#ThrowbackThursday 2 : La victoire légendaire de Josy Barthel aux Jeux Olympiques d’Helsinki.

Deuxième édition des #ThrowbackThursdays de Mental, avec cette fois-ci à l’honneur l’inégalable Josy Barthel et sa médaille d’or aux Jeux Olympiques de 1952.

En 1952, Josy Barthel accomplit ce qui est surement le plus grand exploit de l’histoire du sport luxembourgeois. Une médaille d’or aux 1500 mètres des jeux olympiques d’Helsinki, deuxième médaille de l’histoire du pays et première d’or. Une prouesse exceptionnelle pour cet athlète d’alors 25 ans. Mental revient sur cette performance inoubliable, de la préparation à la consécration. 

Nous sommes à l’été 1943. Un jeune Josy Barthel, inconnu du grand public décide de concourir au championnat national. Pour sa première compétition officielle, le petit athlète (1m73) file au nez et à la barbe de ses adversaires – qui incluent Josy Deloge, recordman national du 3000 mètres – pour gagner le 1.500 mètres sans grande difficulté. Un premier exploit qui, bien que très peu médiatisé démontre clairement les prédispositions et la force de caractère de l’adolescent de seize ans. Ce sera le début d’un long chemin jusqu’à Helsinki en 1952.

Entre temps, Barthel brillera sur la scène nationale avec 7 sacres nationaux consécutifs de 1946 à 52 (il continuera de gagner la compétition sans interruption jusqu’en 1956), deux titres de champion mondial des étudiants en 1949 et 1951, ainsi que de nombreux titrés mondiaux gagnés lors de son service militaire (des compétitions communes à l’époque). Enfin, une participation à la finale du 1.500 mètres des Jeux Olympiques de Londres en 1948, avec une respectable 9e place. Un joli pedigree qui tend à rappeler que Barthel surfait sur une dynamique solide et ne venait pas en touriste en Finlande.

De la à le proclamer parmi les favoris, il y a un monde. Car la concurrence est réelle et féroce. Entre l’allemand Werner Lueg, recordman mondial du 1.500 mètres, l’anglais Roger Bannister (qui sera le premier athlète à passer le 1.500 mètres sous la barre des quatre minutes), et Bob Mcmillen, pour ne citer qu’eux, la tache parait insurmontable. D’autant plus que le luxembourgeois, contrairement à ses adversaires ne s’est pas ménagé pour se qualifier parmi les douze finalistes. Moins frais, expérimenté, et médiatisé, tout laisse à penser qu’une qualification en finale est déjà une victoire en soi et une belle fin à une grande aventure. Tout, sauf la détermination du natif de Mamer.

26 juillet 1952, 18h : Les 12 finalistes se lancent dans un stade comble. McMillen et Lueg – soutenu par son compatriote Rolf Lamers – prennent petit à petit la tête de la course, l’allemand donnant le rythme de la course. Alors que Barthel reste dans les pas des premiers qui ne cessent d’alterner lors des 500 premiers mètres, il est intéressant de noter que les commentateurs de la course ne mentionnent jamais son nom, bien plus concernés par les favoris. La barre des 1000 mètres franchie, un petit groupe se détache à l’avant. Alors que Lueg tente d’éliminer la concurrence, le coureur luxembourgeois et son homologue américain ne le lâchent pas. Peu connaisseur du style du runner du grand duché, la radio et télévision omettent toujours de le mentionner comme potentiel vainqueur. Pourtant, Barthel est un spécialiste des fins de course dans laquelle il a l’habitude d’enclencher un sprint dévastateur. Alors que le favori allemand commence à fléchir, le héros national place une accélération ravageuse qui laisse Lueg sur le carreau, et que seul McMillen arrive à suivre. Un instant, l’on craint le retour de l’athlète américain mais Josy s’accroche à cette historique première place et passe la ligne d’arrivée auréolé d’une médaille d’or et d’un nouveau record Olympique dans la discipline.

La vague de choc de cette victoire est historique et place le Luxembourg sur la carte mondiale. Une prouesse tellement inattendue que la fanfare utilisée pour jouer les hymnes nationaux lors des cérémonies de podium se trouve dans l’embarras, ne connaissant pas celui du grand duché. Il est même difficile pour les organisateurs de la compétition de trouver un drapeau du Grand-Duché… Alors, sans que personne hormis le nouveau champion Olympique et sa délégation ne s’en rendent compte, les musiciens entonnent une musique inconnue, bien loin de l’ « Ons Heemecht ». Pas assez pour gâcher la joie et l’émotion de notre héros national qui succombe à ses émotions et laisse filer quelques larmes devenues mythiques.

Josy Barthel est peut-être un des plus grands symboles de ce que l’esprit Olympique se doit d’être. La capacité pour chacun de représenter son pays, et de se frotter aux plus grand athlètes au monde dans une lutte égalitaire et passionnante. 69 ans se sont écoulés depuis cet évènement mythique, et aucun luxembourgeois n’a encore réussi à égaler cette performance légendaire. Présent partout, que ce soit dans le nom de l’ancien stade du Luxembourg, à diverses écoles, rues ou lycées, le coureur devenu par la suite ministre n’aura jamais arrêté, de son vivant à son passage dans la postérité à donner fierté, admiration et l’importance de l’humilité dans le coeur de tout habitant du Grand Duché. Ce qui, à nos yeux, mériterait amplement une autre médaille d’Or.

 

Tendai Michot

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