Qu’est-ce qui t’a décidée à revenir à la sélection ?
Je pense que personne ne peut refuser quand on lui demande de représenter son pays. En début de saison, je ne peux pas dire que c’était un objectif. Cela restait dans un coin de ma tête évidemment, mais ce que j’espérais avant tout, c’était pouvoir rejouer, sans douleur. Retrouver les terrains et le plaisir était déjà une victoire. Petit à petit, quand j’ai vu que je revenais en forme et que je pratiquais du bon football, je me suis dit que cela serait quand même chouette d’y retourner, de voir si j’étais capable d’apporter un plus à cette équipe nationale qui est quand même pleine de talents. Mais ce n’était pas parce que je désirais revenir que cela allait se faire comme ça. Pour l’équipe nationale, c’est le sélectionneur qui prend la décision de vous reprendre, pas le contraire. Quand il m’a appelée, je n’avais aucun doute, je n’ai pas réfléchi une seconde, j’ai foncé.
Ces deux derniers matchs contre la Lettonie et la Macédoine, c’est ta plus belle semaine avec la sélection ?
Oui, assurément. C’est la plus belle de toute ma carrière. Je n’aurais pas pu rêver mieux.
Avec deux buts de la tête qui plus est, tu as ajouté une nouvelle corde à ton arc…
C’est quand même pas mal ! Personne ne s’attendait à ça, pas même moi. J’avais toujours l’espoir d’en mettre un de la tête, puisque je l’avais fait sur une action similaire à l’entraînement le lundi. Je me suis dit que cela serait quand même chouette, mais réussir à le faire, qui plus est deux fois, ça n’était vraiment pas dans mes plans… Mais on ne va pas s’en plaindre !
Que représente cette potentielle quatrième place pour le Luxembourg, pour sa première participation à de telles qualifications ?
Au début, ce n’était pas l’objectif principal. Ce que l’on voulait, c’était engranger de l’expérience, faire de bons matchs, essayer de prendre des points çà et là, mais personne ne pouvait imaginer que l’on allait en gagner neuf. On espère maintenant aller en chercher 10, voire 12, mais c’est quand même exceptionnel ce que l’on a fait jusqu’à maintenant, et ce que les filles ont réussi lors de la première partie des phases de qualifications. C’est historique.
D’un point de vue personnel, tu préfères ces rencontres face à la Macédoine ou la Lettonie, où il est possible de l’emporter, ou plutôt jouer de très grandes nations du football comme l’Angleterre, et savourer cette expérience ?
Pour moi, ce sont deux choses totalement distinctes, sans préférence. L’Angleterre, on y va pour l’expérience, pour voir ce qui nous manque par rapport aux grandes équipes et apprécier ce moment, le niveau de football, et les stars que l’on a en face de nous. Et puis les matchs comme la Lettonie ou la Macédoine, on va vraiment jouer pour les points, aller chercher le maximum, et montrer ce dont on est capables.
Vous avez joué au Nouveau Stade, les gens semblent de plus en plus suivre les résultats. Est-ce quelque chose que tu ressens aussi ?
Oui, totalement. On est toutes vraiment contentes, on apprécie énormément ce soutien et cet intérêt qui augmente. On le ressent, car même la pression a changé. Avant c’était nous, avec le staff et les coachs, qui définissions des objectifs, mais aujourd’hui, avec plus de gens qui suivent, il y a plus d’attentes de l’extérieur.
On a l’impression, de l’extérieur, que le groupe que vous formez est extrêmement uni ? Le confirmes-tu ?
C’est la première fois que je pars en stage avec cette équipe, mais en effet, on s’entend vraiment bien, on est soudées, et cela se voit sur le terrain et les résultats. Revenir de 1-0 et 2-0, ce n’est faisable que quand on est une vraie équipe.
Qu’apporte Dan Santos au groupe, dans la vie de tous les jours ?
C’est quelqu’un de très passionné, très investi, qui fait beaucoup pour l’équipe et le foot féminin. Il veut toujours aller plus haut, repousser les limites, et c’est ça qui nous permet de progresser. Il essaye de nous mettre dans les meilleures conditions, de nous faire exprimer notre potentiel à son maximum, et on voit déjà les résultats.
Quand tu rejoins ce groupe à nouveau, après une longue pause, est-ce que tu le vis un peu comme une première fois ? Y a-t-il eu du stress ?
Tout à fait. C’était comme une première fois. L’équipe a beaucoup changé ces dernières années. Lors des huit premières que j’ai faites, le cadre restait plus ou moins le même, une ou deux joueuses partaient, une ou deux nous rejoignaient. Ces trois dernières années, on constate que cela a bien changé. Il n’y a plus beaucoup de joueuses qui étaient là quand j’ai joué pour la dernière fois avec l’équipe nationale. Donc oui, il y avait forcément une certaine appréhension de rejoindre une équipe qui se connaît déjà et qui est soudée. Quand Dan m’a écrit pour m’inviter à l’entraînement, j’étais contente, car je le voulais vraiment, mais d’un autre côté, je me demandais si j’étais vraiment prête et capable de montrer ce que je valais. Il y a eu un petit moment où je me suis dit « Non, c’est bon, je n’ai plus envie ! » (rires), mais passé le premier entraînement, dès qu’on se remet à toucher le ballon, à être sur le terrain, cela revient tout de suite.
Ton intégration à ce groupe s’est donc bien passée ?
Oui. J’ai encore un peu de mal à trouver ma place, ce qui est normal, mais au niveau de l’intégration, tout le monde m’a bien accueillie, que cela soit les plus anciennes ou les jeunes. Et puis après cette semaine de rêve, je pense qu’on est très bien…
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