Amal Cherkane : « Mon cœur voulait rejoindre les lionnes de l’Atlas, le choix a été naturel »

Déjà considérée comme faisant partie des cadres de son équipe, la jeune joueuse (18 ans) du SC Bettembourg a de grandes ambitions et veut aller côtoyer le monde professionnel.

Amal, quelle place a le football dans ta vie, comment es-tu arrivée ici ?

J’ai consacré toute ma vie au football ! Dès mon plus jeune âge, je jouais à ce sport que je qualifie de merveilleux. Toute ma famille a joué au football. Pendant sa jeunesse, mon père était très doué au football. Il m’a transmis sa passion dès le plus jeune âge. A tout juste 4 ans j’ai commencé à pratiquer le football en club au Yurivet Giovecca avec les garçons (en Italie). J’y ai joué jusqu’à l’âge de 11 ans puisque j’ai déménagé au Luxembourg avec mes parents. Après m’être installée ici, j’ai très rapidement trouvé un club, le FC Cebra 01, où j’ai continué ma formation avec les garçons jusqu’à la catégorie minimes. En 2016, j’ai changé de club parce que je recherchais un club en jeunes filles et j’ai rejoint le Racing Union. J’y ai joué deux années et à la fin de la deuxième, j’ai commencé à jouer en catégorie Dames, avec laquelle j’ai gagné la Coupe des Dames 2018/2019. En 2019, mon ancien club m’a recontactée et m’a proposé de les rejoindre suite à la création de l’Entente Itzig/Cebra/Canach. J’ai accepté leur proposition et j’y ai joué pendant 2 ans avant de rejoindre le SC Bettembourg en 2021.

Qu’est-ce qui a motivé ton départ pour rejoindre le SC Bettembourg ?

J’ai choisi Bettembourg pour leur succès et surtout puisque c’est un club qui partage mes mêmes objectifs et principes. De plus, à travers mes sélections en fédération luxembourgeoise, j’ai fait la connaissance des joueuses du club qui m’ont persuadé davantage sur mon changement et m’ont clairement donné envie de les rejoindre. Ils considèrent vraiment leur section dames.

Justement tu as joué en équipe nationale luxembourgeoise, puis tu as changé pour le Maroc. Raconte-nous.

Depuis l’âge de 15 ans, je jouais en équipe nationale du Luxembourg où j’ai participé à des tournois et joué dans plusieurs catégories. Un jour, le coach Dan Santos m’a proposé d’intégrer l’équipe A des Dames. J’étais honorée d’une telle proposition, mais en parlant avec mes proches et en me remettant en question, mon cœur était prêt à rejoindre les lionnes de l’Atlas plutôt que les lionnes rouges du Luxembourg. Étant italo-marocaine, j’ai la chance de jouer également pour l’Italie, mais ayant grandi dans une famille qui respecte les valeurs de ses véritables origines, mon choix final a été le Maroc.

La fédération marocaine m’a contactée pour la première fois en novembre 2022. J’ai logé avec l’équipe au Complexe Mohammed VI de football à Rabat dans des conditions de travail optimales. Le Maroc a de grandes ambitions en ce qui concerne le football féminin et je suis ravie de participer à ce grand projet.

Comment juges-tu la première partie de saison avec ton club et quels sont les objectifs pour cette deuxième partie ?

Ma première année à Bettembourg s’est bien passée. J’ai été bien accueillie par mes coéquipières et le staff. Même si tout au long de la saison, nous avons rencontré des difficultés et des problèmes qui malheureusement nous ont fait descendre du top 3 du championnat. Mais cette saison, je suis persuadée qu’avec de bonnes ambitions et une bonne préparation, nous pouvons aller chercher la première place et être championnes du Luxembourg. Cela va demander de la concentration a chaque instant et ne laisser filer aucun point.

Quels sont tes objectifs personnels, comment vois-tu ton avenir ?

Mes objectifs personnels sont de gagner le championnat du Luxembourg avec le SC Bettembourg et de pouvoir jouer les qualifications pour la Ligue des Champions. Mais au niveau international, je souhaite continuer à performer en U20 avec le Maroc pour pouvoir jouer les qualifications de la Coupe du Monde U20 féminine en 2024. Je souhaite également continuer de travailler pour être vue par des clubs étrangers et à terme pouvoir signer un contrat professionnel. Ça serait le parcours ultime.

Betty Noël