turquie. On travaille là-dessus pour améliorer tout ça. En soi, rien de grave n’est arrivé, mais c’est dérangeant de voir des gens qui estiment avoir le droit de courir sur le terrain. On a fait des briefings pour essayer de cadrer ça et on a mis en place un système pour ne plus revoir ce genre d’images. Cela passe par des interdictions de stade qui, on l’espère, vont avoir un effet dissuasif. Mais il ne faut pas commencer à croire que ce problème est spécifique au Luxembourg. Ce genre de comportements peut arriver dans tous les pays. »
Le guichet fermé à chaque rencontre, objectif ultime
Il y a, dans l’ensemble, une réelle satisfaction sur le changement de stade pour l’équipe nationale. Et les affluences ont bien reflété que le public soutenait cette enceinte attendue depuis si longtemps. Hors des tribunes, cependant, un constat demeure : peu de traces, si ce n’est aucune, d’un match à venir de la sélection nationale. Alors que de nombreuses nations étrangères vont afficher des pancartes à tout-va, annonçant la date et le lieu de la rencontre, le Luxembourg, lui, ne voit pas ses joueurs trôner sur un panneau publicitaire avec fierté, encourageant la population à venir les soutenir au stade. Une absence de visibilité qui interpelle toujours un peu plus, dans un monde où la communication semble être devenue le nerf de guerre de tout évènement sportif, politique ou culturel. « C’est certain que le marketing devient de plus en plus important aujourd’hui », confirme le juriste. « On essaye de s’améliorer dans ce domaine, mais cela demande de la main-d’œuvre, de l’argent, et cela n’est pas réalisable d’un jour à l’autre. Beaucoup de fédérations ont bien plus de moyens que la FLF, mais c’est un sujet important sur lequel on travaille pour mieux promouvoir nos matchs et augmenter la visibilité. »
Les signaux au vert, est-il possible, dans le futur, de voir le Stade de Luxembourg à guichets fermés lors de tous les matchs de la sélection ? « C’est le rêve, le guichet fermé ! Cela serait la situation idéale. On espère que cela va arriver », assène Marc Diederich. Avant de préciser que selon lui, les infrastructures ne feront pas tout : « Il y a deux principaux facteurs qui peuvent amener à cela : un stade, comme celui qu’on a aujourd’hui, très moderne et doté d’une très belle ambiance. Et bien sûr le niveau de l’équipe, qui s’améliore constamment. Si on continue à progresser des deux côtés, les gens vont clairement plus vouloir venir. L’un va évidemment avec l’autre, et c’est notre but. »
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